Le carnaval des promesses

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Le carnaval des promesses

Publié le 11 août 2012
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Après une semaine de campagne, les prétendants au trône de la province la plus endettée et la plus taxée tentent d’acheter nos votes … avec notre propre argent.

De David Descoteaux, au Québec.

Carnaval

Après une semaine de campagne, les prétendants au trône de la province la plus endettée et la plus taxée rivalisent déjà en promesses de nouvelles dépenses… Et de nouveaux programmes. Comme si l’argent nous sortait par les oreilles!

Matériel scolaire gratuit pour vos enfants, soins dentaires payés jusqu’à 16 ans, cinq jours de congé de plus aux parents, plus d’argent pour les soins à domicile, crédits d’impôt pour investir dans le Pan Nord, pour les rénovations domiciliaires « vertes »… Alouette!

Comme d’habitude, les candidats tentent d’acheter nos votes… avec notre propre argent.

Toutes les dépenses ne sont pas nécessairement farfelues. Mais s’ils étaient complètement honnêtes, les politiciens nous diraient : « cette mesure coûtera (par exemple) 100 millions de dollars $. On n’a pas un sou, donc on va emprunter cet argent, avec intérêt. La facture avoisinera les 130 ou 140 millions $ quand on aura fini de la payer, dans plusieurs années. En d’autres mots chers concitoyens, ce que je vous promets, c’est de vous taxer, vous et vos enfants, de 140 millions $ de plus dans le futur. C’est pas un beau projet de société, ça? Votez pour moi! »

La straight dope

Rappel élémentaire pour nos politiciens, et plusieurs électeurs : la dette du secteur public augmente de 28 millions… par jour! Les dépenses de santé bouffent déjà l’équivalent du trois quarts de toutes les taxes à la consommation, des impôts des particuliers ET de ceux des entreprises. Et vu le vieillissement de la population, ces dépenses vont bientôt exploser. Quant aux régimes de retraite dans le rouge, leurs déficits vont-ils se régler tout seuls? Non, ils vont empirer.

Même en préservant le statu quo actuel, nous devrons payer plus d’impôt et de taxes dans le futur. Et aujourd’hui, les candidats proposent de créer de NOUVEAUX programmes, à crédit? Je rêve ou quoi?

Toute politique autre que le « un pour un », c’est-à-dire financer un dollar de nouvelle dépense en coupant un dollar (idéalement deux!) de dépenses déjà existantes, ne fera que creuser notre trou plus profond.

La charrue devant les boeufs

À sa décharge, François Legault, de la CAQ, s’engage à réduire le fardeau fiscal des familles de la classe moyenne. De 1000 $ par an d’ici cinq ans. L’intention est noble. Mais avant de promettre une telle chose, M. Legault devra d’abord faire son « grand ménage » dans le gaspillage, et dégager l’argent nécessaire. Faire les étapes dans l’ordre. Chose beaucoup plus facile à dire qu’à faire au Québec. Talk is cheap, comme disent ceux qui ne voteront pas PQ.

Là où Legault vient de s’enfarger par contre, c’est avec son idée de permettre aux parents d’enfants de moins de six ans de prendre cinq jours de congé payés par année. Pour « remplir leurs engagements parentaux ». C’est connu, l’enfer économique est pavé de bonnes intentions politiques. Les PME québécoises sont déjà moins compétitives que leurs concurrentes en Amérique, avec des taxes sur la masse salariale beaucoup plus élevées. Et comme le souligne la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), le trois quarts des PME comptent moins de 10 employés. Lorsqu’un de ces employés quitte pour un long congé parental, c’est déjà un casse-tête. Les 5 jours additionnels que promet la CAQ viennent compliquer les choses. Tout ça pour une mesure plus près de la logique syndicale que de l’image pro-business que Legault s’efforce de bâtir depuis des mois.

Il reste encore trois semaines à ce carnaval de promesses. De combien de millions $ de plus serons-nous dans le trou le 4 septembre?

—-

Sur le web.

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  • La promesse de 5 jours de CP de plus pour les parents d’enfants de moins de 6 ans n’est pas un cadeau : C’est une condamnation au chômage. Qui va les embaucher, sachant ce qu’il va en coûter ?

  • Les commentaires sont fermés.

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