Vous avez dit diversité à l’Assemblée Nationale ?

L’Assemblée Nationale nouvellement élue serait plus « diverse », ethniquement parlant. Mais au petit jeu de la diversité, la diversité des origines socio professionnelles est loin d’être assurée.

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Vous avez dit diversité à l’Assemblée Nationale ?

Publié le 20 juin 2012
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L’Assemblée Nationale nouvellement élue serait plus « diverse », ethniquement parlant. Mais au petit jeu de la diversité, la diversité des origines socio professionnelles est loin d’être assurée.

Par Marc Crapez.

Assemblée NationaleLa précédente assemblée ne comptait quasiment pas de députés issus de la diversité ethnique. Elie Aboud, UMP d’origine libanaise, est battu d’un cheveu. Mais huit nouveaux font leur entrée sous la bannière socialiste (hors Dom-Tom). Enfin un peu de diversité ! Après les ministres nommés par Nicolas Sarkozy, voici plusieurs députés auxquels les Français d’origine immigrée pourront s’identifier.

Même si cette visibilité comporte, à son tour, une part d’injustice. La ministre d’origine asiatique du nouveau gouvernement a eu la probité de reconnaître : « Si j’avais été un homme blanc de 60 ans, à compétences égales j’aurais eu moins de chances d’être nommé ».

En outre, le plus célèbre des nouveaux élus, Malek Boutih, s’était copieusement écharpé avec la suppléante de l’ancien député de la circonscription, Fatima Ogbi, qui s’était plainte d’avoir été écartée par un oukase du Bureau national du parti socialiste. Comme quoi la diversité n’est pas la panacée pour remédier aux parachutages.

Parachuté qui aurait eu 78 ans en fin de mandat, Jack Lang est battu. C’est tant mieux pour la diversité des âges. Diversité fort malmenée par l’ancienne Chambre, dont la moyenne d’âge de 60 ans est presque un record en Europe. Elle progresse par le jeu des sièges pris à des notables de droite (tel un Bayrou ayant fait son temps) par les nouveaux élus PS.

Par contre, Marie-Georges Buffet est réélue, ce qui ne rend service ni à la diversité des âges, ni à la diversité idéologique (des communistes au Parlement, il y en avait déjà un siècle auparavant), ni à la diversité ethnique (elle a battu d’un cheveu une dénommée Najia Amzal). Mais tout n’est pas perdu. Cela rend quand même service à la diversité des genres puisque c’est une femme, catégorie qui ne progresse guère dans la nouvelle assemblée.

Les parents pauvres : diversité sociale et d’opinion

Autre parachutée, qui s’était même exonérée du vote des militants du cru, Ségolène Royal s’est montrée mauvaise joueuse en accusant son rival, Olivier Falorni, de « traîtrise ». Face à cette gauche de droit divin, qui n’accepte pas d’être au chômage ou de prendre sa retraite, le nouvel élu a de la fraîcheur, de l’allant et de l’enracinement. Il illustre une espèce en voie de disparition : celle des insoumis.

Cette catégorie, jadis illustrée par le gaulliste fermement à droite Pierre Mazeaud, subsiste grâce à Jean Lassalle, pour le Modem, à Nicolas Dupont-Aignan, pour son petit courant souverainiste, et même, d’une certaine façon, il faut le dire, grâce aux deux élus du Front national qui offrent un soupçon de représentativité aux quelque 15% d’électeurs FN, alors que les Verts, non moins extrémistes sur bien des points, vont avoir un groupe à l’assemblée.

Là où le bât blesse, c’est que ces deux élus FN ne représentent nullement la diversité sociale. La députation reste quasiment fermée aux gens d’origine ouvrière ou populaire. Catégories socioprofessionnelles défavorisées s’abstenir ! D’ailleurs les abstentionnistes sont souvent des petites gens.

Les bobos sont en liesse parce que Nadine Morano est battue, tandis que Nathalie Kosciusko-Morizet est élue. Cette grande bourgeoise surdiplômée est chouchoutée par les commentateurs. NKM, c’est une belle petite histoire bobo qui plaît aux médias. Au contraire, Nadine Morano et Valérie Rosso-Debord ont gravi les échelons au mérite. La première, d’origine populaire, c’est la petite Française ; la seconde, d’un milieu de classe moyenne, c’est la Française moyenne ; bref, tout ce que détestent les intellos de gauche.

Elles n’étaient pas aimées des médias et victimes de campagnes de dénigrement sur Internet. Surtout que Valérie Rosso-Debord décortiquait les manips des médias sur le site de l’UMP. Un véritable sacrilège ! Qui ne pardonne pas : 74% des journalistes ont voté Hollande (Harris), 100% des élèves d’une école de journalisme votent à gauche (simulation de vote) et 40% des sondés pensent que les médias ont favorisé Hollande, contre 10% Sarkozy (Sofres).

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