Ils ont acheté la presse, par Benjamin Dormann

Charles Gave, de l’Institut des Libertés, nous présente ici une recension du livre de Benjamin Dormann, « Ils ont acheté la presse »

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Ils ont acheté la presse

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Ils ont acheté la presse, par Benjamin Dormann

Publié le 9 juin 2012
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Charles Gave, de l’Institut des Libertés, nous présente ici une recension du livre de Benjamin Dormann, « Ils ont acheté la presse », dans laquelle l’auteur explique l’actuel biais de la presse en faveur des thèses économiques keynésiennes et socialistes.

Par Charles Gave.
Publié en collaboration avec l’Institut des libertés.

Ils ont acheté la presse, oar Benjamin DormannIls ont acheté la Presse de Benjamin Dormann
sous titre : « Pour comprendre enfin pourquoi elle se tait, étouffe ou encense »

Éditeur : Jean Picollec

Depuis toujours, je commence entre deux et cinq livres par semaine. Il m’arrive rarement de les terminer tous tant la qualité soit de l’écriture soit des arguments développés peut être faible.

Le propos de l’auteur, Benjamin Dorman, qui se dit de gauche est d’expliquer comment les milliardaires soi-disant « de gauche » ont pris le contrôle de nos médias, quels ont été leurs relais, leurs relations avec l’État, quelles ont été leurs méthodes de management et comment nous en sommes arrivés  à ce monde assourdissant de bruit et où rien d’essentiel et d’important n’est jamais dit. Comme le disait Soljenitsyne, en pays communiste, le plus dur est de parler. En France, le plus dur est de faire entendre…

La première partie de l’ouvrage consiste en une description d’un certain nombre de personnalités de ce monde très spécial et des méthodes qu’ils ont employées pour arriver là où ils en sont, dont on peut dire sans crainte qu’elles ne sont pas « jolies, jolies ». Le but essentiel de tous ces gens semblent être en effet de s’enrichir de façon éhontée tout en jurant la main sur le cœur qu’ils sont « de gauche », ce qui vaut indulgence pleine et entière de la part des journalistes que par ailleurs ils asservissent et qui sont sous leurs ordres. Je laisse au lecteur le plaisir de découvrir le nom et les pratiques de tous ces bienfaiteurs de l’humanité souffrante qui pratiquent allégrement trafic d’influence et concussion avec la meilleure conscience du monde. Cette première partie mérite à elle seule les 23 euros que coûtent cet ouvrage.

La deuxième partie, pour un homme comme moi, pas très versé dans les gens mondialement connus à Paris et sur les réseaux qui font et défont les réputations dans notre beau pays, est encore beaucoup, beaucoup plus intéressante.

De temps en temps, un lecteur me pose la question : comment se fait-il que je ne sois jamais interviewé, si ce n’est par BFM  (de temps en temps, ce dont je les remercie). Je réponds toujours  que c’est sans doute parce que je suis rarement en France et que je ne fais guère d’efforts pour être connu des journalistes.

Mais je me demandais quand même pourquoi des hommes éminents comme  Pascal  Salin, Alain Cotta, Jean-Jacques Rosa, etc. ne passaient jamais sur les ondes, sans avoir de vraie réponse ?

Ce livre m’en a donné — enfin — l’explication.

La quasi totalité des économistes que nous voyons constamment sur les ondes appartiennent en fait à deux « clubs de réflexion », très reliés l’un à l’autre  et au Parti Socialiste et dont les financements sont pour le moins obscurs, venant parfois de pays étrangers.

Ces deux clubs se nomment Terra Nova et Le Cercle des Économistes.

De grands « débats » sont  bien sûr organisés dans les médias « officiels » sur les sujets brûlants, mais comme la puissance invitante fait presque toujours aussi partie du même « club », ne seront invités que les membres du club, ce qui est après tout le privilège du rédacteur en chef : inviter qui il veut. Et c’est là où se situe la tromperie.

Les intervenants seront présentés comme monsieur X, professeur à Polytechnique, monsieur Y professeur à Normal Sup’, monsieur Z professeur à Sciences Po’ Paris, ce qui laisse croire à l’auditeur que ce qui leur a valu cette invitation est leur compétence professionnelle tout à fait remarquable puisqu’ils enseignent dans ces prestigieuses écoles.

À aucun moment n’est mentionné le fait qu’ils appartiennent tous ou presque aux mêmes clubs de réflexion, qu’ils sont copains comme cochons, qu’ils ne doivent leurs positions éminentes qu’à leur engagement dans le Parti Socialiste et qu’ils ont sans doute passé les heures qui précédent le débat à se repartir les rôles dans le débat qui allait suivre.

Le pauvre auditeur a l’impression qu’il écoute des gens compétents et de bonne foi, alors qu’il n’en est RIEN et en tire la conclusion que puisqu’ils disent tous la même chose, eh bien cela doit être la vérité. En fait, il assiste à un débat entre la Pravda et les Izvestia, les deux grands journaux de l’ex URSS dont le seul but est de le manipuler, LUI.

En ce qui me concerne, je ne comprends pas que des hommes d’honneur puissent dévoyer à ce point l’idée très haute que j’ai de la Démocratie, du rôle des journalistes mais encore plus de l’intégrité morale qui devrait être la caractéristique des intellectuels.

On imagine mal Raymond Aron, Jacques Rueff, Alfred Sauvy, Bertrand de Jouvenel ou enfin Jean-Francois Revel accepter de participer à ce sordide théâtre d’ombres.

C’est de ce genre de pratiques que la France crève.

Le livre donne tous les détails sur ceux qui se livrent à ces méfaits, sur les réseaux qui les soutiennent, sur  les radios ou télévisions, payées par nos impôts sur lesquels ils sévissent et je ne saurai donc trop en recommander la lecture, et ce d’autant plus que cet ouvrage, qui est une vraie et remarquable enquête, n’a bénéficié d’aucune couverture de presse et que je l’ai trouvé par hasard en me promenant à la Procure à Paris.

Il faut le lire et le diffuser autour de vous.

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