Bilan des débuts de François Hollande : mauvais augure

S’il avait été Empereur à Rome avec de tels auspices le jour de sa prise de pouvoir, François Hollande eut été immédiatement précipité, tête la première, à la rencontre de la roche Tarpéienne. C’est qu’en ce temps là, on ne badinait pas avec les messages en provenance des cieux ! Mais le problème est bien plus grave…

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Bilan des débuts de François Hollande : mauvais augure

Publié le 2 juin 2012
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S’il avait été Empereur à Rome avec de tels auspices le jour de sa prise de pouvoir, François Hollande eut été immédiatement précipité, tête la première, à la rencontre de la roche Tarpéienne. C’est qu’en ce temps-là, on ne badinait pas avec les messages en provenance des cieux ! Mais le problème est bien plus grave…

Un billet d’humeur de Marc Suivre.

Francois Hollande, trempéLa pluie, la grêle et jusqu’à la foudre, tout a concouru pour faire du premier jour du règne de François II, une date funeste. C’est à croire que chez la fille aînée de l’Église, comme l’on qualifiait autrefois la France, avant qu’elle ne devienne progressivement un califat, les cieux étaient partisans. Comment ne pas voir un symbole de l’avenir qui attend le pays, dans ce pantin détrempé qui remontait en cabriolet les Champs-Élysées sous un déluge d’ampleur biblique ? Nous étions loin de la remontée de la rue Soufflot en direction de l’ossuaire à gauchistes, entrepris en son temps, la rose à la main (mon cousin) par François le Premier. Le seul point commun entre ces deux débuts de règne, c’est le mépris ostensiblement affiché par les deux parvenus envers leurs prédécesseurs respectifs. Nicolas Sarkozy, instruit par le précédent, aura prudemment choisi de partir en voiture, cela lui aura au moins épargné les crachats réservés par le peuple de gauche (vous savez ceux qui sont tolérants et rassembleurs) à ce pauvre Valéry Giscard d’Estaing.

La roche Tarpéienne est toute proche du Capitole

Une chose est cependant certaine. S’il avait été Empereur à Rome avec de tels auspices le jour de sa prise de pouvoir, François Hollande eut été immédiatement précipité, tête la première, à la rencontre de la roche Tarpéienne. C’est qu’en ce temps-là, on ne badinait pas avec les messages en provenance des cieux ! Heureusement pour notre Président « normal », les temps ont changés. Deux mille ans après qu’un barbu ait marché sur les eaux, on n’expédie plus les poissards ad patres pour éviter le mauvais œil. Ceci dit les habitudes ont la vie dure et il n’est pas impossible que notre bon Peuple se prémunisse contre les futures catastrophes hollandaise, en ne lui accordant pas la majorité qu’il réclame pour gouverner le pays.

C’est contre cette menace, réelle, de cohabitation que se mobilise la gauche qui cause, comprendre : la presse. Vous l’aurez remarqué, depuis que « mouise man » est à l’Élysée, pas un dirigeant de droite n’est interviewé sans que, le militant socialiste qui l’interroge, ne lui demande, en toute impartialité, s’il est bien « légitime » de vouloir gagner les législatives. C’est que tout ce petit monde attend des résultats concrets, de leur travail de sape du Sarkozisme et de leur implication dans la campagne. En récompense de leurs bons et loyaux services, le parti de l’intelligence leur aurait promis – dit-on – un abattement supplémentaire de 30% sur leurs impôts. Toute personne remplissant actuellement sa déclaration de revenus 2011, mesure bien la nature du cadeau. À l’heure de la chasse aux niches fiscales, cette création d’une nouvelle demeure à toutou, pour les chiens de garde du nouveau pouvoir, ferait plutôt tâche. Nous mesurerons dans quelques mois les effets  de cette grâce présidentielle. Si la presse se montre critique c’est que cette promesse-là, aussi, n’aura pas été tenue…

Ceci étant, nous pouvons légitimement en douter. Compte tenu du fait qu’il n’a aucune marge de manœuvre et qu’il va se renier sur tout, François II n’a aucun intérêt à mécontenter ses ménestrels. Au contraire, il a tout à gagner à ce que ses cigales continuent le plus longtemps à chanter ses louanges, afin que les mensonges sur lesquels il a bâti son programme, soient dénoncés par voie de presse, le plus tard possible.

Après le Président Bling Bling, un Président Plouc Plouc

Nicolas Sarkozy avait tous les défauts, c’est connu ! Si les plans sociaux se multiplient, il ne faut pas y voir le résultat d’une aggravation de la crise internationale mais simplement un complot de l’infâme Sarko.  Il n’y a plus de poissons dans les filets de nos pêcheurs, c’est la faute à Sarko ! La bourse est au plus bas : c’est à cause de Sarko ! Il ne fait pas beau : c’est encore Sarko ! L’essence baisse … ah non, là c’est plus Sarko. Bref, « l’affreux nabot » concentre utilement, même après son départ, toute la responsabilité des échecs hexagonaux. Il est parfaitement exact qu’il a sa part de responsabilité mais la crise qui frappe le monde depuis quatre longues années aussi ! Il va falloir trouver autre chose pour expliquer les désastres à venir, parce que dans six mois le mistigri aura perdu de sa force en tant qu’argument d’autorité. Il est vrai qu’à cette époque, les législatives seront loin.

À l’heure où les nations occidentales ne se font plus la guerre, à quoi mesure-t-on la puissance d’une nation ? À l’idée que les autres s’en font, autrement dit à l’image que l’on projette de soi. De ce point de vue-là, je ne suis pas sûr que nous ayons gagné au change. Le soft power projeté à la face du monde par Flamby lors de sa première semaine internationale a été catastrophique. Nous sommes habitués, en France, à voir balourd premier prendre des airs mitterrandiens et nous survendre sa normalité à chaque apparition. Nos partenaires internationaux moins ! Face à l’énergie Sarkoziste, ils se sont retrouvés avec un Playmobil apathique qui souriait sur les photos, tel le ravi de la crèche, avec l’air pénétré de celui qui se demande ce qu’il vient foutre là.

Tout, jusque dans son arrivée à Camp David en costard, était pitoyable. Il ne viendrait à l’idée de personne de se pointer endimanché dans  la maison de campagne de son patron… sauf pour François Pignon Hollande ! Si être un Président normal consiste à passer pour un con aux yeux des grands de ce monde, il est vraisemblable que nous sortions très affaiblis  de ce quinquennat.  D’autant que sur les vrais sujets abordés lors de ces sommets, contrairement à ce qui se passait avec Sarkozy, nous n’avons strictement rien proposé pour faire avancer le chmilblick.

Une France repliée sur elle-même

Comme il fallait s’y attendre, compte tenu de ses promesses, nous n’avons absolument pas joué collectif, nous nous sommes contentés de dire ce que nous allions faire (ou plutôt ne pas faire) dans notre coin. En résumé, nous avons joué aux américains de service. Sauf que la France ce n’est pas les États-Unis. Que ces derniers fassent prévaloir leurs intérêts égoïstes de première puissance mondiale est d’une banalité aussi affligeante que leur sens inné de la géographie. La France en revanche, si elle n’avait plus, depuis longtemps, de puissance réelle, avait au moins des idées. Ce n’est plus le cas depuis le 6 mai au soir. Nous avons installé pour cinq longues années, à notre tête, le représentant placier du syndicat de ceux qui croient que la France c’est fini. Là aussi, le changement c’est maintenant !

Dans ces conditions et venant de gens qui ne croient plus au destin du pays, comment attendre autre chose que de la résignation et le retour vers la petite cuisine interne. Il y a bien longtemps que ces déclinistes ne voient plus la France comme un phare, mais comme l’héritière d’un passé honteux qu’il convient d’expier. Il ne faut pas attendre d’eux que notre pays tienne sa place dans le monde puisqu’aux yeux des plus exaltés de ces bobos, il a vocation à disparaître.

À une France porteuse de solution succède donc une France suiviste, repliée sur ses problèmes, qui se refuse au Monde car le Monde lui déplait. Nous venons d’assister aux prémices d’un isolement qui n’aura rien de splendide, tant notre refus des réalité finira par nous amener là où la Grèce s’est perdue. Ne nous y trompons pas, le PS n’a rien a envier au Pasok en matière de clientélisme. Les mêmes causes produiront les mêmes effets. N’oublions pas que c’est à Jospin que nous devons le privilège de compter la Grèce  dans l’Euro zone. À force de garantir à ses fonctionnaires des faux droits, basés sur des emprunts que nous ne pouvons plus supporter, l’État PS nous prépare un chaos à nul autre pareil. Comme toujours au pays de la raison, nous allons dans le mur à toute vitesse et en klaxonnant. Nous avons donné notre destin aux partisans du moindre effort, il ne faudra pas s’étonner du résultat. On trouve même de parfaits crétins qui se prétendent économistes, pour se scandaliser que nos partenaires ne nous suivent pas sur cette voie !

L’ennemi est tout désigné. C’est l’Allemagne. Le boche est de retour et avec lui, la litanie des préjugés sur un peuple de robots. Ce que les socialistes refusent de voir c’est que l’austérité allemande finit par payer. Elle est en train de permettre la mise en place de cette fameuse relance par le pouvoir d’achat, qu’ils appellent de leurs vœux… par incantation comme le Shaman la pluie. Seulement avant de distribuer, il faut avoir assaini ses comptes et fait des sacrifices. Pour augmenter les salaires et redonner du pouvoir d’achat, il faut avoir baissé les impôts, sinon les gains filent vers l’épargne et non vers la consommation. Il faut accepter que les riches s’enrichissent car ce sont eux qui soutiendront une production nationale forcément plus chère que la concurrence internationale. Les pauvres achètent ce qui est bon marché, c’est une évidence, tout comme l’est le fait que ces mêmes produits ne sont pas « made in France ». Tant que les socialistes auront pour objectif d’appauvrir les riches au lieu d’enrichir les pauvres, nous ne verrons pas l’ombre d’un redressement, n’en déplaise au ministre en charge de.

On le voit, nos dirigeants sont en plein déni des réalités. Le socialisme français refuse toujours de voir le Monde tel qu’il est et prétend, contre toute évidence, pouvoir le plier à ce qu’il rêve qu’il soit. On peut espérer que, rattrapés par le concret, nos aveugles retrouvent la vue. On peut aussi être moins joueur et voter pour une droite qui, bien que s’excusant toujours de ne pas être de gauche, a au moins le mérite d’avoir déjà les yeux ouverts.

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