Hannah Giles : l’Américaine de 20 ans qui a fait trembler Obama

Il y a trois ans, déguisée en prostituée, Hannah Giles a révélé à l’Amérique la réalité du fonctionnement et des financements publics à ACORN, une « organisation communautaire » dans laquelle le Président Barack Obama avait travaillé dans le passé

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Hannah Giles : l’Américaine de 20 ans qui a fait trembler Obama

Publié le 20 mai 2012
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Le mouvement conservateur américain a une nouvelle héroïne: elle a vingt-trois ans et s’appelle Hannah Giles. Il y a trois ans, déguisée en prostituée, elle a révélé à l’Amérique la réalité du fonctionnement et des financements publics à ACORN, une  « organisation communautaire » dans laquelle le Président Barack Obama avait travaillé dans le passé.

Par Damien Theillier.
Un article du Bulletin d’Amérique, un projet de l’Institut Coppet.

En France, nous avons Hollande… aux États-Unis, ils ont Obama. Ce mois d’avril, j’ai eu l’honneur d’être invité à Colorado Springs, au grand meeting conjoint d’Atlas Foundation et d’Heritage Foundation, deux think-tanks américains qui travaillent au développement de la liberté économique. J’y ai vu des raisons d’espérer pour la France.

Au cours des repas, plusieurs invités d’honneur prennent la parole à la tribune soit pour recevoir un prix, soit pour livrer un témoignage lié à leur action pour la liberté. Deux écrans géants retransmettent leur discours, il y a sept cents personnes à table.

Ainsi Mark Stevens, un publicitaire, qui a passé un contrat avec une émission de radio très connue aux États-Unis (le Rush Limbaugh Show), vient raconter comment lui et ses employés sont la cible quotidienne de toutes sortes de menaces, de harcèlement et d’abus par téléphone ou par e-mail. Qui sont ses agresseurs ? Des activistes de gauche qui veulent détruire son entreprise. Cet honnête homme d’affaires nous raconte comment il est allé défier ces partisans d’Obama à la télévision et ne compte pas les laisser faire.

Puis, c’est Hannah Giles qui prend la parole. Je vois monter à la tribune une petite brune à talons aiguilles, au physique de James Bond girl. Hannah n’est pourtant pas une bimbo. C’est une journaliste d’un genre nouveau : armée de son smartphone, elle a fait trembler Obama en révélant un énorme scandale.

Tout le monde a les yeux rivés sur elle… Dans un grand silence, elle se lance avec sa petite voix : « il y a trois ans, à vingt ans, ma vie a basculé… » En 2009, un an après l’élection de Barack Obama, elle est étudiante en journalisme à Miami où elle réside avec ses parents et sa plus jeune sœur. Sportive, elle est ceinture noire de ju-jitsu et pratique le surf, elle collectionne les planches dans sa chambre.

Alors qu’elle est à Washington pour un stage, elle a l’idée d’aller enquêter sur l’association ACORN, connue pour ses liens avec Obama. Elle lance un appel sur Facebook pour trouver de l’aide. Trois personnes se portent volontaires. Un plan est monté pour aller filmer les membres de l’association en caméra cachée. Au dernier moment, deux personnes se désistent, craignant pour leur carrière. Avec James O’Keefe, qu’elle rencontre pour la première fois après leurs échanges sur Facebook, ils réécrivent le scénario en catastrophe la veille de l’opération. Elle sera déguisée en prostituée et lui en mac. Ils vont demander à ACORN de les aider à obtenir un prêt pour ouvrir un bordel avec des mineures venues du Venezuela et filmer les réactions des employés. Le scénario est caricatural et Hannah ne croit pas trop qu’ils seront pris au sérieux.

Surprise : non seulement ils sont bien accueillis mais en plus on leur donne tous les conseils pour falsifier les papiers, maquiller leur activité illégale en club de danse, escroquer le fisc américain et les banquiers. C’est tellement inimaginable que pour en avoir le cœur net, ils vont louer une voiture et refaire l’opération 8 fois, dans 8 villes différentes. Sept fois sur 8 l’improbable se produit : on leur prête une assistance bienveillante pour monter l’opération en toute sécurité.

ACORN est une association qui regroupe des « community organizations », c’est-à-dire des travailleurs sociaux. Son nom complet est Association of Community Organizations for Reform Now. L’association, aussi célèbre que SOS Racisme ou les Restos du Cœur en France, compte alors quatre cent mille membres répartis dans mille deux cents antennes à travers tout le pays. C’est une association gouvernementale, subventionnée par des fonds publics et privés.

Et c’est aussi un puissant lobby qui défend les droits des minorités et milite pour tous les candidats de la gauche progressiste. En 2008, l’association avait financé la campagne d’Obama. Ce dernier y avait travaillé pendant un an comme « organizer », après ses études à Columbia. Le concept de « community organizing » est né dans les années 60, sous l’inspiration de Saul Alinsky. En 1971, ce dernier avait rédigé un « Manuel de l’animation sociale » (Rules for radicals), qu’on peut résumer en une phrase : « la fin justifie les moyens ».

Mais cette fois le piège s’est refermé sur les « organizers »… et sur Obama. Hannah met en ligne une première vidéo le 9 septembre 2009. L’association ACORN nie tout en bloc et crie à la manipulation. Elle décide alors d’en publier une seconde, puis une troisième, etc. Prise la main dans le sac, obligée de reconnaître les faits, l’association présente ses excuses. Obama, gêné, fait de même.

Quelques semaines plus tard, en novembre 2010, après avoir vainement tenté de lancer des procès contre Hannah, ACORN, l’une des plus grosses organisations de la gauche culturelle américaine dépose son bilan et disparaît. Pendant ce temps Hannah reçoit des menaces de mort, on l’accuse de racisme. Son père est obligé de lui payer des gardes du corps et des gilets pare-balles. Pourtant Hannah appartient à la génération « color blind », aveugle à la couleur de peau, elle est tout sauf raciste. Par contre elle n’hésite pas à accuser Obama de brader les valeurs de l’Amérique, de profiter de la crise pour augmenter le pouvoir du gouvernement fédéral avec des plans de sauvetage qui ne sont que de nouvelles augmentations des dépenses publiques, sur le dos des classes moyennes.

En mars 2010, elle reçoit le prix Ronald Reagan pour son action mais elle claque la porte de la Young America’s Foundation, une organisation très républicaine qui tentait de la récupérer. « Je ne suis ni démocrate ni républicaine, je suis libertarienne » dit Hannah. « Le gouvernement menace nos libertés individuelles par la corruption, le gaspillage et l’abus de pouvoir. Ce n’est pas ce que voulaient les pères fondateurs. Il faut revenir à la Constitution », ajoute-t-elle.

Or, les médias traditionnels sont eux-mêmes subventionnés, liés au pouvoir. Pour accéder à une information libre, il faut payer de sa poche. Et c’est pour soutenir cette presse libre qu’Hannah a créé sa propre association, la Phoenix Foundation, une organisation à but non lucratif basée à Austin au Texas destinée à contourner les médias traditionnels. Elle sélectionne, finance et forme de jeunes journalistes à devenir indépendants et à poursuivre sans relâche la vérité avec courage et créativité.

Obama sera-t-il réélu en 2012 ? Ici, à Colorado Springs, tout le monde en doute. Contrairement à ce qu’on croit en Europe, Obama touche aux États-Unis des sommets d’impopularité rarement atteints dans l’histoire d’une présidence. We’ll see

—-
Sur le web.
Publié initialement dans 24Hgold et dans Le Bulletin d’Amérique.

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  • Cet article omet un important fait : Une des activités d’ACORN était d’inscrire des pauvres sur les listes électorales. Péché impardonnable pour bien des conservateurs américains. Giles et son pote O’Keefe, largement surfinancés par Thiel de Facebook et avec l’appui de Breitbart, ont mené de bout en bout, et avec succès, une bataille ultra bien financée, et ultra bien financée, contre un pilier de l’activisme social US.

    Quand au soi-disant « scandale », il s’est dégonflé comme un ballon. Les vidéos publiées étaient visiblement remontées, genre à la demi phrase près, à la limite de la manipulation pure et simple. Suffisant pour ruiner le financement public de cette association.

    Aucun crime n’avait été commis : Il n’y a eu aucun procès, et Acorn a été blanchi, la cour des comptes américaine a certifié qu’aucun dollar n’avait été mal utilisé. Bien joué, Giles, mais pour l’image de petite activiste solitaire caméra au poing, tu repasseras.

    • La question qu’on ne peut manquer de se poser est : si ACORN a été blanchi, et que les videos sont truquées, pourquoi la miss n’est t-elle pas poursuivie ?

    • Il n’y a aucun « péché » comme vous dites à inscrire des pauvres sur les listes électorales… Vous tentez de détourner le sujet avec un grossier mensonge. Bien joué le troll mais pour une discussion sérieuse, vous irez vous faire voir ailleurs.

      • Ce genre d’articles nous décridibilise complètement :

        D’abord parce que tout est truqué, la vidéo est montée à l’extrême, la voix du mec est en « play-back »… Donc je crois ACORN qui nie la totalité du truc, car si nos deux joyeux lurons avaient une quelconque preuve, pourquoi n’ont-ils pas posté la vidéo complète, non montée ?

        Ensuite, si on exclut la vidéo de Baltimore (la plus éditée), ainsi que celle où le conseiller se fout de leur gueule, et celle où il fait mine de les aider pour ensuite les dénoncer à la police, il reste trois vidéos où l’histoire du bordel et des filles mineures n’est pas mentionnée, et où le tout se réduit à une prostituée de 23 ans qui demande des conseils pour réduire ses impôts.
        C’est ce qu’on appelle ici de l’agorisme, non ? Autant pour notre cohérence…

        Et même si je n’en ai rien à foutre d’ACORN, et que je pense que ce genre d’institutions phares du marxisme culturel sont hautement néfastes, je trouve que cet article n’a rien à faire sur CP.

  • Une association de soutien aux jeunes journalistes non politiquement corrects, voilà ce qu’il manque en france.

  • Encore un article qui va un peu vite en besogne (*). De facon generale, la passion de Contrepoints a denoncer et critiquer le « politically correct » et la « bien pensance » des dogmatismes de gauche — qui le meritent bien ! la n’est pas la question — se transforme helas un peu trop souvent en caricature ( Ann Coulter, Vanneste, Elgrably-Levy, etc.), qui a a son tour l’effet bien curieux de creer une nouvelle forme de « dogmatisme liberal » (ou plutot dans ce cas, conservateur) contenant son propre « politically correct » et sa propre « bien pensance », egalement fort criticables… Peut-on revenir a des raisonnements plus balances et moins ideologiques ??

    (*) http://en.wikipedia.org/wiki/ACORN_2009_undercover_videos_controversy :

    <>

    • PS : HTML a coupe les extraits de wikipedia a cause de mauvais guillemets… les re-voici (voir sources dans l’article lui-meme bien sur) :

      « Independent investigations were made by state attorney generals of Massachusetts and California, and the U.S. Attorney of Brooklyn, New York; their reports were released beginning in December 2009 and extending through April 2010. The attorney general’s office in Massachusetts and the U.S. Attorney for Brooklyn concluded that the ACORN workers had committed no criminal activity and that the videos were « heavily edited » to present material out of context and create a misleading impression of activities.[3][4][5][6][7][8][9]

      The California Attorney General granted immunity to O’Keefe and Giles in exchange for their raw videos shot at three California ACORN offices. Its comparison of the raw videos with the released versions found that the published videos had been heavily edited to misrepresent the workers and the situations so as to suggest criminal intent and activity.[10][11][12][13] The California report was followed by one by the U.S. Government Accountability Office, which reported there was no evidence that ACORN workers had misused government funds or participated in the criminal activities represented in the videos.[14][15] But, ACORN was effectively destroyed by then.[16] »

  • « Pourtant Hannah appartient à la génération « color blind », aveugle à la couleur de peau »
    On va me dire que je pinaille, mais j’en ai ma claque de cette rhétorique tout droit héritée du gauchisme post-moderniste.
    Il faut juste envoyer bouler les fous furieux qui taxent de « racisme » tout ce qui n’a pas l’heur de leur plaire, sans avoir à se justifier ; si on laisse ces gens-là imposer leur langage en s’exprimant comme eux, alors, pour paraphraser Trosky, ils ont déjà gagné.
    http://knowyourmeme.com/memes/liberal-douche-garofalo

  • La dernière phrase de l’article n’est pas étayée et surtout fausse. La côté de popularité de M. Obama tourne actuellement autour des 50% d’opinions favorables. Il suffit de se renseigner sur l’évolution de celle de son prédécesseur (http://www.lemonde.fr/ameriques/infographie/2009/01/19/george-bush-l-impopulaire_1143928_3222.html) pour constater qu’elle a plongé jusqu’à 25% d’opinions favorables à la fin de son mandat. Quelles sont les sources qui font affirmer à l’auteur – à tort – que la popularité du président actuel est historiquement basse ?

    • « Quelles sont les sources qui font affirmer à l’auteur – à tort – que la popularité du président actuel est historiquement basse ? »
      ——————————–
      Historiquement basse par rapport… à ses 4 ans présidence.
      Bush a eu 25% d’opinion favorable mais au bout de 8 ans ! Au bout de 4 ans, il avait un peu plus de 50% d’opinions favorables, soit légèrement mieux qu’Obama.
      Mais ce n’est pas par nos merdias qui encense Obama comme le Messie qu’on va apprendre ce genre de choses.

    • Yeah ! La cote de popularité d’Obama, elle est au top !

      null

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