Les économistes en campagne

Chaque candidat à la présidentielle, ou presque, aura eu le droit à son soutien d’une liste d’économistes relayé dans la presse grand public

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
appel

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les économistes en campagne

Publié le 5 mai 2012
- A +

Chaque candidat à la présidentielle, ou presque, aura eu son soutien d’une liste d’économistes relayé dans la presse grand public. Toutefois les économistes libéraux qui ont souhaité s’exprimer dans ce débat n’auront pas eu droit aux faveurs du Monde, ni même à celles du Figaro et encore moins à celles de Libération.

Par Georges Kaplan.

Le 17 avril 2012, les premiers à ouvrir le bal sont les 42 économistes qui, dans les colonnes du Monde, déclarent publiquement leur soutien à François Hollande [1]. Deux jours plus tard, dans Libération, 34 autres économistes signent à leur tour un communiqué dans lequel ils s’engagent pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon [2]. On attendra en vain les économistes de Marine le Pen. Le 2 mai, alors que l’équipe de soutien du Front de Gauche, entretemps gonflée de 19 nouveaux membres, appelle à « battre Sarkozy » dans le Monde [3], c’est au tour des 19 économistes du président sortant de se fendre d’une tribune dans la colonne d’à coté [4].

Bilan des arguments : il faut que l’État ceci, il faut que l’État cela, socialisme de gauche contre étatisme de droite ; d’une manière générale, mon candidat est bien meilleur que les autres ; c’est prouvé scientifiquement.

Et voilà qu’à deux jours du deuxième et dernier tour de cette palpitante élection, 21 autres économistes signent à leur tour un appel dans lequel ils dénoncent le socialisme « des étatistes de droite » qui ont, selon eux, succédé « aux étatistes de gauche » et appellent du bout des lèvres à privilégier la moins pire des solutions – en l’espèce, Nicolas Sarkozy.

Vous l’aurez peut être compris, ces économistes-là sont les premiers économistes libéraux à s’exprimer dans ce débat – en France du moins. En l’absence de candidat libéral dans cette élection présidentielle, ils font le choix d’appeler à voter contre celui qui leur semble le plus antilibéral : position tout à fait honorable, vous me l’accorderez.

Mais notez bien la différence : cet appel-là n’aura pas eu droit aux faveurs du Monde, ni même à celles du Figaro et encore moins à celles de Libération. Cet appel, il vous faudra aller le lire dans le Wall Street Journal [5]. Pensée unique, quand tu nous tiens…

—-
Sur le web.

Notes :

  1. Le Monde, Nous, économistes, soutenons Hollande (17 avril 2012).
  2. Libération, Nous, économistes, soutenons Mélenchon (19 avril 2012).
  3. Le Monde, Battre Sarkozy et briser la spirale austérité-récession (2 mai 2012).
  4. Le Monde, Économistes, sans parti pris idéologique, nous soutenons Sarkozy (2 mai 2012).
  5. Wall Street Journal, The Problem With Hollande (4 mai 2012) ; en version française sur libres.org ou Contrepoints.
Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Lors de son discours de politique générale, Gabriel Attal a annoncé deux milliards d’euros de baisses d’impôts pour les classes moyennes, financées par la solidarité nationale.

En langage courant, cela signifie payé par les riches. Les classes moyennes ne devraient pas se réjouir trop tôt : François Hollande avait déjà opéré ce type de transfert fiscal au début de son quinquennat et pour lui, être riche commençait à 4000 euros par mois. Le jeune Gabriel Attal était à cette époque membre du cabinet de Marisol Touraine. Le fruit ne tombe... Poursuivre la lecture

"Il a mis une cible dans mon dos » dixit Yaël-Braun Pivet au sujet d’un tweet récent de Mélenchon dans lequel il écrivait qu’elle était partie « camper à Tel-Aviv ». La poésie made in Jean-Luc.

C’est un classique, la gauche se déchire. Au siècle dernier, le rapport de force se jouait entre gauche socialiste et communiste. La première voulait asphyxier la seconde, qui voulait garder une place chèrement acquise après la Seconde Guerre mondiale. Après le congrès d’Épinay, coup de maître de François Mitterrand, la gauche s’est unie jusqu’à... Poursuivre la lecture

multivers Commission des Finances nupes
1
Sauvegarder cet article

La NUPES est née en mai 2022 du très bon score de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, et sur les bases du programme insoumis. Avec une stratégie commune, la gauche se voyait majoritaire aux législatives et voguer ainsi vers l’élection de 2027. Pourtant, les tensions sont vives.

 

Un Parti socialiste divisé

Le Parti socialiste, mené par Olivier Faure, se pose la question de poursuivre le rythme imposé par Les Insoumis. S’ils s'accordent sur des sujets tels que les retraites, le rapport au travail ou les mesures sociales,... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles