Le matraquage fiscal de Bertrand Delanoë à Paris

Dix mille postes de fonctionnaires créés, explosion des taxes de +50 %, plus de 200 millions d’euros de subventions aux associations proches du pouvoir municipal, tel est le bilan accablant de Bertrand Delanoë à Paris.

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Bertrand Delanoë (Crédits Parti Socialiste, licence Creative Commons)

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Le matraquage fiscal de Bertrand Delanoë à Paris

Publié le 29 avril 2012
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Dix mille postes de fonctionnaires créés, explosion des taxes de +50 %, plus de 200 millions d’euros de subventions aux associations proches du pouvoir municipal, tel est le bilan accablant de Bertrand Delanoë à Paris.

Par Jean-Jacques Netter.

Article publié en collaboration avec l’Institut des Libertés.

L’intérêt suscité par mon dernier papier sur la création d’ « Agents de Silence » par Bertrand Delanoë, m’a incité à me plonger dans les comptes de la Mairie, comme on le ferait pour une entreprise normale dont on étudierait le compte d’exploitation et le bilan.

Tout d’abord,le poste salaires a beaucoup augmenté puisque 10 000 agents ont été embauchés en dix ans. En vivant à Paris, on a beaucoup de mal à constater une amélioration visible de la qualité des prestations apportées par la mairie.

Les dépenses d’équipement ont été très importantes. Le premier poste a été les travaux de voierie dans Paris pour quatre milliards d’euros. Ce plan anti-voiture a eu pour conséquence de ralentir le trafic, créer encore plus d’embouteillages et  compliquer considérablement la vie de ceux qui travaillent. Le tramway sur les boulevards périphériques a coûté un milliard d’euros et a réussi à créer pratiquement à toute heure des embouteillages sur les boulevards des Maréchaux. Les Halles avec « la Canopée qui reliera la ville du dessus à la ville du dessous » coûtera selon le site consacré à l’opération, 802 millions d’euros hors taxes. Comme d’habitude, on a beaucoup de mal à comprendre ce qui sera financé par les partenaires et par la ville de Paris. Enfin, le stade Jean Bouin a pesé pour 200 millions d’euros, sans que l’on comprenne très bien ce qui justifiait cette dépense. Pourtant, plus de 6000 personnes avaient manifesté au stade Jean-Bouin en 2009 contre le projet de construction de la mairie de Paris d’un nouveau stade de rugby de 20 000 places.

Pour financer ces dépenses dont l’utilité aurait au moins mérité un débat, Bertrand Delanoë et sa majorité socialiste ont fortement augmenté les impôts pour les Parisiens : + 56,7 % depuis 2001 dont + 51,2 % pour la taxe foncière, +18 % pour la taxe sur les ordures ménagères, +11,4 % pour la taxe sur les ordures ménagères ; +9 % en 2009 et + 8 % en 2010 pour la taxe d’habitation, et +8 % pour la taxe de balayage, augmentée de 34 millions d’euros, alors que chacun peut voir que la propreté des rues parisiennes s’est largement dégradée.

En 2011, la mairie de Paris a versé 203 millions d’euros de subventions, principalement à des associations sympathisantes de gauche. Pour 2012, il est encore prévu malgré la crise d’en distribuer 204 millions d’euros soit 2,6 % du budget de la Ville ! Les associations culturelles ont bénéficié de 94 millions d’euros de subventions en 2011, avec parfois certains dérapages. En effet, l’Association Macaq, qui avait reçu une subvention de 143 390 euros en 2010 sous-louait les locaux qu’elle occupait ! D’autres associations proches du PS sont également choyées par la mairie qui a versé en 2011 notamment, 20 000 euros de subventions auMrap, 40 500 euros à la Licra, et 230 000 euros àSOS Racisme.

Les associations de gauche, comme Ni putes ni soumises, Attac ou le Planning Familial, ont elles aussi largement droit à leur part du gâteau, tout comme les associations de lutte contre le sida (Act Up, Sida info service, Sidaction).

La mairie de Paris subventionne aussi les associations d’aide aux migrants. En 2011, elle a par exemple débloqué une subvention de 1,5 million d’euros pour héberger les réfugiés tunisiens du printemps arabe. La Mairie de Paris a également versé une subvention de 150 000 euros pour un projet de gestion de l’eau dans les territoires palestiniens à l’Association Première Urgence! Dans le même esprit, le Maire de Paris a accueilli la soirée du ramadan à l’ Hôtel de Ville, pour un coût de 99 000 euros.

La communauté gay n’est pas en reste, puisque la Mairie de Paris a subventionné le Centre Lesbien Gay Bi et Trans à hauteur de 112 000 euros, le Paris Foot Gay à hauteur de 30 000 euros, et l’Association lesbienne et féministe, Cineffable et son Festival réservé aux femmes ont reçu 8000 euros…

Quand Bertrand Delanoë est arrivé à la mairie, les finances étaient saines avec une dette ramenée de 2 milliards d’euros en 1997 à 1,4 milliard d’euros en 2001. Depuis son arrivée, il a fait doubler la dette en dix ans la faisant passer de 1,4 milliards à 2,8 milliards fin 2011. Au train où progressent les dépenses, selon Claude Goasguen député du XVIe arrondissement, la dette de la Ville devrait atteindre quatre milliards à la fin de la mandature du maire !

La note de référence à long terme de la Ville de Paris et de la région Ile-de-France a été abaissé le 30 janvier dernier d’un cran, de AAA à AA+. Elle a assorti cet abaissement d’une perspective négative, ce qui signifie que les notes de ces deux collectivités pourront être abaissées dans un délai d’un à deux ans. Évidemment, la Ville devait largement ce triple A à la gestion raisonnable de son prédécesseur qui était tout sauf dépensier et qui avait même réussi à baisser un peu la taxe d’habitation en 1999. Pour être objectif, il faut ajouter que le même jour, Standard and Poor’s a également annoncé que l’Unedic, Réseau Ferré de France, la Caisse d’amortissement de la dette sociale, la Caisse Nationale des Autoroutes, l’Agence Française de Développement, l’Assistance Publique – Hopitaux de Paris ont aussi été placés en perspective négative.

Le magazine Challenges a porté un jugement clair sur la gestion du maire : « être parisien coûte de plus en plus cher : lourds effectifs, lourde dette, lourde taxation financière ». Pour se défendre, Bertrand Delanoë se défausse sur la crise économique, argument qu’il ne retient pas, bien sûr, à l’échelon national. Il invoque également la responsabilité de l’État, en se gardant bien de dire que celui-ci a transféré les recettes des droits de mutation aux collectivités, afin de compenser le transfert des dépenses d’aides sociales. Paris a été le plus grand bénéficiaire de cette disposition. En 2012 les droits de mutation vont atteindre plus de un milliard d’euros. L’ensemble des dotations de l’État en 2012 atteindra 1,3 milliard.

Comme tout le monde, le maire de Paris devra se mettre aussi à l’heure de la gestion, en veillant à ne pas dépenser davantage que ses recettes fiscales et en utilisant l’emprunt pour financer des investissements qui aideront le secteur privé à créer des emplois. L’argent public ne doit pas être utilisé de façon idéologique et sectaire, mais améliorer en priorité la qualité de vie des habitants qui souffrent, ensuite celle des Parisiens qui travaillent et pas uniquement celle de ceux qui font la fête….

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