De l’humiliation électorale

Ils ne sont que menaces, déni et angélisme mou. Ils ne sont que chaînes autour des poignets des entrepreneurs, de l’emploi et des richesses à construire. Ils ne sont que liberticides. Ne devrais-je voter que pour le moins pire ?

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De l’humiliation électorale

Publié le 22 avril 2012
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Ils ne sont que menaces, déni et angélisme mou. Ils ne sont que chaînes autour des poignets des entrepreneurs, de l’emploi et des richesses à construire. Ils ne sont que liberticides. Ne devrais-je voter que pour le moins pire ?

Par Thierry Guinhut.

Le Temps et la Vérité détruisant la Discorde et l'Envie, École italienne XVIII°.
Le Temps et la Vérité détruisant la Discorde et l'Envie, École italienne XVIII°.

En ce dimanche festif, que la ville est joliment pavoisée de rouge, de rose et de bleu ! Pourtant ce rouge tant aimé, couleur du luxe et de la vie, de la passion chaleureuse, vire à l’étranglement du sang, ce rose est vomitif, ces bleus sont délavés, méchamment bleuâtres. Qu’est-il arrivé à nos affiches électorales pour qu’elles arborent tant de visages torves, menaçants ou benêts ? D’où vient que j’éprouve à les voir, à les lire, si je n’en attrape pas une purulence du regard, un sentiment d’humiliation…

Ils ne sont que menaces. L’un veut mettre au pas les médias qui prônent le libéralisme, l’autre interdire les licenciements, l’autre punir les exilés fiscaux ou vaporiser la City et Wall Street, l’autre encore spolier les meilleurs contribuables jusqu’à 75% de leur revenu, sans compter TVA, CSG, impôt sur la fortune et autres babioles. Ou, si l’on préfère, il s’agit de flageller la consultation de sites internet (certes infâmes), de planifier l’économie, de châtrer la spéculation, d’imposer le protectionnisme. À moins que l’on imagine de relooker le commissariat au plan en commissariat des stratégies, que l’on intime à l’État de s’occuper de toutes les préoccupations des français.

Ils ne sont que déni et angélisme mou. Négationnisme pour les trotskistes et communistes envers la responsabilité meurtrière et totalitaire du communisme dans l’histoire, sans compter que certains nient que Cuba soit une dictature, et s’acoquinent avec des activistes islamistes. L’autre ne s’appuie à peu près que sur la haine du Président sortant et affiche un angélisme mou, tous caracolent dans la joie du grand soir, de la grande distribution des miracles et de l’utopie tyrannique, sauf, quoique trop faiblement, notre trop fragile et trop peu crédible sortant, sans voir le mur de la dette à laquelle ils ont inconsidérément contribué, monter en tsunami sur nos têtes.

Ils ne sont que chaînes autour des poignets des entrepreneurs, de l’emploi et des richesses à construire. Parce qu’aucun ne propose la flexisécurité à la danoise pour simplifier et libérer l’emploi, ne s’attaque (ou du bout des lèvres pour l’un) au maquis des 3000 pages du Code du travail, aux effets de seuil dans les entreprises, à la coûteuse prolifération des collectivités et des élus (ou lors d’une audacieuse lucidité pour l’autre), aux privilèges des trop jeunes retraités de quelques entreprises publiques, parce qu’aucun (ou avec trop de pusillanimité) ne compte inscrire dans le marbre de la constitution la règle d’or de l’absence de tout déficit et de toute dette dans le budget de la France et des collectivités locales, parce que personne ne veut réformer et moraliser l’État providence et ses tuyaux percés… Parce que trop peu proposent la baisse des charges sociales et la tolérance zéro envers la délinquance et aucun (ou à peine) en l’associant à cette nécessaire légalisation des drogues (certes plus ou moins létales) qui couperait l’herbe sous le pied des mafias et fournirait une TVA assumée.

Ils ne sont que liberticides. Entendons la harangue éraillée du béat qui exige d’encadrer par la loi les montants des loyers, du charismatique à l’écharpe rouge qui fait rêver les médias et bêler le troupeau en clamant qu’on ne réindustrialisera le pays qu’avec une volonté planificatrice, quand la mégère patriotique pourtant apparemment du bord opposé exige un État stratège qui planifiera la reconquête de nos usines. L’autre, aux lunettes alternativement rouges et vertes, nous promet une bureaucratie écologique pléthorique. Quant au sortant, un peu plus expérimenté, peut-être moins halluciné, et à son possible vainqueur, les voilà rivalisant de taxes, en ne pensant qu’à peine à réduire le maelström du budget de l’État, le flot des subventions, la marée du fonctionnariat des collectivités nationale et locales, l’inondation de la dette et la noyade du pays…

À moins que le malheureux élu, contraint par le réel, soit plus raisonnable que le promette sa suintante démagogie. Sinon le monstre politique, émanation directe de l’envie populaire, nous dévorera de ses crocs répugnants. Seul le Temps et la Vérité nous délivreront peut-être de l’Envie et de la Discorde…

Parce que l’innovation, l’ouverture à la mondialisation des savoirs, des technologies et des libertés ne sont guère à l’ordre du jour, sans compter le refus sans concession indispensable des prosélytismes liberticides (osé par une seule, hélas peu susceptible de juste tolérance) qu’ils soient politiques, protectionnistes ou religieux… Parce qu’ils sont tous étatisto-socialistes, semi-incultes à des degrés divers, parce qu’aucun ne connait vraiment le sens des Lumières. Et surtout du libéralisme honni, ce qu’ils appellent le mondialisme ultralibéral, qui l’est souvent trop peu. Huant sa confiance dans les libertés de pensée et d’entreprendre, ils nous prennent pour des déficients intellectuels, des gobeurs de panacées en béton. Pourtant nous ne pouvons que vérifier l’actualité de ce qu’Hayek, en 1945, constatait dans son chapitre intitulé « Les totalitaires parmi nous » : « un rapprochement toujours plus grand entre les conceptions économiques de la gauche et de la droite, leur opposition commune au libéralisme » [1] Ne devrais-je voter que pour le moins pire ? Je devrais alors me sentir humilié jusqu’au moindre neurone de mes doigts de pied… À moins qu’il me reste encore la force, l’indépendance, la liberté et la dignité qui, entre autres joyeusetés, me poussent à ce trop doux pamphlet !

Enfin, suggérons à nos lecteurs de demander une subvention d’État pour fournir les fort nombreux guillemets qu’en ces temps de crise de la dette je n’ai pu importer depuis le pays de la propriété intellectuelle pour rendre aux candidats les propos qui émaillent ce billet gratuit d’humeur…

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Sur le web

  1. Friedrich A. Hayek : La Route de la servitude, PUF, 2010, p 132.
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  • Que voila un vision bien triste de la politique. Allez dans les meetings, allez dans les halls, dans les salles et dans les rues. Sortez de vos écrits pour rentrer dans le monde réelle. Vous verrez qu’ils ne sont pas tels que vous les décrivez. Ils vivent luttent, se battent pour avoir la première place, et tentent avec plus ou moins de bonheur d’emporter les gens avec eux… Mais vous oubliez une choses ESSENTIELLES dans votre article : La politique n’est qu’une MODALITE. L’economie n’est qu’une MODALITE. Ce qui compte c’est ce que nous voulons atteindre. Les français, en se prononçant dans un revirement assez spectaculaire pour Mélenchon, un véritable homme de gauche, un homme qui met en avant des idées plus que des modalités, montre, qu’ils s’interessent à la politique.

    • Nous n’avons pas les mêmes valeurs; désolé.

    • Les Français ne s’intéressent pas à la politique, mais au butin que les pilleurs leur promettent de partager.

      « Mélenchon, un véritable homme de gauche »

      Si par véritable homme de gauche, vous entendez un parasite qui vit du travail des autres – à commencer par les plus modestes – au point d’être devenu millionnaire sans avoir jamais produit le moindre centime de valeur ajoutée et de faire partie des 1% des Français les plus riches, qui est indigne du mandat qu’il est censé remplir, alors nous somme d’accord.

    • Il n’y pas de « nous », il n’y a que des « je ». les « nous » sont des esclaves volontaires au mieux, embrigadés par les mensonges, leur propres paresse et leur plus bas instincts de prédation.

  • Une délectation.

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