Ce peak oil qui n’en finit pas de ne pas arriver

Non seulement, il n’y aura pas de problème d’énergie, mais plus ça va, plus l’Humanité dispose de quantités importantes.

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Ce peak oil qui n’en finit pas de ne pas arriver

Publié le 18 avril 2012
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Tant dans les commentaires de ce site qu’un peu partout sur différents blogs, on lit régulièrement que la fin de la société basée sur le pétrole est pour très bientôt, que la production pétrolière a atteint son maximum et en général, ces assertions sont immédiatement suivies d’une bordée d’arguments en faveur des énergies dites renouvelables, éco-compatibles et composées à 75% de bisous et de câlins sociétaux. La réalité, comme souvent, est assez éloignée de ces affirmations péremptoires.

L’idée générale que la quantité de pétrole disponible est finie est évidemment exacte. L’idée que plus on extrait de pétrole, moins il en reste est, elle aussi, parfaitement exacte. L’idée que la société humaine va brutalement manquer de pétrole est déjà nettement plus difficile à avaler, et que l’humanité va se retrouver à court d’énergie bon marché est, pour le coup, complètement à coté de la plaque.

Il faut savoir que les prédictions plus ou moins catastrophiques de fin de la société moderne liée à la disparition du pétrole ne datent pas d’hier : dès 1920, les enquêtes menées par le bureau américain de géologie estimaient les réserves pétrolières totales à 60 milliards de barils. Seulement voilà : depuis cette date, l’humanité a produit plus de 1000 milliards de barils et les réserves s’établissent actuellement à 1500 milliards.

Force est en effet de constater que les prédictions, parfaitement malthusiennes, de fin imminente d’une source d’énergie se sont régulièrement avérées très exagérées dans leurs conséquences, et particulièrement fausses dans leur timing.

D’une part, les recherches géologiques menées régulièrement partout sur le globe permettent de trouver des réserves encore largement vierges de toute exploitation.

D’autre part, les innovations ont régulièrement repoussé les limites de ce qui était considéré comme exploitable à des prix décents. Les catastrophistes font valoir justement le fait que puisqu’il est de plus en plus difficile d’aller chercher ce pétrole, c’est qu’il est de moins en moins rentable. En réalité, d’énormes économies d’échelle et d’exploitation sont réalisées par l’innovation technologique ; c’est bête à dire, mais une station de pompage pétrolier en pleine mer est quelque chose de parfaitement courant de nos jours mais inimaginable en 1930.

D’ailleurs, dès lors qu’on est prêt à accepter des coûts de production plus élevés, le rang de produits disponibles pour satisfaire les besoins énergétiques de l’Humanité s’élargit dans des proportions notables :

Oil and related Production cost curve

Si à 40$ le baril, on dispose couramment de 3000 milliards de barils, le fait de passer à 60$ le baril fait passer la quantité disponible à plus de 5000 milliards de barils, ce qui laisse le temps de voir venir. Or, les économies mondiales sont parfaitement capables d’encaisser une telle augmentation du prix : le prix du baril est actuellement supérieur à 100$, et a/ il est composé pour grande partie d’inflation du billet vert lié aux utilisations massives de la planche à billet, et b/ l’abominable société de consommation capitalistique occidentale qui pollue avec des grosses voitures… continue de fonctionner exactement comme lorsque le prix du baril était à 40$. Si ceci ne montre pas une excellente résilience du système, je ne sais pas ce que ça montre.

Encore une fois, le fait indubitable que la quantité de pétrole soit finie n’implique absolument rien sur la capacité de l’humanité à pouvoir s’en passer sans souci. Et surtout, les prédictions affolantes de fin du monde dans un désert énergétique total sont issues des mêmes personnes qui nous ont prédit, avec la même précision, la disparition des forêts sous les pluies acides, l’explosion des cancers de la peau suite au trou dans la couche d’ozone, des catastrophes climatiques à n’en plus finir suite au refroidissement global (dans les 70s) puis à cause du réchauffement général (dans les 90s), devenu commodément changement puis plus rien du tout à mesure que les statistiques s’accumulaient en leur défaveur. On retrouve les mêmes penchants, les mêmes prédictions extrêmes et le même goût pour des gens qui meurent par millions (dans un future proche) avec les fabuleuses productions du Club de Rome :

« If all the policies instituted in 1975 in the previous figure are delayed until the year 2000, the equilibrium state is no longer sustainable. Population and industrial capital reach levels high enough to create food and resource shortages before the year 2000″ (Limits to Growth, p. 169).

Mais le plus étrange est que malgré ces échecs consécutifs, systématiques et permanents, il se trouve toujours autant de personnes à écouter non seulement leurs prévisions, mais aussi leurs propositions, qui, in fine, reviennent toujours à collectiviser l’énergie de la production à la consommation, à diminuer autant que possible l’utilisation de cette énergie et, conséquemment, à appauvrir tout le monde. Le tout est de présenter cet appauvrissement comme un petit mal nécessaire, imposé au travers d’un ordre mondial millimétré, par la peur atavique et bien humaine de manquer de nourriture et d’énergie.

La réalité est évidemment différente. De l’énergie, il y en a, plein. Mais son exploitation est consciencieusement limitée par ces gens qui pensent avant tout à leurs intérêts politiques avant celui de ceux qui n’ont rien et qui n’ont dès lors pas le luxe de se passer d’énergie. Par exemple, dans la vidéo suivante, on découvre que les Etats-Unis sont, sur le plan des ressources, auto-suffisants.

On comprend ici qu’en empêchant sciemment l’exploitation des ressources sur le territoire américain, toute un frange d’activistes écologistes, de conservateurs aux intérêts bien compris et autres peak-oilistes excités favorisent clairement l’utilisation des produits pétroliers venant, notamment, du Golfe Persique, ce qui conduit aux situations géopolitiques qu’on connaît. Devant ces chiffres, ces situations n’ont aucun besoin réel de perdurer.

D’ailleurs, une tendance de fond se développe à mesure que de nouvelles technologies rendent exploitables des ressources plus locales : le gaz de schistes mis en exploitation, le prix du gaz naturel s’effondre. Heureusement, en France, le président du pouvoir d’achat, les socialistes officiels et les cocos verts ont réaffirmé l’importance que les pauvres se réchauffent à prix d’or en refusant toute exploitation sur le sol national : lorsque les prochains SDF claqueront en plein hiver, pas un ne se rappellera qu’il y aurait pu avoir du gaz à 2$ par mega-BTU (et puis, s’il n’y a plus de pauvres, qui va encore voter pour ces clowns ?)

Non, l’énergie ne manque pas. Et si l’énergie pétrolière ou gazière n’est pas encore suffisante, il existe l’énergie nucléaire, encore plus abondante. Soit sous forme traditionnelle, soit sous forme moins conventionnelle (comme le Travelling Wave Reactor, ou les petits réacteurs lents de Gen4).

Thorium dans le monde

Et si cette forme d’énergie nucléaire ne satisfait pas encore, il y a encore l’utilisation du thorium, actuellement très sous-exploité malgré ses nombreuses qualités. Il est même envisagé dans l’alimentation énergétique de voitures, qui, ainsi équipées, pourraient fonctionner toute leur durée de vie (plusieurs centaines de milliers de km) sans jamais avoir besoin d’être rechargées.

La conclusion est sans appel : il n’y aura pas de pénurie d’énergie, ni de pétrole, ni de gaz, ni d’énergie nucléaire. Il y en a largement pour les besoins de toute l’humanité, même au niveau actuel de consommation des Américains, les plus énergivores. Et le seul obstacle à l’exploitation de ces énergies n’est pas technologique, technique, économique ou même environnemental. Il est exclusivement politique.
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Sur le web

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  • – hou voilà de la vrai info wiki, sans censure ni détournement politique de tous poils …

  • Il manque la Turquie parmi les gisements de Thorium, non ?

  • L’auteur a tenté dans cet article d’aller à l’encontre des théories actuelles, et c’est tout à son honneur de vouloir remettre en cause une thèse.

    Cependant, il oublie complètement de mentionner l’impact écologique de la consommation des énergies non-renouvelables. A prix égal, l’utilisation d’une énergie propre est clairement plus avantageuse qu’une énergie venant de l’utilisation du pétrole.

    La question n’est plus de caindre la fin du pétrole, mais de pouvoir assurer le changement énergétique d’énergie polluante, et dont les conséquences sont en partie connues (manque de recul pour certaines conséquences), vers des énergies propres, sans conséquences et en quantité infinie !

    • D’ailleurs, c’est tellement rentable que les entreprises d’énergies « propres »[*] font toutes faillites suite à la réduction des dépenses.
      Comment pouvez-vous avoir des énergies renouvelables si elles ne sont pas autonomes car non-rentables ?

      De plus, l’argent qui sert à subventionner ces entreprises non-rentables, ne vient-il pas de la production de méchantes entreprises écocriminelles, qui doivent produire plus pour pouvoir supporter la charge de ces subventions ? C’est ce qu’on ne voit pas.

      *Franchement, parler d’énergie propre concernant le solaire ou l’éolien, c’est une blague…

      • Dans ton commentaire précédant, tu dis « les entreprises produisant de l’énergie propre font toutes faillites ».

        Tu dois penser au différentes entreprises en Europe de l’ouest qui effectivement déposent le bilan. Mais savais-tu que ces entreprises sont délocalisées dans des pays où l’énergie propre devient un marché propice notamment en Chine.

        Note aussi que tu généralises à tort: les entreprises qui font faillites sont celles liées uniquement au solaire pour des raisons de coût effectivement important. Tu parles aussi de subventions, mais tu crois qu’on ne subventionne pas l’or noir ?

        Je te propose d’aller jeter un coup d’oeil aux stats concernant le nombre de parc éolien en France depuis 10 ans, tu verras que contrairement à ce que tu dis, l’énergie propre est loin de de faire faillite :

        http://www.portail-eolien.com/dossiers/france/61-bilan-de-levolution-des-parcs-eolien-en-france

        Malheureusement le manque d’informations vous empêchent d’avoir une idée claire sur la situation, mais j’imagine que vous êtes tout à fait en mesure de comprendre un monde complexe, fréquemment faussement simplifié par les médias.

        • Ce n’est pas parce que l’énergie propre se développe à coup de subvention (et l’éolien en est un fantastique exemple : cout de l’énergie 2 fois supéruieur au nucléaire, mais obligation pour EDF d’en acheter à ce prix, voilà la subvention) qu’elle est rentable !!

          Le jour où on ne subventionne plus l’éenrgie propre, elle fait faillite.

          Le solaire hier, l’éolien demain.

          enfin, l' »énergie propre » est une contradiction dans les termes …

        • Cela reste une énergie subventionnée. En Chine, la production est moins chère et les réglementation environnementale est telle qu’il est plus facile d’en construire, n’hésitant pas à détruire des lacs entiers, car la production demande beaucoup d’eau, et à consommer des ressources rares à des technos non-rentables.

          Non, l’éolien n’est pas une énergie propre.

  • Vous raisonnez comme un tambour crevé. Extraire des schistes bitumineux coute non seulement de l’argent mais de l’énergie. Si vous dépensez un litre de pétrole pour en extraire deux, calculez le rendement de vous-même. En outre, les techniques d’extraction d’hydrocarbures non conventionnels ne sont pas sans danger pour l’environnement ni pour les hommes. Il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé avec la plateforme BP et ce qui se produit actuellement avec la plateforme Total en mer du nord. Le Peak Oil est une réalité bien tangible, il suffit de regarder l’évolution des prix, des quantités extraites et de la consommation. On est probablement en plein dedans, on s’en rendra compte dans quelques années. Il ne faut pas s’imaginer une sorte d’Everest mais plutôt un mont d’Auvergne. Quant au nucléaire, le problème n’est pas la quantité de combustible disponible mais le risque que présente la technologie. Sans parler du cout de démantellement des installations existentes ni du stockage des déchets. La production énergétique devient problématique et il est plus que jamais nécessaire d’explorer la voie des énergies renouvelable, en commencant par le solaire qui est la source primaire de l’énergie éolienne, de la biomasse, du pétrole, du charbon, du gaz etc.

    • « Si vous dépensez un litre de pétrole pour en extraire deux calculez le rendement de vous-même » Il est excellent. C’est bien la raison pour laquelle une nuee d’entreprises europeennes, asiatiques, americaines, … investissent massivement dans nos sables bitumineux en Alberta.

      • Plus de 90% des transports dépendent des carburants liquides.
        Nos sociétés ont l’obligation de trouver du pétrole pour continuer à fonctionner.
        Ce qui fera diminuer la production, ce sont les lois de la physique.

        Vous pourrez répéter ad nauseam que historiquement on a toujours réussit à trouver plus d’énergie fossile, les faits sont que la production pétrole stagne, et que la prochaine étape que nous indiquent ces lois de la physique, c’est le déclin.

        Le nucléaire pose des tonnes de problèmes qui font que l’acceptation de cette techno par les gens est très difficile. Qui plus est, d’un point de vue des libertés individuelles, le fait que n’importe qui puisse être touché par une défaillance d’un industriel du nucléaire devrait en théorie vous inciter à rejeter d’office cette techno. Le droit naturel à la sécurité individuelle est pulvérisé par la technologie nucléaire, car le risque zéro n’existe pas. Le premier à le rappeler aujourd’hui, c’est le président de l’ASN en France.

        Votre philosophie ne colle pas à la réalité du monde, et la question de l’énergie n’est qu’une des situations dans laquelle vous êtes obligés de soit tordre la réalité, soit tordre vos principes.

  • Je vous conseille de lire les rapports des grands pétroliers à ce sujet, comme le BP Energy Outlook qui fait des prévisions jusqu’en 2030, ou bien le rapport annuel de l’Agence Energétique (IEA), le World Energy Outlook.

    On y voit des tendances intéressantes:
    – La consommation d’énergie primaire des pays de l’OCDE est arrivé à un plateau, alors que celle du reste du monde explose.
    – Le nucléaire est une lubie franco-française, qui représente 5% de l’énergie primaire dans le monde, et progresse peu ou pas!
    – L’énergie qui progresse le plus est le renouvelable (biocarburants inclus), suivis du gaz, dont on découvre tous les ans des réserves gigantesques.

    Le roi pétrole est détrôné. Lui qui représentait 50% de l’énergie primaire dans le monde en 1970 chute inexorablement. 35% en 2010, et de moins ne moins. La faute a des capacités de production qui ne peuvent suivre la cadence. Les sables bitumineux et l’offshore ultra profond sont extrêmement couteux, et les nouvelles découvertes ne couvrent pas les prévisions de croissance de la demande! Vous ne trouverez pas le terme de peak oil dans ces rapports, mais les chiffres sont là…
    Etc.

    • @benkebab :

      vous confondez :

      le peak oil n’est pas un niveau de consommation à partir duquel le monde va consommer moins de pétrole, mais un niveau de production à partir duquel le monde ne pourra pas produire plus de pétrole.

      Et avant d’atteindre ce peak oil, le génie humain aura trouvé des énergies alternatives.

      ce que vous êtes en train d’affirmer….

    • Même réponse que Stéphane. Vous confondez le peak oil de production et la consommation qui se déplace sur les énergies disponibles.

      • Après relecture mon commentaire pouvait prêter à confusion, mais j’ai bien compris que le « peak oil » concernait la production.

        Cela dit, ne nous y trompons pas, l’or noir est une ressource qui se raréfie. On peut parler de pénurie, dès lors que la demande risque de ne trouve pas l’offre adéquate.

        Mon propos est le suivant: on a atteint actuellement un pic de consommation, car on s’approche d’un pic de production.

        Malgré des efforts à grands coups de milliards de dollars, les pétroliers ont de plus en plus de mal à découvrir de nouvelles réserves de pétrole. Et ces nouvelles réserves non conventionnelles (sables bitumineux, offshore ultra profond) font grimper les coûts d’extraction moyens. Cela, plus la politique monétaire actuelle, contribue au renchérissement du pétrole (voir l’étude du FMI « Perspectives de l’économie mondiale » 2011) et incite les acteurs à se tourner vers de nouvelles alternatives. Par exemple, le pétrole n’est plus rentable depuis longtemps pour faire de l’électricité !

        • « On peut parler de pénurie, dès lors que la demande risque de ne trouve pas l’offre adéquate. »

          Pour le moment, ce n’est pas le cas. Il n’y a pas pénurie, et il n’y aura pas pénurie pour au moins les 10 prochaines années.

  • On ne peut qu’admirer la politique des E.U.
    Ils consomment le pétrole dont d’autres veulent bien se départir et conservent bien au chaud leurs réserves qu’ils pourront exploiter quand les fournisseurs actuels n’en auront plus.
    Le peak ce n’est pas pour eux.

  • http://uvdiv.blogspot.fr/2011/08/thorium-scam-widely-linked-hits.html

    Un joli scam, mais ça reste un scam…

    Pour revenir sur le sujet, pour les années à venir il n’y a pas trop de quoi s’en faire la société s’accommode de ce début de pénurie en améliorant son efficacité énergétique.

    Néanmoins, le peak oil n’en est pas moins réel (à noter que peak oil peak energy) : depuis 2005 la production de pétrole conventionnel connait un plateau avec ondulations qui succède à une courbe exponentielle. Depuis 2005 aussi, il existe une corrélation assez forte entre « croissance mondiale > 3,2% » et « brent&WTI en hausse », périodes suivies régulièrement de la phase « croissance anémique ».
    (en parallèle : croissance mondiale > 3,5% => les autres matières premières partent à la hausse également).
    Quand les BRICs font du 10% annuel, je vous laisse calculer la croissance potentielle qui reste pour l’OCDE quand le total est cappé à 3,2%…

    Le point le plus important quand on parle de production d’énergie est l’EROEI (Energy Returned On Energy Invested), donc le rendement final de la chaine extraction-raffinage-transport-stockage-distribution.

    Quelqu’un plus haut dans les commentaires qualifiait un rendement de 2-pour-1 d’excellent… heureusement qu’on est pas encore tombés aussi bas, à 2 le brent serait quelque part entre 600 et 700 $ le baril.

    Dans les années 1850 (début de l’extraction industrielle du pétrole) l’EROEI du pétrole évoluait entre 80 et 150.
    En 1990 : 40
    En 2005 : 20
    Aujourd’hui : entre 10 et 12 en moyenne, les nouveaux champs mis en perce sont plutôt dans les 6-8
    Les sables bitumineux du Canada ? entre 3 et 4… et encore l’extraction des sables bitumineux consomme du pétrole conventionnel, s’il fallait utiliser le produit de cette extraction pour réaliser l’extraction elle même; le rendement financier de l’opération chuterait brutalement.

    Dans les années 70, un conflit opposait certains géologues qui avertissaient d’une possible raréfaction de la ressource à des économistes qui leur répliquaient qu’en cas de raréfaction, le prix monte et un prix plus élevé permets d’extraire plus de matière. C’est vrai sauf que quand il faut 1L de pétrole pour extraire 1L de pétrole, vous pouvez tourner l’équation dans tous les sens et mettre autant de dollars que vous voulez, vous ne changerez rien au fait qu’un rendement d’extraction <1 n'est pas viable.

    Compter les agro-carburants dans les ressources disponibles est assez criminel : non seulement leur production (à grand renfort de subventions) consomme des dérivés d'hydrocarbures (engrais) donc si on calcule le rendement final de la chaine c'est pas joli-joli, mais en plus il ne faudrait pas oublier de se sustenter entre deux stations Total.

    Le point qui rassure (plus où moins) c'est les gaz de marnes (appelés aussi gaz de schistes), car il y a là de grandes ressources disponibles. Le fait que le lobby ecolo ait dissuadé les dirigeants européens de l'utiliser ne signifie pas que cette ressource ne sera jamais utilisée…

    • Enfin une personne qui a les pieds sur Terre.

      Néanmoins, vous savez comme moi que l’efficacité énergétique, ça ne se décrète pas. Que le seul poste sur le lequel on pourrait vraiment agir, c’est l’isolation des bâtiments anciens, sauf que le système bancaire complètement HS ne finance rien même si c’est rentable. Même l’éco-PTZ subventionné par l’état ne marche pas super …

      Et même si on peut trouver du gaz, ça ne remplacera pas le petrole dans les transports et dans l’industrie chimique. Deux secteurs dont l’intérêt principal est de permettre de nourrir les populations.

      Mais tout va bien. Pour le moment.

      • Le gaz peut sans problème être utilisé dans les transports. Dans la chimie aussi. Pour ne citer qu’un exemple, c’est pour exploiter du gaz à pas cher que le site Yanpet à Yanbu a été contruit.

        Sur l’efficacité énergétique: quand les prix montent, les gens prennent des mesures pour consommer moins (ainsi la conso de diesel de la Belgique a baissé en 2011). Pas compliqué.

        Avec tout le respect etc., je suis étonné de voir quelqu’un produire des objections si faibles en public. A moins de tenir à passer pour quelqu’un qui a un avis sur tout alors qu’il ne sait pas grand chose.

        • @Nick de Cusa

          En quelques centaines de caractères, on ne fait pas des miracles. Je maintiens qu’il y a un problème d’ordre de grandeur, et que quand vous brandissez les fossiles non-conventionnels, ça ne sert qu’à rassurer la troupe.
          Vos économies d’énergie me font bien rire. Même négawatt ne table pas sur un potentiel d’économie d’énergie de plus d’un cinquième du total de la conso actuelle.
          Il y a un problème d’ordre de grandeur.

          Mais la physique est là. A un moment, il va soit falloir se remettre à l’énergie solaire et ses dérivés, disponibles en faibles quantité, soit au nucléaire. Nucléaire qui n’est clairement pas sur le bon braquet.

          Tout ce qui tourne autours du peak oil, c’est pour permettre une meilleure gestion à l’avenir. Le catastrophisme, c’est ce qui apparaît quand, pour des raisons politico-économiques, certains sacrifient la gestion à long terme pour briller à court terme devant les actionnaires ou les électeurs. Or, des gens comme Laherre ont montré que c’est exactement ce qui se passe.
          Comme je l’ai déjà dis ailleurs, je serai ravi de partager votre optimisme, mais pour l’instant les données disponibles combinés à mes fondamentaux de physiques m’indiquent le contraire. Mais je suis ouvert à la discussion. Et vous ?

          • FabriceM : « Or, des gens comme Laherre ont montré que c’est exactement ce qui se passe. »
            —————————–
            D’abord c’est pas Laherre mais Laherrère, preuve s’il en est encore besoin que FabriceM est un inculte qui a une grande gueule.

            Ensuite Laherrère n’a rien montré du tout, il s’est planté lamentablement comme tous les peakistes et autres néo-malthusiens avec leurs prédictions systématiquement foireuses. Il suffit de regarder son article « The End of Cheap Oil » écrit en 1998 avec l’autre abruti en chef Campbell où il avait « prédit » un peakoil en 2005 (pour le conventionnel ET le non conventionnel, courbe page 81) pour avoir la preuve qu’il n’a pas la moindre idée de ce qu’il raconte : http://dieoff.com/page140.pdf

            En clair, ce type n’est pas fichu de prédire quoi que ce soit à 10 ans et il prétend nous dire l’avenir dans 20, 30 voire 50 ans. Et le pire, c’est qu’il a une bande de couillons qui le croient tout en étant convaincus qu’ils sont des types qui savent. Mais c’est vrai que c’est tellement facile de trouver des gens qui écoutent quand on leur raconte ce qu’ils ont envie d’entendre. Les charlatans, c’est bien une ressource renouvelable.

          • Je suis tout à fait ouvert à la discussion, la preuve en étant que je vous informe qu’il y a des siècles de gaz et des millénaires de charbon en réserve, les deux pouvant être tournés en carburants liquides si le besoin se présente.

            Le nucléaire fait moins de morts et de blessés que les autres énergies. Préférez vous donc plus de morts et plus de blessés ?

          • @Nick/minitax

            Dans le cadre de cette discussion, j’aimerais qu’on se mette d’accord sur les termes : parler en année fait intervenir des projections sur la consommation et complique le problème. Tout comme les volumes doivent être des volumes  » de marché  » et pas des volumes géologiques qui n’ont que peu d’intérêt. Ce qui revient à appliquer un EROEI probable en fonction de la qualité estimée des réserves, et des progrès techniques raisonnablement envisageables.
            Mis sous cette forme, à quelle quantité de charbon et de gaz disponible pour le marché correspondent ces « millénaires » de réserves ?

            Ensuite, une prédiction est forcément fausse. Le mieux c’est de la comparer aux autres prédictions de l’époque. L’IEA en 1998 annonce :
             » The oil price is assumed to increase from $17 to $25 (1990) per
            barrel (bbl) between 2010 and 2015. A ceiling of $25 bbl has been
            adopted, because above this level other liquids (non-conventional oils)
            could become increasingly competitive with conventional oil.  »

            Je vous laisse commenter.

            Pour finir, sur le nucléaire, je me suis contenté de constater ce que dit l’AIEA, à savoir que la croissance du nucléaire avait été brisée nette par Fukushima, et qu’il est peu probable qu’on observe des investissements massifs dans le secteur, au moins en France, durant le prochain quinquennat.
            Mais a choisir entre mettre des milliards pour sucer les dernières gouttes de pétrole et se retrouver le bec dans l’eau au bout de 10 ans et mettre des milliards pour avoir 40 ans d’énergie … je préfère la seconde option, clairement. Et l’effet répulsif du nucléaire à pour avantage de pousser aux économies d’énergie pour ne pas avoir à en construire plus que le strict nécessaire.

          • FabriceM : « pas des volumes géologiques qui n’ont que peu d’intérêt. »
            ——————————–
            Vous démontrez encore et encore que vous racontez n’importe quoi.
            Mais pauvre abruti, TOUTE la théorie du peakoil repose sur le volume géologique et sur le débit de production, et rien d’autre.
            En clair, vous êtes en train de dire vous même que la moitié des hypothèses sur lesquelles s’appuie la théorie qui vous sert à justifier vos délires plannistes repose sur du vent. Bravo champion, pour ce qui est de l’art de se tirer une balle dans les pieds, on peut vous donner la médaille d’or.

            ————————————————————————————–
            FabriceM : « Ensuite, une prédiction est forcément fausse. Le mieux c’est de la comparer aux autres prédictions de l’époque. L’IEA en 1998 annonce… »
            ————————————————————————————–
            Bah oui, toutes les prédictions sont fausses, y compris celles de l’IEA, et à fortiori celles des serial catastropheurs malthusiens, tu parles d’un scoop ! Vous allez nous pondre quoi d’autres comme révélation, que l’eau mouille et que le feu brûle ?

            —————————–
            FabriceM : « je me suis contenté de constater ce que dit l’AIEA, à savoir que la croissance du nucléaire avait été brisée nette par Fukushima »
            —————————–
            L’AIEA n’a rien dit de tel, cessez de raconter des âneries, encore et encore.

          • @Minitax

            On ne réussit jamais à extraire la totalité du pétrole d’un champ. Ca dépend de la géologie du réservoir, de la techno, et de la chance. Il serait complètement débile de faire des prévisions de peak oil sans tenir compte du taux de récupération.

            Et non, ça n’est pas de la sémantique, puisque le taux de récupération moyen est dans les 35% d’après ce que j’ai pu voir. Ensuite, les techniques de récupération secondaires et tertiaires consomment de l’énergie diminuant la quantité réellement extraite et disponible pour le marché.

            Sinon à ce compte là, autant compter l’eau des océans dans les réserves mondiales d’eau potable. C’est vrai, après tout, il suffit d’extraire le sel.

            Ensuite, pour les prévisions, vous abusez. Entre celui qui annonce la fin de l’énergie peu chère, et ceux qui annoncent « ne vous en faites pas, le prix restera bas à cause du non conventionnel », et la réalité du baril à $100, vous ne voyez aucune différence de qualité dans la prévision ?

            Ensuite pour l’AIEA, constatez vous même : http://www.iaea.org/newscenter/news/2011/nuclgrowth.html
            Le vocabulaire est plus lisse, mais le message est le même.

          • « …The continued growth in both the low and high projections suggests that the factors that contributed to increasing interest in nuclear power before the Fukushima Daiichi accident have not changed… »

            C’est votre propre lien, FabriceM.

          • Sérieusement, il faudrait arrêter de vous payer ma tête. La première ligne du communiqué de presse est on ne peut plus claire: » The Fukushima-Daiichi nuclear accident will slow growth in nuclear power but not reverse it, according to the latest projections by the IAEA.  »

            Evidemment, Fukushima n’a rien changé à l’accroissement du court du pétrole, qui est la principale raison pour laquelle les gvt s’intéressent au Nucléaire : « these include increasing global demand for energy as well as concerns about climate change, volatile fossil fuel prices and security of energy supply », mais ça a empiré les difficultés politiques.

            Il n’y a aucune contradiction entre le titre et la conclusion, qui prend surtout la forme d’un lobbying auprès des politiques qui lisent le communiqué.

          • FabriceM:
            « Le catastrophisme, c’est ce qui apparaît quand, pour des raisons politico-économiques »

            Non, le catastophisme est inhérent à l’espèce humaine, sa finitude, ses angoisses de manquer de ressources et ça a toujours existé. Pas une seule époque historique qui n’y aie échappé et il est très probable que ça remonte encore bien plus loin.

            Gaïa, les péchés envers notre mère la terre et les prédictions foireuses attenantes ne sont qu’une variante des trompettes de l’apocalypse.

            Ça atteint un tel stade de névrose actuellement qu’il est très possible qu’on torpille nos civilisations bien avant de manquer de ressources.

      • La pétrochimie ne concerne qu’une infime part de la consommation de pétrole. Même si on arrivait actuellement au peak oil, celui-ci serait encore exploitable par la pétrochimie durant plusieurs centaines d’années.
        Concernant les transports, les gens s’y adapteront.

    • Je n’ai rien à ajouter. Il y a de fortes chances que le peak oil (ou plutot plateau oil) soit déja la depuis 2005-2008. La ou je ne suis pas d’accord avec les écologistes, c’est de dire que c’est catastrophique. Je pense que l’homme peut tout à fait s’adapter… si l’état et les entreprises amies lui en laissent le choix.

  • Petit soucis d’interprétation par le moteur du forum dans mon commentaire précédent :

    (à noter que peak oil « ne signifie pas » peak energy)

    J’avais mis le symbole  » sans les apostrophes et il s’est fait avaler…

  • Y-a t-il des gens suffisamment compétents pour parler avec autant d’assurance de pétrole et d’énergies futures? Moi je n’y connais pas grand chose sur tous ces sujets mais j’ai quand même l’impression que je ne suis pas le seul, à en lire les présents commentaires. Ce qui est sur toutefois certain, c’est que 1/ ce sont des sujets complexes et que 2/ l’idée que l’on peut s’en faire est totalement biaisée par la politique.

  • http://nucleaire.cea.fr/fr/nucleaire_futur/autres_voies.htm
    Quand on parle de thorium, on s’informe un minimum avant de disserter sur le sujet.
    Je vous laisse mesurer le chemin qu’il reste à parcourir pour rouler dans un véhicule propulsé au thorium.
    attention je n’ai pas dit que ce serait impossible, je dis juste que saut technologique se chiffre en dizaine d’années voire en siècles…

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