Donner son mot de passe Facebook à un employeur pour avoir un job ?

Un scandale qui a éclos cette semaine nous apprend que plusieurs employeurs aux États-Unis et au Canada ont réclamé en entrevue une nouvelle pièce d’information : votre nom d’usager et votre mot de passe de votre compte Facebook.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Donner son mot de passe Facebook à un employeur pour avoir un job ?

Publié le 31 mars 2012
- A +

Un scandale qui a éclos cette semaine nous apprend que plusieurs employeurs aux États-Unis et au Canada ont réclamé en entrevue une nouvelle pièce d’information : votre nom d’usager et votre mot de passe pour votre compte Facebook.

Par Pierre-Yves Saint-Onge, depuis Montréal, Québec.

À chaque nouvelle invasion de la vie privée et des droits civils, les pauvres citoyens laissent passer en se disant que c’est nécessaire à la cause, et que comme ils n’ont rien à se reprocher, ils n’ont rien à dire.

Cette fois-ci, par contre, l’invasion se ferait par les employeurs. Un scandale qui a éclos cette semaine nous apprend que plusieurs employeurs aux États-Unis et au Canada ont réclamé en entrevue une nouvelle pièce d’information : votre nom d’usager et votre mot de passe de votre compte Facebook.

Cette mesure ne contrevient pas directement à la loi, mais scandalise beaucoup de personnes néanmoins. Avec cet accès, l’employeur pourra fouiller votre compte, vos amis et vos publications pour se faire une meilleure idée du type de personne que vous êtes. Information sûrement utile pour un employeur potentiel, mais tellement immorale…

La commission des droits humains de l’Ontario a déjà mis en garde les employeurs sur cette pratique, car par cette tactique l’employeur pourra en fait être confronté à des informations dont il n’a pas le droit de faire la demande, telles que l’orientation sexuelle, la religion ou l’âge de la personne, et se met dans une position où une poursuite légale pour discrimination pourrait être intentée contre lui.

Facebook, de sa part, a indiqué qu’il pourrait poursuivre les employeurs qui font cette demande pour bris de son accord de confidentialité des informations.

Source: National Post

Sur le web

Lire le reste de nos articles sur Facebook

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Mouais. Est-ce vraiment une violation de la vie privée ?
    Cet employeur a demandé à la personne comme condition pour se donner des chances d’obtenir l’emploi. Libre à elle d’accepter ou non de lui donner ce renseignement. Le droit à la vie privée n’est pas l’obligation à la vie privée.

    • Ah. Et si un employeur demande à te sodomiser avant de te donner un travail, c’est normal aussi puisqu’on est libre de refuser, c’est ça ?

      • Voilà.
        On peut à la fois défendre la liberté d’un employeur de demander quelque chose et celle de son employé de le lui refuser.
        C’est ça, le droit sans parti-pris.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Article disponible en podcast ici.

Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties.

Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion.

J’ai déjà longuement commenté... Poursuivre la lecture

L'auteur : Yoann Nabat est enseignant-chercheur en droit privé et sciences criminelles à l'Université de Bordeaux

Dans quelle mesure les différentes générations sont-elles plus ou moins sensibles à la notion de surveillance ? Un regard sur les personnes nées au tournant des années 1980 et 1990 montre que ces dernières abandonnent probablement plus facilement une part de contrôle sur les données personnelles, et n’ont sans doute pas eu totalement conscience de leur grande valeur.

Peut-être qu’à l’approche des Jeux olympiques de ... Poursuivre la lecture

L’Internet est mort, tout du moins est-il en voie de disparition, pour le meilleur et pour le pire.

Il est établi que des États ont opté pour le Splinternet. Ils ont en effet décidé de formater des intranets nationaux qui « n’altèrent » pas la saine pensée de leurs compatriotes, à l’instar de l’Iran, de la Russie, de la Chine… Si vous ne concevez pas la chose, imaginez dès lors - pour les utilisateurs de ces pays - un Internet partitionné comme le serait un disque dur ; un « Internet » entre les mains de dirigeants qui donnent accès au... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles