Réduire les dépenses de l’État et être réélu

Réduire les dépenses de l’État peut sembler difficile, d’autant que lors d’une récession économique, les dépenses publiques d’un État-providence augmentent mécaniquement. Mais réduire les dépenses publiques est possible. De nombreux gouvernements l’ont fait et continuent de le faire avec succès.

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Réduire les dépenses de l’État et être réélu

Publié le 31 mars 2012
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Réduire les dépenses de l’État peut sembler difficile, d’autant que lors d’une récession économique, les dépenses publiques d’un État-providence augmentent mécaniquement. Mais réduire les dépenses publiques est possible. De nombreux gouvernements l’ont fait et continuent de le faire.

Par Alex Korbel.

Réduire les dépenses de l’État peut sembler difficile, d’autant que lors d’une récession économique, les dépenses publiques d’un État-providence augmentent mécaniquement.

Mais réduire les dépenses publiques est possible. De nombreux gouvernements l’ont fait et continuent de le faire.

Au cours des trente dernières années, neuf pays développés ont réduit leurs dépenses publiques d’au moins 10 %. L’Irlande a réduit les dépenses de l’État de 20 % entre 1978 et 1989 ; la Suède et la Finlande de 13 % entre 1993 et 2000 (la Suède avait précédemment diminué ses dépenses publiques de 13 % entre 1980 et 1987) ; le Danemark de 12 % entre 1982 et 1986 ; la Grèce de 12 % entre 1989 et 1995 ; Israël de 11 % entre 1980 et 1983 ; la Belgique de 11% entre 1983 et 1998 ; le Canada de 10 % entre 1994 et 1997.

Il y a deux ans, le gouvernement lituanien a, entre autres réformes, réduit les dépenses publiques de 30 % et diminué les salaires du secteur public de 20 à 30 %. Tout cela en une seule année.

Mieux, réduire les dépenses de l’État est même un atout électoral.

Une étude empirique du très peu libéral Brookings Institution signée en 1998 par les économistes Alberto Alesina, Roberto Perotti et Jose Tavares et disponible en ligne ici n’a trouvé « aucune preuve que l’assouplissement des politiques budgétaire impliquait un mandat politique supplémentaire ». Le trio conclut également que « la réduction de la masse salariale de l’État n’augmente pas la probabilité d’une chute du gouvernement ».

C’est ce que montre aussi une étude intitulée Fiscal Tightening Need Not Be Electorally Costly, But It Will Test Government Unity. « Il est communément admis que la réduction des dépenses de l’État est à la fois économiquement et électoralement coûteuse », écrit Ben Broadbent, l’auteur de l’étude. « Cette opinion n’est pas corroborée par les faits. Nous avons précédemment passé en revue les effets positifs d’une réduction des dépenses de l’État sur la croissance économique dans les économies ouvertes. L’analyse de ses conséquences électorales montre que la réduction des dépenses de l’État tend plutôt à augmenter le soutien électoral envers le gouvernement en place ».

Par exemple, le document cite trois gouvernements qui ont fortement réduit les dépenses de l’État dans l’histoire récente et ont été réélus : l’Irlande en 1987, le Canada et la Suède en 1994.

Comment le gouvernement suédois a-t-il fait pour réduire les dépenses de l’État et être réélu ?

L’étude 10 lessons about budget consolidation publiée par le laboratoire d’idées européen Bruegel et disponible en ligne ici souligne deux enseignements majeurs de l’expérience suédoise :

– il faut définir des objectifs budgétaires clairs et faciles à communiquer (par exemple, reprendre le contrôle de la dette publique). Des engagements crédibles seront récompensés par les marchés de capitaux mondiaux sous la forme de taux d’intérêt plus bas.

– il faut combiner réduction du déficit budgétaire et mesures d’austérité en un seul paquet législatif pour que le tout soit perçu comme un sacrifice partagé et pas comme des mesures punitives contre certains groupes spécifiques. Par exemple, il est politiquement difficile de réduire les retraites. Mieux vaut réduire les retraites et, dans le même temps, réduire l’assurance chômage tout en augmentant l’impôt sur le revenu pour les plus riches.

Les citoyens préoccupés par l’avenir économique du pays n’acceptent plus que les dépenses de l’État ne soient pas réduites au moment où les contribuables se serrent la ceinture.

Il est temps pour la communauté politique de commencer à agir de manière responsable en réduisant maintenant le fardeau qui pèse sur la société. Et qu’ils se rassurent : cela ne fera que contribuer à leur réélection.

Article publié le 13 mars 2012 sur 24hgold.com

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  • Les études citées ne sont pas françaises. Leurs résultats n’arriveront jamais au cerveau des prétendants au poste suprême.

  • En France, augmenter les impôts (des autres, forcement), est très populaire, il suffit d’écouter les candidats là dessus.

  • A un certain point, réduire les dépenses ne fait qu’accélérer le processus menant à l’inéluctable.

    Il ne faut pas oublier que la monnaie est étatique et qu’en réduisant les dépenses, on limite la création monétaire et que cela ré-évalue la valeur des avoirs MAIS aussi des dettes !

    Donc réduire les dépenses en maintenant la banque centrale et la monnaie étatique est tout bonnement inutile au point où nous sommes. Pire ! Les dettes des entreprises vont prendre de la valeur et ces dernières vont voir les taux d’intérêt prendre l’ascenseur. C’est le chômage de masse qui menace dès ce moment et la réduction des dépenses publiques devient donc politiquement impossible.

    Rassurez-vous, je ne suis pas un socio-démocrate keynésien, mais un anarchiste libéral réaliste. Il faut d’abord rembourser la dette – dévaluation massive et annexion à l’or – (ou la répudier) et ensuite démanteler l’Etat ainsi que ses organes (de la Banque Centrale à ses Tribunaux, etc.).

    A méditer, mes amis, à méditer.

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