L’escroquerie de la retraite par répartition

Accepterions-nous qu’une banque nous oblige à acheter un produit pour lequel elle promet un rendement intéressant alors qu’elle est incertaine de pouvoir respecter ses engagements ? Accepterions-nous qu’à notre décès, la banque hérite de nos économies ? Jamais ! C’est pourtant le principe de la retraite par répartition.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’escroquerie de la retraite par répartition

Publié le 29 février 2012
- A +

Accepterions-nous qu’une banque nous oblige à acheter un produit financier pour lequel elle promet un rendement intéressant alors qu’elle est incertaine de pouvoir respecter ses engagements ? Accepterions-nous qu’à notre décès, la banque hérite de nos économies  ? Jamais ! C’est pourtant le principe de la retraite par répartition.

Par Nathalie Elgrably-Levy, de Montréal (Québec).

Le système de retraite québécois, non viable et peu performant, inquiète. Pour trouver des solutions, la ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Julie Boulet, a mandaté un comité d’experts pour réfléchir sur l’offre des régimes complémentaires. En revanche, le Régime des rentes du Québec, notre régime de retraite universel administré par l’État, n’est pas remis en question. Pourtant, il est loin d’être irréprochable.

Accepterions-nous qu’une banque nous oblige à acheter un produit financier pour lequel elle promet un rendement intéressant alors qu’elle est incertaine de pouvoir respecter ses engagements ? Accepterions-nous qu’à notre décès, la banque hérite de nos économies  ? Jamais ! C’est néanmoins selon un principe très similaire que fonctionne le Régime des rentes du Québec.

En collaboration avec notre employeur, nous envoyons 10,05  % de notre revenu à la Régie des rentes du Québec (ce taux augmentera de 0,15 % par année pour atteindre 10,80 % en 2017).

On nous dit qu’on épargne pour nos vieux jours alors que les sommes récoltées servent à verser les prestations aux retraités actuels. On nous fait croire que l’argent nous appartient, alors qu’il n’en est rien. Par exemple, quand le cotisant décède, ses contributions sont saisies en tout ou en partie par le Régime. Si le défunt n’a ni conjoint ni enfant mineur, ses cotisations sont entièrement empochées par le régime. Au mieux, les héritiers reçoivent une prestation de décès de 2 500  $.

Pour le commun des mortels, ce mode de fonctionnement répond à la définition d’une escroquerie pyramidale. Pour la classe politique, il assure « l’équité intergénérationnelle !  »

Le Chili en exemple

Le comité se trompe de cible en limitant son analyse aux régimes complémentaires. Il ferait mieux de s’attaquer au cœur du problème, soit le principe même de la retraite par répartition. Il pourrait étudier le système chilien et peut-être même s’en inspirer. Après tout, il a été imité par une trentaine de pays (y compris la Suède !) et est reconnu par le FMI comme étant un modèle.

En 1981, confronté à un système de retraite en faillite, le Chili remplace son régime public par un modèle basé sur des comptes individuels de capitalisation. Aujourd’hui, les travailleurs sont propriétaires de leur compte d’épargne-retraite et peuvent le confier à l’institution de leur choix. Ils déterminent également leurs placements en fonction de leur tolérance au risque et de leurs préférences et, à leur décès, c’est leur famille, et non l’État, qui hérite de l’intégralité du régime. Côté rendement, il est enviable : depuis l’implantation du régime en 1981, la rentabilité annuelle moyenne du fonds principal dépasse 9 %.

L’État québécois a pris en charge nos retraites parce qu’il nous en jugeait incapables. L’expérience montre que c’est lui qui est inapte à garantir notre sécurité financière. Pire encore, il nous impose un système immoral. Il est donc temps de le relever de ses fonctions. Les Québécois n’ont pas à être dépendants de l’État. À l’instar des Chiliens, nous sommes parfaitement capables de gérer un compte d’épargne-retraite. Mais pour cela, notre classe politique doit sortir de son prisme idéologique et rendre aux travailleurs la maîtrise de leurs finances et de leur avenir !

Sur le web

Lire aussi le reste de nos articles sur la retraite par répartion

Voir les commentaires (10)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (10)
  • Elle était prédestinée à devenir ministre de la solidarité sociale, avec un nom comme boulet.

  • avec la retraite par capitalisation (système américain) on peut perdre sa retraite du jour au lendemain. Ainsi, en cette période de crise, certains américains retraité sont obligés de reprendre le travail à 70, 75 voire 80 ans car ils ont TOUT perdu à cause de ce système (en crise). Je préfère le système par répartition qui est au moins fiable un minimum.

  • Cette journaliste devrait regarder les excellentes conférences de Monsieur Bernard Friot au sujet de la répartition… elle est completement a l’ouest.

    Oser proner la capitalisation apres ce qu’il se passe depuis 2008, il faut vraiment etre bien payé.

    • Ah ouais ? Combien de fonds de pension ont carafé en 2008, pour mémoire ?
      Oser prôner la répartition alors qu’elle a systématiquement fini par ruiner des générations de cotisant, faut vraiment être timbré. Oser s’assurer avec l’Etat quand on sait qu’un Etat peut et va faire faillite, c’est vraiment jouer au gogo.

      • je pense que tu as tort comme souvent:tant que l’etat américain arrivera a maintenir le dow au dessus de 10000 les américains toucheront une retraite.si par malheur le soufflé ponzi retombe….une seule solution equitable,la répartition par points avec quelques aménagements comme en suède

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’INSEE vient de publier un bilan démographique pour l’année 2023 qui met en évidence un affaissement de la natalité française. Selon des sources concordantes, celle-ci n’est plus guère soutenue que par la fécondité des femmes immigrées. Ce qui laisse entrevoir à terme une diminution de l’effectif global de la population, et une nouvelle configuration de sa composition ethnique et culturelle.

Faut-il s’en inquiéter ? Pour la plupart de nos concitoyens, cette question n’a pas de conséquence directe et immédiate, encore moins pour les re... Poursuivre la lecture

Un article de la Nouvelle Lettre. 

 

Aujourd’hui, discussion sur la revalorisation des retraites pour maintenir le pouvoir d’achat des salariés en activité : il faudrait faire main basse sur les fonds détenus par Agirc-Arrco. Cette spoliation a été tentée à plusieurs reprises, mais jusqu’à présent elle a été rejetée, et même déclarée anticonstitutionnelle.

Aujourd’hui on connaît le projet de loi de finances de la Sécurité sociale.

Il ferait apparaître la nécessité pour le budget de l’État de financer le défici... Poursuivre la lecture

En ce 14 avril 2023, le Conseil constitutionnel vient de rendre deux décisions très attendues.

La première concerne le projet de loi de finances rectificatif de sécurité sociale (ci-après PLFRSS). La seconde concernait la proposition de référendum d’initiative populaire (ci-après RIP).

Le commentaire proposé sera fait à chaud. D’autres commentaires plus construits, seront par la suite proposés. Il conviendra de voir dans un premier temps, la décision RIP (décision n°2023-4 RIP) puis, dans un second temps la décision relative au ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles