Le désarroi intellectuel du parti républicain américain

La primaire républicaine montre l’absence de direction et d’idées du Great Old Party pour Guy Sorman

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Mitt Romney at Caster Concepts Crédits davelawrence8 (CC BY-NC-ND 2.0)

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Le désarroi intellectuel du parti républicain américain

Publié le 18 janvier 2012
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La primaire républicaine montre l’absence de direction et d’idées du Great Old Party pour Guy Sorman, de New York (Etats-Unis).

Le slogan de Occupy wall street : nous sommes les 99% contre le 1% de (trop) riches a fait mouche et le tour du monde.

A l’origine, le terme vient du sociologue américain Thorstein Veblen critiquant la classe inutile des super riches, en 1898. Mais Veblen serait plus en phase avec notre temps: les super riches en 1898 édifiaient usines et chemins de fer. Aujourd’hui , l’utilité de Wall street n’est pas nulle – pas de croissance sans finance – mais ses acteurs  ne méritent pas tant de privilèges financiers et bonus, que l’économie se porte bien ou mal.

Bref, que le Parti Républicain s’apprête à opposer à Barack Obama un ex-banquier d’affaires, Mitt Romney, qui n’ose même pas publier sa feuille d’impôt tant elle va révéler sa fortune, est pour le  moins un  étrange casting. Nul n’incarne mieux le 1% que Romney, quand bien même il ne fut pas un trader mais un investisseur, redressseur d’entreprises en difficulté : il a beau clamer qu’il a créé 100 000 emplois quand il dirigeait Bain Capital, ce sont les emplois supprimés qui vont lui être opposés.  Le principe de la destruction créatrice qu’il incarne est économiquement indépassable et politiquement suicidaire. Et répéter que Obama est un socialiste européen, outre que celà ne fait pas sens, ne mobilisera pas les Américains qui situent mal l’Europe.

Last but not least, Romney et son Parti ne proposent rien de positif: répéter comme des mantras qu’il suffira de baisser les impôts sur les riches et de « déréglementer » pour créer des emplois, celà ne correspond pas à l’histoire économique des Etats-Unis. Le moteur du dynamisme US est l’innovation, la relation étroite entre l’Université et les entrepreneurs (le modèle Stanford qui a suscité Silicon Valley); Groupon a été créé en 2008, en pleine crise, comme Microsoft le fut en 1974, et recruté 5000 personnes. Sans attendre une baisse des impôts sur les riches ni une déréglementation.

Les Républicains qui se posent en parti d’économistes, semblent ignorer leur propre histoire.  Ils pourraient, s’ils savent encore lire, retrouver quelques vraies propositions de Milton Friedman comme l’impôt négatif, les vouchers, l’amendement sur le plafonnement des dépenses publiques. Ronald Reagan dont les candidats Républicains se réclament tous, consultait Friedman, Stigler, Martin Feldstein. Les Républicains du jour, dopés au  thé, ne consultent que les sondages. Encore un effort et ils seront aussi bêtes que Marine Le Pen pour qui 2+2 font 5.

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  • Le surnom du parti républicain est le GRAND Old Party et non pas le Great Old Party…

  • « Last but not least, Romney et son Parti ne proposent rien de positif: répéter comme des mantras qu’il suffira de baisser les impôts sur les riches et de « déréglementer » pour créer des emplois, celà ne correspond pas à l’histoire économique des Etats-Unis. »

    Heu si, l’impôt sur le revenu est une anomalie aux Etats-Unis, elle était interdite consitutionnellement. Enfin, il est vrai que la baisse des impôts permet de relancer les investissements, la création d’emplois et la croissance, mais le faire au moment où l’Etat fédéral trimbale une sacrée dette est un peu du suicide.

  • M. Sorman s’oppose donc à la dérèglementation, et propose donc le recours à l’innovation. Ah. OK.

    Faut-il donc en déduire que vous proposez l’innovation réglementée ? Que serait-ce donc que ça ? Relâcher la bride, mais pas trop ? Ou alors, on parle carrément de lancer des plans de croissance, de « new deal », de planifications centralisées (ou pas peu importe), pas franchement liberhallals ? Je ne comprends pas bien où veut en venir M. Sorman, là…

    Les règlementations, comme l’abjecte SOPA, par exemple (que certains républicains soutiennent ; et d’autres pas – même si je serais prêt à parier que la plupart, sauf Paul, l’appuieraient s’ils venaient à occuper le bureau ovale), voilà, ce qui empêche l’innovation.

    Comment un libéral pourrait soutenir la règlementation pour inciter à l’innovation (d’autant que la dérèglementation républicaine, j’y crois moyen, pour parler poliment) ?

  • Les commentaires sont fermés.

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