Le capitalisme de copinage s’effondre, essayons le vrai

Qu’est-ce que le véritable capitalisme ? Où pouvons-nous le trouver ? Quels changements a-t-on besoin de faire dans le système actuel pour y arriver ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
"La pensée des hommes de bien est savoir en train de s'élaborer." (John Milton)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le capitalisme de copinage s’effondre, essayons le vrai

Publié le 7 janvier 2012
- A +

Qu’est-ce que le véritable capitalisme ? Où pouvons-nous le trouver ? Quels changements a-t-on besoin de faire dans le système actuel pour y arriver ?

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni

"La pensée des hommes de bien est savoir en train de s'élaborer." (John Milton)

Ces quatre dernières années ont vu les États occidentaux devenir des corporatismes macabres, dans lesquels des entreprises privées sont tirées d’affaire avec l’argent public. Naturellement, les personnes en dehors du spectre politique ont réagi avec colère. Les membres du Tea Party et les Indignés ont protesté tous deux contre la même chose, à savoir le sauvetage de grandes banques par les contribuables.

Cependant, alors que les Indignés, de manière légèrement incohérente, croient qu’ils se plaignent du capitalisme, les défenseurs du libre marché signalent que dans un système capitaliste, les mauvaises banques se seraient effondrées, leurs avoirs étant revendus à des concurrents plus efficaces. Obligataires, actionnaires et certains déposants auraient perdu de l’argent mais les contribuables n’auraient pas perdu un centime.

Lorsque l’on donne cet argument – tout comme je l’ai fait en direct à certains Indignés LSX dernièrement (Voir ici) – la réponse type est « Ouais, c’est peut-être ce que dit ton capitalisme théorique mais on s’occupe de celui qui existe là maintenant ».

C’est un contre-argument raisonnable. Nous autres, capitalistes, ne devrions pas devenir comme ces étudiants trotskistes qui insistaient toujours en disant que l’URSS n’était pas réellement communiste et que le véritable socialisme n’avait jamais été essayé.

Qu’est-ce que le véritable capitalisme ? Où pouvons-nous le trouver ? Quels changements a-t-on besoin de faire dans le système actuel pour y arriver ? Je prévoyais de faire un long billet à ce sujet mais j’ai découvert que Jesse Norman, le député intellectuel pour Hereford, l’avait déjà fait. Son article, The Case for Real Capitalism, vaut le coup d’être lu en entier. Ayant travaillé à la City avant de devenir professeur de philosophie à l’université, il comprend en pratique, aussi bien qu’en théorie, où le système a mal tourné. Et il propose des étapes concrètes pour l’améliorer, pour faire en sorte que les actionnaires se sentent propriétaires plutôt qu’investisseurs, pour les inciter à épargner et booster la concurrence.

Par-dessus tout, Jesse comprend que la liberté est bien plus que juste une absence de règle : cela induit également de la responsabilité et (en l’absence de contraintes externe) du self-control. C’est là que réside la différence entre ce que Milton appelle « la liberté » et ce qu’il appelle « la licence ». L’article de Jesse est consciemment conservateur, mais il souligne une fois encore que, en termes pratiques, les différences entre les conservateurs et les libertariens peuvent être différées jusqu’à la tombe.

—-
Article repris depuis The Telegraph avec l’aimable autorisation de l’auteur.
Traduction : Virginie Ngo

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • «Nous autres, capitalistes, ne devrions pas devenir comme ces étudiants trotskistes qui insistaient toujours en disant que l’URSS n’était pas réellement communiste et que le véritable socialisme n’avait jamais été essayé.»

    Je dois dire que je ne suis pas d’accord avec cet argument ; cela fait un certain temps que les marxistes cherchent à retourner contre le capitalisme les critiques faites à leur encontre, cherchant à faire passer le libéralisme pour un pensée utopique, les libéraux comme des adeptes d’une idéologie dans son sens péjoratif.
    Ils ont connu la désillusion par la faillite économique et intellectuelle de leur rêve, bien qu’il soit toujours fortement présent. On peut présumer qu’il y ait un certain esprit revanchard.

    Le prix de la liberté, c’est la vigilance éternelle, disait Jefferson, et l’étatisme finit toujours par revenir dès qu’on la baisse.

    Et puis, le socialisme décomplexé est-il préférable au croony capitalism ?

  • Lorsque quelqu’un me parle du libéralisme comme étant similaire au communisme car utopique, je réponds bien souvent que la différence majeure entre le libéralisme et le communisme est que l’un se veut parfait alors que l’autre non.

    On peut tendre vers le libéralisme. Tout ne sera pas parfait mais au moins on ira dans le bon sens et le plus grand nombre sera gagnant.

    Le communisme, au contraire, dans sa volonté de tout maitriser, de tout arranger, tentera systématiquement de créer de nouvelles mesures pour corriger les défauts créés par les premières mesures, et ainsi de suite. Se voulant parfait, il n’aura de cesse que de vouloir tout corriger tout le temps. Ce qui au final mènera toujours au totalitarisme.

    Cependant tout contre-argument supplémentaire pour réfuter ces « arguments » (libéralisme = communisme = utopie) si utilisés par les anti-libéraux est bon à prendre.
    Si Contrepoints se sent de faire une traduction de l’article « The Case for Real Capitalism » afin de pouvoir toucher notre chère fRance, ça serait parfait !

    • il faudrait d’abord une « aimable autorisation de l’auteur »

    • Je veux bien qu’on dise que le libéralisme est utopique ; d’ailleurs, la faible place réel qu’il occupe et le peu de gens qu’il mobilise, c’est un signe. Les débats, assez risibles à ce stade de l’évolution française, entre libertatiens et libéraux classiques en est un autre signe…

      Le truc important, c’est que c’est une utopie qui n’a rien de dangereux : elle n’oblige à rien et n’interdit rien, pas même de construire le plus communiste des systèmes. Vous voulez fondez une SCOP, un kibboutz, une association-société avec des salaires égalitaire et une mutuelle intégrée qui paye tout ? mais juste faites le, c’est permis, c’est juridiquement possible.
      Et des gens le font, d’ailleurs : Emmaus et les Restos du Coeur sont des constructions socialo-communiste, pour de vrai, pour de bon, mais néanmoins libérale, pas étatiste (pas essentiellement, en tout cas, même si l’Etat y touche comme il touche absolument à tout en France).

      En réalité, si il y a peu de libéraux en France, il y a encore moins de vrais socialistes : pour un Coluche ou un Abbé Pierre, il y a dix millions d’étatistes, des socialistes castrés. A eux tous, les gens qui votent « à gauche » représentent environ 50 % de la population et une proportion comparable du PIB : ils sont nombreux et assez riches pour fondée une société propre, plus intégrée et plus socialiste encore que la France (une grosse mutuelle-SCOP), qui peserait à elle seul plus que le Brésil dans son ensemble ; mais ils se gardent bien de le faire … ce qui prouvent qu’ils ne croient même pas aux idées qu’il font semblant de défendre. Leur vrai programme n’est que d’exploiter ceux qui ne sont pas « comme eux », qu’ils appellent « riches, exploiteurs, individualistes égoïstes, spéculateur » et autres épithètes malsonnantes

      • Je lisais dernièrement que la France a été construite depuis la dernière guerre par l’énarchie en deux camps, l’un représentant la société marchande et l’autre la société publique vivant, réglementant et surveillant la première. Il est temps pour la première de reconquérir sa liberté. Ce socialisme de la classe publique et de la classe parlante (politiciens) est un déni de démocratie puisque la classe marchande qui les nourri n’est que la classe spectatrice prise en otage.

    • La lecture ou relecture de « La route de la servitude » de FA Hayek édité en 1944 n’a pas pris une ride en 2012 et il n’est point question d’utopie, mais de la règle du droit au sens de John Locke « Etat de droit » = règles stables qui permettent aux individus de faire des projets, des choix; de la liberté chèrement conquise. Le libéralisme repose sur la liberté de l’individu « fin en soi » (en opposition aux individus comme moyens = socialisme), la responsabilité individuelle et enfin le droit de propriété (de soi et de tout ce qui émane de soi). En effet, il n’y a rien d’utopique là-dedans mais le respect premier de l’autre, le respect de la Loi, et le respect de la propriété.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un article de Human Progress

 

Alors que de nombreuses grandes villes étaient en ruines après la Seconde Guerre mondiale, New York a acquis une nouvelle importance mondiale et a même dépassé la position centrale de Londres sur les marchés financiers internationaux. Elle est rapidement devenue le siège de Wall Street la bourse la plus grande et la plus prestigieuse du monde et a changé à jamais la finance. Wall Street est souvent considérée à la fois comme un symbole et comme le centre géographique du capitalisme.

Auj... Poursuivre la lecture

Par Sébastien Laye, Barthelemy Blanc[1.Barthelemy Blanc est financier à la BERD.] et Adrien Faure[2. Adrien Faure est étudiant en théorie politique et philosophie à l’Université de Genève.].

Cet article est l'analyse originale qui a servi de fondement à un article paru dans l’Opinion le 13 mars 2017  (« Pour un libéralisme populaire ») par les mêmes auteurs.

Beaucoup de points de vue s’élèvent aujourd’hui pour faire émerger un libéralisme qui se veut populaire. C’est-à-dire une pensée de la liberté qui ne serait pas vue comme un... Poursuivre la lecture

Par Simone Wapler.

En Chine et en France, il est permis à un mini secteur privé très encadré de subsister aux côtés d’un monstrueux secteur public savamment piloté par la bureaucratie agréée par le pouvoir.

Longtemps en cour auprès du gouvernement chinois, Jack Ma, fondateur d’Alibaba et du système de paiement Alipay, propriétaire d’Ant Group avant son introduction en bourse, est désormais tombé en disgrâce. Sur les réseaux sociaux le voilà devenu « capitaliste malfaisant » ou « fantôme suceur de sang ».

C’est un retour d... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles