Les rentiers ne sont pas des vampires

Les rentiers demandent seulement qu’on leur donne une petite partie de toute la richesse qu’ils génèrent

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Les rentiers ne sont pas des vampires

Publié le 7 décembre 2011
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En échange d’augmenter de manière exponentielle le bien-être des consommateurs et des travailleurs, les rentiers demandent seulement qu’on leur donne une petite partie de toute cette richesse additionnelle qu’ils génèrent (qui tendra à coïncider avec le taux d’intérêt). Cela ne semble pas être une mauvaise affaire, non ?

Par Juan Ramón Rallo, depuis Madrid, Espagne

À part le spéculateur, l’individu le plus haï d’une économie de marché est le rentier, c’est-à-cire ces capitalistes qui ne dirigent pas leurs affaires, mais qui ont simplement investi leur épargne dans une entreprise et perçoivent une rente périodique (sous formes d’intérêts ou de dividendes) qui leur permet de vivre sans travailler. Le public semble tolérer les capitalistes qui travaillent jour après jour pour faire avancer leur compagnie, car leur contribution à la création de richesse semble relativement directe et immédiate – ils travaillent, ergo ils font quelque chose et méritent d’être payé pour cela –, mais méprise les rentiers : Keynes proposa même de pratiquer l’euthanasie sur eux.

En bref, ces types n’en foutent pas une et vivent de la sueur du front d’autrui. Servent-ils réellement à quelque chose ? Quel est exactement la contribution à la production de biens et de services d’un type qui passe sa journée vautré dans son hamac avec un mojito à la main ? Est-ce que l’on ne pourrait pas les exproprier et répartir leurs propriétés entre les travailleurs sans que rien ne change (ou même améliorer les choses, puisque les travailleurs dépenseraient plus d’argent et stimuleraient l’industrie) ?

C’est ce que nous suggère notre intuition. Les biens et les services que nous consommons proviennent de l’utilisation de trois instruments : les matières premières, le travail et les biens de capital. Pour cette raison, les économistes classiques défendent l’idée que les biens et services fabriqués devaient être répartis entre les grands propriétaires terriens (rentes de la terre), les travailleurs (salaires) et les capitalistes (bénéfices et intérêts). Cependant, le marxisme posa une question pour le moins intéressante : si les biens de capital proviennent, à leur tour, des matières premières et du travail, les capitalistes ne seraient-ils pas en train de s’approprier des rentes qui, en réalité, devraient revenir aux propriétaires terriens et aux travailleurs (et, si en fait la propriété de la terre était commune, seulement aux travailleurs) ?

Eh bien non, les rentiers fournissent un facteur productif essentiel pour que notre économie se maintienne debout et soit capable de fabriquer d’énormes quantités de biens et de services : le temps.

Mettons-nous dans la peau d’un travailleur qui touche son salaire mois après mois. En le recevant, il a deux options : ou le destiner entièrement à l’achat de biens de consommation (nourriture, vêtements, logement, loisirs, gadgets variés…) ou il met de côté une partie de celui-ci pour épargner et financer la production de biens de capital (acheter des actions, des bons, monter une entreprise, etc.) si tous les travailleurs optaient pour acquérir uniquement des biens de consommation, on ne fabriqueraient que des biens de consommation: comme personne n’épargnerait, par définition personne n’investirait dans la fabrication de biens de capital. Dit d’une autre manière, les processus de production seraient très peu durables et très peu productifs – il n’y aurait ni infrastructures, ni R&D, ni machinerie – et les travailleurs devraient fabriquer les marchandises avec ce qu’il y aurait à disposition (c’est-à-dire, leurs mains ou un peu plus).

En revanche, si quelques-un d’entre eux choisissaient d’épargner une partie de leur revenu, on pourrait fabriquer des biens de capital qui rendront plus productif l’ensemble de l’économie, faisant en sorte que dans le futur, après avoir consacré beaucoup de temps à produire des biens de capital, on fabrique beaucoup plus de biens de consommation que dans le présent. Dit d’une autre manière, quand les travailleurs se transforment en capitalistes (quand ils épargnent et investissent en biens de capital), ce qu’ils font est retarder la satisfactions de leurs besoins et fournir du temps aux entrepreneurs pour qu’ils augmentent la productivité de l’économie. En échange de cela, en échange de différer leurs désirs, ces capitalistes réclament seulement une rente annuelle équivalente à un petit pourcentage de l’épargne qu’ils fournissent à chaque moment (par exemple, 4% ou 5%). C’est que l’acte d’épargner n’est pas une chose que l’on fait une fois dans la vie : les biens de capital se déprécient (non seulement physiquement, mais peuvent devenir obsolètes quand la demande des consommateurs varient), raison pour laquelle, pour maintenir la capacité productive de l’économie, une épargne continue sera nécessaire pour amortir et remplacer l’équipement productif (même sans parler de l’augmenter).

N’oublions pas que beaucoup de rentiers ont la possibilité de « presser » leurs sources de revenus, c’est-à-dire, d’arrêter d’épargner et de commencer à satisfaire leurs besoins de base, instinctifs ou à court terme (juste ce qu’ont l’habitude de faire les troisièmes ou quatrièmes générations de riches, qui ont tendance à dilapider l’empire productif édifié par leurs grands-pères ou arrière-grands-pères). Il apparaît clairement que si notre temps est mesuré, retarder la satisfaction de nos besoins suppose renoncer à la quantité de fins que nous atteindrons dans notre vie. En échange de cela, en échange de ne pas se comporter comme se comporte légitimement la majorité des personnes (dépenser presque tout ce qu’ils gagnent), en échange d’augmenter de manière exponentielle le bien-être des consommateurs et des travailleurs (pardonnez-moi la redondance), les rentiers demandent seulement qu’on leur donne une petite partie de toute cette richesse additionnelle qu’ils génèrent (qui tendra à coïncider avec le taux d’intérêt). Cela ne semble pas être une mauvaise affaire, non ?

Par exemple, récemment Amancio Ortega, fondateur d’une des plus belles success stories de l’histoire des entreprises espagnoles, Inditex [maison-mère du groupe Zara], a cessé de diriger l’entreprise pour devenir un simple rentier passif. Comme actionnaire majoritaire d’Inditex, il vit des revenus de son entreprise à succès sans, en apparence, courber l’échine. Cependant, Amancio Ortega rend bien un service essentiel : il choisit, par exemple, de ne pas faire pression pour qu’Inditex répartisse des dividendes extraordinaires au détriment du renouvellement des stocks ou de l’entretien des magasins. C’est-à-dire qu’Amancio Ortega permet à sa compagnie de générer chaque jour de très importants volumes d’épargne interne qui la maintiennent en fonctionnement ; et je crois que personne ne niera le fait que si Inditex, Google, Apple, Ikea ou Intel disparaissaient du jour au lendemain, notre niveau de vie souffrirait un recul très important.

Bien sûr quelqu’un pourrait se poser la question : et pourquoi ne nationalisons-nous pas sa fortune et laissons que ce soit l’État qui la gère ? Pour deux raisons de fond, à part le problème moral qui présenterait, même à un socialiste, le fait de voler à une personne le fruit de son travail (ce à quoi on pourrait arriver en réduisant l’épargne investie en biens de capital). La première, parce qu’en expropriant tout (nationalisation) ou partie (impôts sur le capital) du capital investi, on décourage l’épargne et on encourage, au contraire, la consommation. Dit d’une autre manière, les impôts sur le capital équivalent à un impôt sur le temps, sur le temps que l’on peut consacrer à fabriquer chaque fois plus de richesse (quelque chose d’assez fou, soi dit en passant).

La seconde est que le rôle des rentiers est moins passif que ce qu’il semblerait à première vue : au minimum, ils doivent décider dans quels négoces investir (ou à qui ils prêtent leurs épargnes pour qu’il prenne cette décision). Leur mission n’est pas seulement d’épargner, mais bien d’être les premiers distributeurs du capital : choisir dans quoi, où et avec qui investir. Rappelons-nous quelque chose d’évident : tous les investissements n’arrivent pas à bon port et seuls ceux qui génèrent de la richesse de manière soutenue pour le consommateur seront capables de fournir des rentes permanentes aux capitalistes. Il se trouve que l’État est un très mauvais distributeur de capital, entre autres choses parce que, quand il nationalise une industrie, il la protège de la discipline du marché, de la possibilité qu’elle fasse faillite, qu’elle se restructure, qu’elle soit achetée, qu’elle souffre de scissions, qu’elle se recapitalise ou se décapitalise, c’est-à-dire que l’État crée des missions arbitraires qui en général vont supposer un gaspillage de l’épargne amassée par les particuliers.

En définitive, les rentiers – les épargnants qui, en échange de ne pas consommer tous leurs revenus, perçoivent une portion de l’énorme richesse que continûment ils génèrent pour les consommateurs – sont des grands saints patrons du capitalisme. Peut-être même l’acteur par excellence de celui-ci, celui grâce à qui notre bien-être n’a cessé de croître malgré le dévastateur et omniprésent interventionnisme étatique. Il ne ressent aucune honte à être ou à chercher à devenir rentier : en fin de compte, un des programmes phare de la gauche, connu sous le nom d’allocation universelle, n’est rien d’autre qu’une miteuse tentative d’essayer de transformer tout le monde en rentier. Avec une petite différence : l’allocation universelle ne se paie à partir des rendements de l’épargne que chaque bénéficiaire a réalisé, mais à partir de la consommation du capital d’autrui ; c’est-à-dire qu’elle n’est pas le résultat de l’augmentation du bien-être d’autrui, présent et futur, mais bien le résultat de sa réduction. C’est pourquoi les épargnants capitalistes multiplient la richesse et les distributeurs étatistes la divisent.

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Article publié par Libre Mercado. Traduit de l’espagnol.

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  • seul bemol, c’est que maintenant ils demandent des rendements a 15%, et pour les satisfaire il faut licencier, delocaliser, detruire les protections sociales. A l’epoque de Ford par exemple la difference entre le salaire mini et maxi etait d’environ 40 (et il y avait plein de milliardaires) aujourd’hui elle est de 400 !!!

    • Ne racontez pas n’importe quoi.

      Quel que soit le rendement, il faut continûment embaucher, licencier, délocaliser et relocaliser pour pouvoir créer de nouvelles activités ou adapter les anciennes aux besoins en évolution. Aucun rapport donc entre les rendements et les délocalisations ou les licenciements. Quant aux protections sociales publiques, elles finissent invariablement par s’autodétruire, comme n’importe quel système communiste qui détruit infiniment plus de richesse qu’il n’en crée. Toujours aucun rapport avec les rendements.

      Si vous aviez fait l’effort d’oublier cette propagande obtuse des 15%, vous auriez compris que le rendement dépend du travail d’allocation du capital par les investisseurs et que ce travail est indispensable à la prospérité de chacun, le fameux « intérêt général ». Et enfin, que viennent faire les écarts de salaires dans cette affaire ?

      • « Et enfin, que viennent faire les écarts de salaires dans cette affaire ? »
        Non mais c’est juste un gros rouge égalitariste … Il comprend pas qu’il n’y a aucun mal à demander 15% (ou meme plus) des bénéfices, que l’on puisse renvoyer ou non, que l’on puisse s’enrichir … Il oublie que nous sommes libre ! Il veut imposer sa vision du monde aux autres en leur volant ce qu’ils sont (liberticide) et ce qu’ils ont (spoliations socialistes)

    • « la difference entre le salaire mini et maxi etait d’environ 40 (et il y avait plein de milliardaires) aujourd’hui elle est de 400 !!! »

      Que voulez vous dire?
      Prenons une personne qui a 1 milliard et qui a mis 40 ans à les obtenirs, s’il n’a jamais rien dépensé il a touché en moyenne un peu plus de 2 millions par mois et donc le salaire min ferait 52 mille par mois.
      L’époque de Ford a connu de grandes avancés en salaires et surtout en pouvoir d’achat mais la c’est un peu exagéré. Même a notre époque, une différence min max de 400 c’est quand même pas grand chose, comment vous définissez ça?

    • @ ROBERT GIL

      Ce n’est pas compliqué : si vous exigez des rendements moins élevés que d’autres, celui qui cherche des capitaux se tournera plutôt vers vous. Si le rendement d’équilibre est 15%, c’est donc qu’il n’y a pas mieux sur le marché. Autrement dit, qu’on ne trouve personne pour financer tel projet, telle entreprise ou tel ménage à des taux plus faibles. Et pourquoi? Tout simplement parce que plus l’investissment présente un niveau de risque élevé moins les investisseurs sont incités à le financer sauf à le rendre plus attractif en promettant un rendement plus élevé. Je fais également remarquer que si celui qui recherche un financement trouve le rendement requis par les apporteurs de capitaux trop élevé, il a toujours la liberté de ne pas accepter ces conditions et de chercher ailleurs des fonds à des taux moins élevés… s’il en trouve.

  • Voilà ce qui s’appelle maîtriser l’art de paraître et la supercherie !

    Derrière des arguments reposant sur l’objectivité logique des mécanismes économiques se trouve en fait un jugement de valeur évident. Au lieu de montrer en quoi les rentiers seraient utiles à l’économie (et cela ne se mesure pas uniquement en terme de productivité mais aussi peut-être en terme de bien-être et de qualité de vie), l’article veut montrer que les patrons sont gentils. « Les rentiers demandent seulement qu’on leur donne une TOUTE PETITE partie de toute cette richesse additionnelle qu’ils génèrent. » C’est vous qui jugez que cette part est petite. D’autre peuvent légitimement avoir un avis différent.

    Votre seul argument, qui est une vraie supercherie, est que les rentiers choisissent « d’épargner une partie de leur revenu [pour] fabriquer des biens de capital qui rendront plus productif l’ensemble de l’économie », alors que les salariés dépensent uniquement dans la consommation. Mais il n’y a aucune nécessité à ces comportements ! Le rentier peut très bien décider de dépenser toute sa rente dans la consommation. Le salarié, quant à lui, s’il possède son « équipement productif » peut vouloir investir dedans pour le moderniser et se rendre le travail moins pénible. Le rentier, écrivez-vous encore, permet de « retarder la satisfaction de nos besoins ». Parce que le rentier, lui, c’est bien connu, n’a pas de besoin ! Il peut donc affecter l’argent à optimiser l’avenir, il ne pensera jamais au présent. Et qu’est-ce que la satisfaction des besoins humains ? Où fixez-vous la limite de la satisfaction de ces besoins ? Je dirais même qu’en général, les rentiers ont des besoins plus importants que la plupart des gens.

    Vos arguments relèvent donc de la supercherie. Vous réussissez à donner à un pur jugement de valeur l’apparence d’une démonstration économique. Les rentiers sont gentils, ils ne « demandent » (ils ne prennent même pas, mais non mais non !) qu’une « toute petite partie » de l’ « énorme » richesse qu’ils génèrent ». Il y a des gens qui aiment se faire dominer et qui donnerait le bâton pour se faire battre. Si vous travaillez pour un rentier, votre patron doit être heureux !

    • Dis moi Staline (ou hilter si tu préfères) , ici , on est pour la liberté; d’être ce que l’on veut et de faire ce que l’on souhaite (en respectant le principe de non agression et de consentement mutuel). Si tu n’aime pas les rentiers, alors dégage, va vivre dans un arbre , en corée du nord … fais ce que tu veux, et laisse nous faire ce que nous voulons.

    • « C’est vous qui jugez que cette part est petite. »

      Faudra demander leur avis aux retraités, qui sont des rentiers comme les fonctionnaires, qui ont moins de mille euros de pension mensuels.

    • Voilà ce qui s’appelle lire de travers un article et monter sur ses grands chevaux de la façon la plus idiote qui soit. Surtout que vous modifiez complètement le sens des citations, ce qui est malhonnête.

      Un rentier, par définition, vit sur les revenus générés par son épargne. C’est la seule chose considérée par l’auteur.

      L’article ne dit pas « que les rentiers choisissent « d’épargner une partie de leur revenu [pour] fabriquer des biens de capital qui rendront plus productif l’ensemble de l’économie », alors que les salariés dépensent uniquement dans la consommation. » Ceci est une pure invention de votre part. Pour preuve, je donne la citation complète :

      « En revanche, si quelques-un d’entre eux choisissaient d’épargner une partie de leur revenu, on pourrait fabriquer des biens de capital qui rendront plus productif l’ensemble de l’économie »

      « Eux », ce sont les travailleurs dont il est question dans le cinquième paragraphe. Des TRAVAILLEURS. Il n’y a donc aucune « supercherie », vous ne savez juste pas lire.

      Évidemment qu’un rentier peut consommer toute sa rente, et un travailleur en épargner une partie, personne n’est assez con pour dire le contraire, et figurez-vous que l’auteur ne l’a pas fait.

      L’auteur n’a pas non plus écrit que « le rentier permet de « retarder la satisfaction de nos besoins ». », contrairement à ce que vous dites (de toute évidence, vous ne savez pas lire). Pour preuve, je cite précisément l’article :

      « Il apparaît clairement que si notre temps est mesuré, retarder la satisfaction de nos besoins suppose renoncer à la quantité de fins que nous atteindrons dans notre vie. »

      C’est une remarque générale, qui ne se restreint pas aux rentiers. Et elle ne dit qu’une évidence sur ce qu’est l’épargne. Toute personne qui épargne retarde la satisfaction de ses besoins et renonce donc à la quantité de fins qu’il pourra réaliser au cours de sa vie.

      Bref, relisez à tête froide l’article, et cessez vos méthodes frauduleuses de manipulateur.

  • Je maintiens que l’article part d’un pur jugement de valeur. Je cite :

    « ces capitalistes réclament SEULEMENT une rente annuelle équivalente à un PETIT pourcentage de l’épargne qu’ils fournissent »

    « les rentiers demandent SEULEMENT qu’on leur donne une PETITE partie de TOUTE cette richesse additionnelle qu’ils génèrent » (tout seuls évidemment)

    « les épargnants […] perçoivent une portion de l’ÉNORME richesse que continûment ils génèrent pour les consommateurs »

    Tous les termes en majuscules sont de purs jugement de valeur : seulement, petit, énorme. Ces jugements de valeur ne valent rien pour le raisonnement économique.
    L’auteur nous présente un monde merveilleux dans lequel les rentiers se soucient activement du bien de leur entreprise pour le bien de tous. Ce sont même des héros qui ne se comportent pas « comme se comporte légitimement la majorité des personnes ». Ils se sacrifient pour le bien de tous en retardant leur besoin présent ! Quels braves gens ! En outre, il est presque exclusivement mentionné les cas où le rentier s’investit activement dans son entreprise. Il peut très bien s’en désintéresser. Croyez-vous sincèrement que Lilliane Bettencourt s’occupe de sa société l’Oréal ? Non, elle est dirigée par une holding. Bettencourt ne sait pas quoi faire de son argent. Elle achète des îles, elle corrompt les politiques, elle dépense en frais d’avocat contre sa fille… Effectivement, on voit que le rentier est un héros qui profite à toute la communauté !

    Je reconnais que l’article ci-dessus a une logique économique. Je l’avais sans doute mal lu au premier abord tant les jugements de valeur m’avaient sauté aux yeux. Mais cette logique est bien réductrice et simpliste. Je crois pouvoir affirmer que la grande majorité des sociétés de nos jours ne sont plus dirigées par leurs propriétaires mais par des PDG. Les rentiers (propriétaires) ne prennent donc pas part aux décisions dans l’entreprise. Les PDG changent souvent d’entreprises, par conséquent seul le rendement à court terme les intéresse et ont sait les dégâts que cela engendre (prise de risque élevée).
    D’autre part, il n’est pas vrai que l’épargnant retarde ses besoins présents. Au contraire, l’épargnant assouvit un besoin : le besoin de sécurité. Ce besoin peut être ajouté ou remplacé par d’autres : prestige, confort, paresse… Toute action a un intérêt à sa source. N’épargne que celui qui a tous ses besoins élémentaires assouvis (manger, dormir…) et qui est à la recherche d’autres besoins. Il est donc complètement abusif de mettre sur le même plan le rentier et « la majorité des personnes ». Ce n’est pas parce qu’on est rentier qu’on n’est pas comme la majorité des personnes, mais parce qu’on n’est pas comme la majorité des personnes (parce qu’on est plus riche) qu’on est rentier. Le rentier n’est pas un super-homme, c’est un super riche !

    • « Tous les termes en majuscules sont de purs jugement de valeur : seulement, petit, énorme. Ces jugements de valeur ne valent rien pour le raisonnement économique. »

      Pour le stricte raisonnement économique, non. Pour décrire le monde réel, oui. C’est assez simple de comparer des ordres de grandeur…

      « L’auteur nous présente un monde merveilleux dans lequel les rentiers se soucient activement du bien de leur entreprise pour le bien de tous. »

      Encore une pure intention de votre part. Ce qui est dit dans l’article, c’est que l’existence de rentiers (c’est-à-dire de gens qui vivent des revenus générés par leur épargne) profite au bien de tous. Vous prenez vraiment l’auteur pour un con idolâtre, c’est petit, très petit.

      « Effectivement, on voit que le rentier est un héros qui profite à toute la communauté ! »

      Vous interprétez le texte plutôt que de le lire, ça en devient ridicule…Sinon oui, le rentier profite à la communauté, pas compliqué à comprendre quand on maîtrise les bases du raisonnement économique. Pour le simple fait de l’investissement de son importante épargne (qui n’est pas tombé du ciel et qui résulte bien d’un choix).

      « Les PDG changent souvent d’entreprises, par conséquent seul le rendement à court terme les intéresse et ont sait les dégâts que cela engendre (prise de risque élevée). »

      N’importe quoi. Les PDGs sont des salariés comme les autres. Ils sont payés pour faire le travail que leur employeur (actionnaires) leur demandent. Le court terme ne les intéresse pas plus que le long terme, puisque leur salaire est versé régulièrement. Et celui-ci dépend de leurs compétences à faire du bon travail.

      « Au contraire, l’épargnant assouvit un besoin : le besoin de sécurité. »

      Voilà bien une des rares choses intelligentes que vous avez à dire. Il n’empêche, épargner, c’est avoir une préférence temporelle longue.

      « Le rentier n’est pas un super-homme, c’est un super riche ! »

      Ah ben oui, les retraités sont super riches, c’est vrai….

  • Il y a rentier et rentier: l’investissement dans l’économie privée est productif, alors que l’investissement dans la dette étatique, c’est participer à une immense escroquerie. En outre, investir dans une bulle spéculative est stupide.

  • Je me tire une balle dans le pieds en vous indiquant un lien qui argumente en faveur de l’intérêt pour le long terme des PDGs: http://www.euro92.com/new/article.php3?id_article=628
    Il faut reconnaître ses erreurs, ou plutôt considérer les arguments de tous bords, tant qu’ils sont intelligents bien sûr !

    @ Aurélien :

    Vous avez l’art de sembler me contredire mais sans le faire. C’est un signe de conversion soviétique, attention ! Trêve de plaisanterie !

    Sur mon 1er point, vous ne me contredisez pas. Ces ordres de grandeurs sont pure invention. N’est petit que ce qu’on dit être petit. Entre l’éléphant et la souris, entre l’ogre et l’ascète, entre le tout-puissant et le crève-la-faim, les ordres de grandeurs varient d’un extrême à l’autre. Quant à l' »immense richesse » dont le rentier est la source, il n’en est pas la cause. La première cause est quand même le travail (humain ou mécanique).

    Point 2 : aucune contradiction non plus. L’existence des rentiers profite à tous. Pourquoi ? Parce que le rentier se soucie du capital productif et qu’il veille à son entreprise. L’exemple de Bettencourt et de l’Oréal suffit à montrer que cette idée est fausse. Je vous rappelle qu’un seul et unique contre-exemple suffit à infirmer un propos. On se moque donc de l’exemple d’Amancio Ortega et d’Inditex.

    3) Je n’interprète pas le texte à partir du moment où le texte procède par jugement de valeur. Qu’est-ce donc qu’un homme qui profite au bien de tous en se sacrifiant par la non satisfaction de ses besoins présent et qui, de plus, se comporte de façon contraire à ceux que font tous les autres ? Moi, j’appelle ça un héros. Le fait qu’il ne « demande » (le mot n’est pas neutre, on ne dit pas qu’il « exige ») « seulement » (encore un mot du texte) qu’une « petite » rémunération alors qu’il engendre une « énorme » richesse suffit amplement à héroïser notre rentier mystifié.

    4) Je me suis déjà tiré la balle dans le pied. Il n’empêche qu’il est très répandu que les salarié à la tête des entreprises recherchent le profit immédiat.
    Un seul exemple : « Beaucoup de commentateurs considèrent que les modes de rémunération des dirigeants ont largement contribué à la crise financière, en les encourageant à prendre trop de risques et à gérer leur entreprise en vue d’un profit à court terme.  » (cf. http://www.telos-eu.com/fr/article/comment_remunerer_les_dirigeants)

    5) Les rentiers sont des super-riches dans la mesure où ils ont les moyens de vivre de leur rente alors que beaucoup de gens peinent à vivre de leur travail.

    Je conclue en disant que tous les points sont intelligents, comme vous l’écrivez pour mon avant-dernier point. Allez, je le réécris, ça fait tellement plaisir : « Voilà bien une des rares choses intelligentes que vous avez à dire » ! merci ! Mes autres points sont eux aussi intelligents. Vous ne l’avez tout simplement pas encore remarqué !

    Bien à vous,

    • Au coeur de votre erreur, il y a la confusion « classique » entre rente et investissement. Tant que vous persisterez dans cette erreur, vous vous empêcherez de comprendre que vivre de ses investissements demande un travail tout aussi important que le travail salarié. Investir, c’est produire. Investir, c’est travailler. Comme tout travail, investir contribue au bien commun et rend un service évident à la communauté humaine. Il n’y a aucun héroïsme particulier à investir, c’est la condition humaine. Reste ensuite à déterminer la rémunération de l’investissement. Comme pour n’importe quelle activité, le marché libre est la meilleure solution (la seule ?) pour y parvenir.

      La rente ne nécessite aucune production préalable et surgit par le miracle de l’arbitraire public : l’argent « gratuit » de la rente est toujours le fruit de la spoliation d’autrui. S’il faut chercher les rentiers, au sens véritable du terme, on les trouve du côté des retraités et des multiples bénéficiaires de la manne publique (RSA, allocations familiales, arrêts de travail, 35h subventionnées, entreprises subventionnées) qui touchent de l’argent « gratuit » sans avoir à travailler. Tous succèdent aux rentiers de l’ancien régime.

    • Quelques petites chose à rajouter à la réponse de Bubulle.

      Oser prétendre que comparer des ordres de grandeur est un pure jugement de valeur…on croit rêver… Ok, donc dire que la Terre est beaucoup plus petite que le Soleil, c’est faire un jugement de valeur, bien, ça ne renvoie à aucune réalité…

      Il y a un truc que vous ne comprenez pas : l’épargne du rentier, elle est pas tombée du ciel. Quand vous dites que « La première cause est quand même le travail (humain ou mécanique). » pour affirmer que le rentier n’est pas la cause de la richesse, vous prouvez que vous ne comprenez pas un traître mot au raisonnement économique.

      Donc on recommence :

      Un rentier est une personne qui vit des revenus générés par son épargne. Cette épargne, elle n’est pas tombée du ciel hein, elle a été produite par le travail et par le choix délibéré d’un travailleur d’épargner. Cette personne, ou celles qui ont bien voulu lui laisser un héritage, elles ont travaillé et épargné. Mais cette épargne, elle ne dort pas, elle est investie, et c’est cet investissement qui permet à d’autres travailleurs de profiter du capital d’autrui (les rentiers entre autres) pour se lancer dans des activités productrices – qu’ils ne pourraient pas pratiquer sans le capital du rentier. C’est dingue d’avoir à rappeler des choses aussi évidentes… Purée si les hommes préhistoriques avaient la mentalité des hommes d’aujourd’hui, l’humanité aurait rapidement disparue…

      « L’exemple de Bettencourt et de l’Oréal suffit à montrer que cette idée est fausse. »

      Absolument pas. Sans le capital de Madame Bettencourt, expliquez moi ce que deviendrait les salariés de l’Oréal, puis tous les individus qui dépendent de l’épargne que ces salariés ont pu générée sur leur salaire et investir, puis tous les individus dépendant de l’épargne de ceux-ci, et ainsi de suite. Sans oublier les consommateurs de l’Oréal qui sont bien heureux de son existence puisqu’ils achètent ses produits. Vous n’avez pas idée à quel point les effets produits par l’investissement de capital sont nombreux et profonds.

      L’exemple de Bettencourt et de l’Oréal suffit à montrer que cette idée est fausse.

      Madame Bettencourt ne se soucie peut-être pas directement de son épargne, mais j’ai peur pour vous qu’elle ait sans doute fait appel à quelqu’un pour s’en charger. Ce qui revient au même.

      « Qu’est-ce donc qu’un homme qui profite au bien de tous en se sacrifiant par la non satisfaction de ses besoins présent et qui, de plus, se comporte de façon contraire à ceux que font tous les autres ? Moi, j’appelle ça un héros. »

      D’où tenez-vous que le rentier « se sacrifie » ? Pas du texte, ni de ceux qui vous répondent. Encore une pure invention de votre part. Le rentier ne se sacrifie pas, il sacrifie sa consommation présente au profit de sa consommation future, ce qui est radicalement différent de ce que vous prétendez. Et c’est très banal, c’est ce que font tous les épargnants. Depuis le début, toute votre lecture est biaisée…Vous inventez dans le texte ce qui n’y existe pas.

      « Les rentiers sont des super-riches dans la mesure où ils ont les moyens de vivre de leur rente alors que beaucoup de gens peinent à vivre de leur travail. »

      « Super-riche’ dites-vous ? Et paf, un jugement de valeur. Vous comparez des ordres de grandeur ? Mais je croyais que ça revenait au même !

    • « Beaucoup de commentateurs considèrent que les modes de rémunération des dirigeants ont largement contribué à la crise financière »

      Celle-là elle est amusante, nonobstant une fiscalité et une législation ubuesque les entreprises vont bien mieux que l’état qui n’a pas été foutu de signer UN SEUL budget positif depuis 1975 !!!

      Après 25 ans de budgets négatif prétendre que l’endettement est la faute de pierre paul ou jacques comme on le lit partout c’est digne de la grande période de la pravda.

  • « vivre de ses investissements nécessite un travail tout aussi important que le travail salarié » —> c’est une blague ? Je comprends que l’investisseur travail, mais dès lors qu’il vit de ses rentes, il n’investit plus, il accumule et il ne travaille donc plus (ou pas ; n’oublions pas que certains rentiers n’ont eu qu’à faire le dure travail d’hériter). Quant à comparer le travail de l’investisseur et le travail du salarié, je crois que plus d’un salarié serait prêt à échanger sa place contre celle d’un investisseur. D’ailleurs, l’un et l’autre ne sont pas incompatibles. Un trader est un salarié-investisseur.

    • L’investisseur ne vit pas de ses « rentes » mais des intérêts qu’il touche, fruits de son travail permanent et assidu de spéculation, comme je vous l’ai expliqué. Sortez de cette logique néfaste pour découvrir un métier que vous ne connaissez visiblement pas.

      A moins de contraintes étatiques artificielles, chacun est parfaitement libre de prétendre à la place qu’il désire et de se donner les moyens légaux d’y accéder (études, travail, effort, épargne). Si le salarié veut « échanger » sa place, c’est idiot : qu’il la crée, sa place ! On ne vit pas dans un monde borné mais en constante évolution et il y a de la place pour tout le monde. Là encore, sortez de cette idée que l’économie serait un gâteau qu’on se partage. Grâce à la liberté des échanges, aux marchés organisés et au capitalisme, la richesse n’est plus un stock figé mais un flux en constante progression.

      Quant aux héritages, la seule question à se poser est la légitimité de l’acquisition initiale du capital transmis. Le reste ne regarde personne d’autre que le légataire et ses héritiers. S’il veut rester légitime, l’Etat doit défendre la propriété privée et ne doit pas se laisser aller à voler le bien d’autrui au prétexte de la jalousie des envieux.

    • Donc on a un rentier qui a fait au moins le même travail qu’un travailleur (accumulation de capital par l’épargne sur les revenus du travail).

      Mais comme le dit Bubulle, gérer une fortune, ça ne se fait pas en claquant des doigts, ça demande un vrai travail. Figurez-vous que des gens se spécialisent même dans ce travail pour servir les rentiers. C’est un vrai boulot. Il faut savoir investir judicieusement.

      Les salariés seraient prêts à le faire dans leurs rêves. C’est la dépense de la fortune qui les intéresse, pas la gestion de cette fortune, bien plus difficile à réaliser. Malheureusement, les hommes ne sont pas des pions interchangeables.

      C’est pourquoi généralement, au bout de quelques générations, un grand héritage peut se trouver complètement dilapidé par des individus incapables de gérer leur fortune. Et rien à rajouter à ce que dit Bubulle sur l’héritage.

      Pour conclure, l’article a bien raison ; les rentiers ne sont pas des vampires, et encore moins des criminels. Leur disparition future va ‘achement nous rendre la vie plus facile…youpiiiii.

  • Je comprends tout ce que vous me dites les amis ! Je sais que l’économie n’est pas un gâteau, je sais qu’investir c’est un vrai boulot, tout comme gérer sa fortune. En plus des difficultés pratiques, il y a des difficultés psychologiques. Certaines personnes perdent complètement les pédales quand elles accumulent soudainement des fortunes colossales, et le pire est alors à prévoir ! Je connais les bases du raisonnement économique (oserais-je ajouter « libéral » ?). Seulement, voyez-vous, l’idée que des gens peuvent vivre uniquement de leur richesse, sans travailler, me gêne. Je sais que gérer une fortune est un travail, mais, comme l’a écrit « Aurélien Biteau », certains rentier emploient des gens pour le faire, et alors on a un « vrai » rentier, c’est-à-dire une grande fortune qui ne travaille pas et qui s’enrichit de façon… assez dure à accepter ! Vous ne parlez pas non plus des rentiers de la terre, c’est-à-dire des propriétaires terriens. Ceux qui emploient des métayers par exemple. L’agriculture pèse peu dans notre économie donc on en parle peu. On peut aussi vivre de la propriété foncière. Il n’y a là aucun travail, aucun équipement productif à surveiller et à optimiser. L’entretien d’un immeuble est à la charge du locataire, l’entretien du champ à la charge du fermier.

    Cependant, d’une manière générale, il me semble que « vous » ne pouvez qu’avoir raison. Je m’explique :

    Que s’agit-il de montrer en définitive ? L’article veut montrer que le possesseur est nécessaire dans une économie capitaliste. Le rentier n’est qu’un cas particulier de possesseur, un possesseur qui parvient à vivre du produit de ses rentes. Or, montrer que dans une économie de propriété privée la propriété privée est nécessaire, c’est un peu se mordre la queue non ? C’est ce que Kant appellerait un jugement analytique (prédicat inclut dans le sujet).

    En conclusion, on voit que le rentier ne travaille pas toujours (la dame Bettencourt pour ne citer qu’elle) mais que le possesseur est nécessaire à l’économie (on a besoin d’investisseurs et de personnes qui s’occupent du matériel productif). Ceux qui sont choqués par l’enrichissement des rentiers voudraient donc réaliser le paradoxe de faire sauter le rentier tout en gardant le propriétaire. Je ne vois qu’une seule solution à cela : la politique. Seule la législation peut faire que le propriétaire travaille et ne s’enrichisse pas passivement du fait d’un héritage (trop) heureux.

    Vous me permettrez de finir par un plaidoyer.
    Il y a une autre manière que le libéralisme de laisser aux individus la liberté de décider de leur vie, même si la nature de cette liberté est différente : c’est la politique. Non pas celle des représentants, mais celle des citoyens ; non pas le semblant de démocratie qui a toujours existé, mais la vraie, qu’elle se nomme directe, participative, ou qu’elle prenne un autre adjectif. Le libéralisme prône une existence qui se fonde sur la rationalité de quelques principes fondamentaux qui peuvent se résumer à propriété et liberté individuelles. La démocratie, la vraie, prône elle aussi une rationalité, mais qui se réalise chaque jour par le débat démocratique (le vrai, pas le remu-méninge du Parti de Gauche !). La seule manière de résoudre les problèmes, ce n’est pas de fixer des principes et de s’y rapporter, mais c’est de discuter de ces problèmes et les affronter. L’extrême richesse est un problème parce que l’extrême pauvreté en est un. On n’affrontera pas ce problème par des principes libéraux (mais encore faut-il identifier l’extrême pauvreté comme un problème !).

    J’ai fini mon plaidoyer, vous pouvez lancer les tomates ! 🙂

    Bien à vous,

    • Vous courez après des chimères. Votre « vraie » démocratie est surtout un « vrai » enfer, où les intérêts organisés réduisent en bouillie toutes les minorités. En quoi est-ce être libre que de jouer ses droits à un scrutin ? En quoi est-ce être libre que de devoir se soumettre aux décisions d’autrui pour pouvoir commencer à se lancer dans des activités productrices, comme si la vie était assez longue pour ça ? En quoi est-ce être libre que de se voir retirer les fruits de son travail du jour au lendemain, parce qu’une majorité bien organisée tire profit du travail des autres qu’elle peut détourner simplement en votant ?

      « L’extrême richesse est un problème parce que l’extrême pauvreté en est un. »

      J’ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne vois aucune logique. L’extrême pauvreté est un problème, point. L’extrême richesse, acquise dans le cadre du droit, participe à son éradication. Vouloir supprimer l’extrême richesse (traduction : vouloir supprimer le droit et transformer en semi-esclaves les riches), c’est vouloir augmenter l’extrême pauvreté. Encore une fois, vous n’avez pas idée à quel point les effets produits par le libre investissement du capital sont nombreux et profonds…

    • « Seule la législation peut faire que le propriétaire travaille et ne s’enrichisse pas passivement du fait d’un héritage (trop) heureux. »

      Mais de quoi vous mêlez-vous ? La passivité supposée du propriétaire, même héritier, ne vous regarde pas. En outre, obliger le propriétaire à travailler (ce qu’il fait très bien et naturellement sans législation, sinon il ne serait pas propriétaire ou ne le resterait pas très longtemps) n’a de sens que si vous réduisez l’économie à un stock, le fameux gâteau qu’il faudrait se partager. L’économie libre est constituée de flux d’échanges qui s’accroissent en permanence et c’est parce qu’elle est libre qu’il n’y a aucun lien entre l’extrême richesse et l’extrême pauvreté. Au contraire, ce sont les interventions liberticides de l’Etat qui, en limitant les flux, cristallisent les situations de richesse et de pauvreté. Il y a une législation légitime, celle qui protège indéfectiblement la liberté et la propriété privée et il y a une législation illégitime, celle qui impose l’égalitarisme. Une démocratie qui impose l’égalitarisme est illégitime et le simple fait d’être démocratique, bien que nécessaire, ne suffit pas à légitimer un régime politique. Il y a des limites morales que même le plus démocratique des régimes n’est pas légitime à dépasser.

      « Il y a une autre manière que le libéralisme de laisser aux individus la liberté de décider de leur vie, même si la nature de cette liberté est différente ».

      Non, deux fois. Il n’y a qu’une manière de laisser aux individus leur liberté. Il n’y a qu’une nature de la liberté : c’est l’exact inverse de l’égalitarisme. L’égalitarisme est immoral, liberticide, contre nature et conduit toujours à la dictature de quelques uns.

    • un « vrai » rentier

      Exemple de vrai rentier : le retraité. Il vit des revenus générés par le travail de ses enfants, de ses voisins.

      Autre exemple de vrais rentiers : le rmiste ou celui qui s’invente une maladie imaginaire pour toucher la Cotorep.

      Enfin : le fonctionnaire. il vit du travail des autres. Certes, il lui arrive de travailler, mais souvent son emploi n’a aucune justification économique. Il touche un revenu qui ne correspond pas à sa productivité.

      Et vous, vous voulez emmerder les gens qui investissent leur fortune ou leur héritage dans la création de richesses ?

  • Je croyais que la dette des entreprises avait explosé en Europe et aux USA. Mais depuis quand ? Jusqu’où ? Je ne sais pas.

  • « Non, les riches ne créent pas d’emplois… et c’est un « super riche » qui le dit ! »

    http://www.atlantico.fr/pepites/non-riches-ne-creent-pas-emploi-etats-unis-nick-hanauer-244513.html

    • Erreur « classique », expliquée depuis longtemps par JB Say, malgré le trou noir de la pensée collectiviste (notamment keynésienne) du XXe siècle. Ce n’est pas la consommation qui fait la production mais la production qui engendre la production. Comme quoi, on peut être riche et pourtant ne rien comprendre à l’économie.

      Il y a trois façons de stériliser le capital : investir dans l’or, laisser son argent à l’Etat, permettre à l’Etat de bafouer le droit de propriété privée. Tous les autres usages du capital, sans exception, font tourner l’économie.

      • Pour la consommation, je pense qu’il se trompe doublement. Les états-unis ont subis la même délocalisation chinoise que nous : acheter signifie envoyer des capitaux en chine.

        Ceci dit, aujourd’hui, redémarrer la production signifie acheter des machines. Le prix d’un robot s’amortissant facilement, et le prix à l’heure étant énormément plus faible qu’un ouvrier… La production peut redémarrer, elle ne recréera pas d’emploi.
        http://lafaillitedeletat.com/2011/12/03/noel-en-decembre/

        « Une équipe de chez nous a visite l’usine Panasonic a Osaka qui fabrique 10 % du volume mondial des écrans plats pour tv de 42 pouces; Chiffre d’affaires $ 2 milliards / mois

        Plusieurs dizaines d’hectares et….15 , je dis bien 15 employés en tout et pour tout
        Les Japonais sont en train de faire des progrès foudroyants dans la robotique

        Il y a 10 ans les robots de Fanuc ou de Panasonic pouvaient remplacer un travailleur paye $ 50 dollars de l’heure (GM)

        Nous en sommes apparemment à un seuil de $ 2 par heure (inferieur au cout du travail en Chine);Foxton (qui fabrique les Apple etc en Chine ) à 1 million d’employés (plus gros employeur du monde).Ils devaient passer à 2 millions dans les 3 ans

        Ils vont passer a … 500000 »

        Si les riches n’investissent pas dans l’économie et thésaurise, non plus.

        Il n’a pas totalement tort, donc. Mais il se trompe de méthode.

        • Gave a raison sur l’impact de la robotisation dans l’industrie et la construction. L’industrie est sur la même tendance que l’agriculture avant elle. Finalement, la parenthèse chinoise de « l’usine du monde » aura servi à nous alerter sur ce qui va advenir à une échelle bien plus importante dans les prochaines années. Les emplois de demain seront des emplois de services et ce champ là est inépuisable, sauf si l’Etat s’en mêle. D’ailleurs, rendre service est l’essence même des échanges et du travail.

          • Reste à ce que ça soit suffisament rémunéré pour pouvoir en vivre. Ca serait dommage de voir la société se séparer en 2 castes : ceux qui font du service, et les autres.

  • @ROBERT GIL- Où avez-vous constaté des rendements de 15 %?
    Il y a beuacoup plus de milliardaires aujourd’hui qu’à lépaoque d’Henri Ford et il y a surtout beaucopu plus de millionnaires et auss moins de pauvres. Ils vous manque malheureusement les chiffres réels.

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