Pour Bruxelles, boire de l’eau n’empêche pas la déshydratation

La décision a déclenché une vague de commentaires au mieux sarcastiques, au pire franchement critiques

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Bouteilles d'eau

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pour Bruxelles, boire de l’eau n’empêche pas la déshydratation

Publié le 21 novembre 2011
- A +

Les bureaucrates de Bruxelles se ridiculisent en interdisant aux producteurs d’eau en bouteille d’affirmer que boire de l’eau prévient la déshydratation.

On pourrait penser que, en pleine crise de l’euro, les technocrates richement payés à Bruxelles, auraient à cœur de se focaliser sur les sujets importants comme la dette, les déficits publics, la sortie de la Grèce de l’euro, etc. Las! Après trois ans d’enquête, les bureaucrates bruxellois ont conclu qu’il n’y avait pas de preuves suffisantes pour affirmer que boire de l’eau prévenait la déshydratation.

Cela signifie qu’il est désormais interdit aux producteurs européens d’eau en bouteille de l’affirmer sur leurs produits. En application de la directive européenne du 16 novembre, affirmer sur un produit que l’eau prévient la déshydratation sera punissable de deux ans de prison.

La décision a déclenché une vague de commentaires au mieux sarcastique, au pire franchement critiques sur la folie réglementatrice de Bruxelles. Le député européen tory Roger Helmer (G-B) a ainsi déclaré :

C’est d’une stupidité abyssale. L’Euro est en feu, l’Europe s’effondre et il y a des technocrates grassement payés pour s’interroger sur les qualités évidentes de l’eau et pour tenter de nous interdire le droit de dire ce qui est évident. S’il fallait un exemple pour démontrer la folie que représente le projet européen, c’est celui-ci

Le ministère de la santé britannique, dans un style plus châtié, a lui aussi critiqué la décision :

Évidemment que l’eau hydrate. Bien que nous supportions l’Europe dans la prévention des affirmations mensongères à propos des produits, il est important de garder le sens commun.

Un sens commun que Bruxelles n’a manifestement pas. Les docteurs Andreas Hahn et Moritz Hagenmeyer conseillent des entreprises agro-alimentaires sur les affirmations liées à la santé qu’elles peuvent faire sur leurs produits. Afin de tester les nouvelles législations européennes sur le sujet, ils ont demandé à la commission s’ils pouvaient affirmer que « la consommation régulière de quantités significatives d’eau permet de réduire le risque de développement de déshydratation », ainsi que prévenir une chute de la performance. C’est que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a refusé de valider en février 2011 en estimant que une faible quantité d’eau dans le corps était un symptôme de déshydratation et non quelque chose que la consommation d’eau puisse contrôler.

Lire aussi sur le sujet l’article du Telegraph

Lien vers la directive ajouté grâce à Michel Janva

Voir les commentaires (19)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (19)
  • Ils arrivent à nous saouler avec de l eau … ;(

  • Il faut les virer tout de suite, ils sont la preuve, limpide et claire comme de l’eau de roche, de la nocivité des eurocrates et de leur grotesque inutilité.

  • La prochaine fois, les eurocrates réinventeront-ils l’eau chaude ? 😉
    Pathétique…

  • ils ont raison : il faut boire du pinard ! (Heu, d’ailleurs, j’ai l’impression qu’ils sucent pas que des glaçons, outre le fait qu’ils sucent nos impôts…)

  • Non. Pas possible. J’y crois pas. Pincez-moi. Ou montrez moi le texte officiel.

    Tant qu’on y est : quelle est la position officielle de EFSA sur le dioxyde d’hydrogène ?

  • @P : le monoxyde de dihydrogène, plutôt, non ?

  • Comme dirait h16, Mondieumondieumondieu.

  • Qu’est-ce que ce sera le 1er avril…

  • Demander un moratoire sur le monoxyde de dihydrogène, c’est à dire sur l’eau, c’est possible ! Et surtout, c’est populaire… Illustration en image. Pour une fois, l’écologie fait sourire. 😉

    http://alerte-environnement.fr/?p=1359#comment-35392

  • Je vois deux raisons qui peuvent expliquer cette décision.

    D’abord, boire plus d’eau que la normale ne permet pas de *prévenir* de la déshydratation, ça fait juste pisser. La déshydratation est causée par un manque de certains ions (sodium). C’est en partie pour ça que les vieux qui ne mangent pas sont plus souvent déshydratés. C’est aussi pour ça que manger des gâteaux apéros et boire un peu d’eau en se cuitant est un bon truc anti-gueule de bois.
    Par contre bien évidemment, l’eau permet de compenser la déshydratation, même si augmenter l’apport en ions sodium c’est nécessaire pour éviter que ça ne se reproduise.

    Ensuite, toutes les eaux hydratent. De fait, une eau qui ferait sa publicité en invoquant cet argument serait comme un pot de confiture garanti « sans abeilles tueuses » : ça trompe le consommateur en lui faisant croire que les concurrents ne possèdent pas cette qualité.

    Enfin, l’important c’est que ceci n’est ni du ressort de Bruxelles, ni de Paris, mais bien du consommateur.

    • Cet article illustre à merveille la fonction de certains journalistes du 21è siècle : amuseurs imposteurs. Pour le plaisir d’un (très) bon titre, qui lui vaudra de nombreuses citations et reprises sur la toile et l’approbation convenue des férus du bon-sens-près-de-chez-vous, ainsi que la considération de sa famille et de ses potes journalistes, l’auteur nous enduit… disons d’erreurs.

      Le sacro-saint exercice journalistique ne devrait-il pas informer, aider à comprendre, à faire sens, prendre position le cas échéant, plutôt que se complaire dans une assez vulgaire retranscription de café du commerce ?

      Ni Bruxellois, ni libéral, je ne comprend pas (à la lecture de l’article) ce que recouvre cette décision, les raisons pour lesquelles elle a été prise, les conséquences pour le consommateur, pas même le point de vue du rédacteur sur le sujet (et non l’enfoncement de portes ouvertes, « technocrates richement payés, z’ont pas mieux à faire ma bonne dame, …)

      Interdire la mention d’un avantage qui n’en est pas un, qui pourrait être présenté par les marketeurs comme un bénéfice indu du « produit eau » ne parait en rien choquant, même si le paradoxe apparent est comique ! C’était donc un joli point de départ. Nous attendons du même un article sur les ravages des fausses promesses du tout-marketing pour le consommateur européen… Aaaah c’était mieux avant, tous pourris, tous idiots

      Une suggestion : un article aussi drôle sur « pourquoi les articles poujadistes rédigés au café contribuent au score du front national », plus difficile en effet.

      • Interdire la mention d’un avantage qui n’en est pas un, qui pourrait être présenté par les marketeurs comme un bénéfice indu du « produit eau » ne parait en rien choquant,

        Ben si, justement. Interdire de dire que l’eau hydrate, c’est d’une connerie sans borne. Du temps de perdu. Comme le dit justt, c’est du ressort du consommateur de faire l’effort de ne pas se faire abuser par des tautologies. Mais heureusement, Bruxelles veille et nous permet de nous protéger contre nous même ! Ouf.

    • Des millions de gens racontent et vantent n’importe quoi : le bénéfice de tel ou tel dieu, tel discipline ou aliment. Si vous ne voyez pas que vouloir réguler tout ça est le début de l’enfer c’est dommage.

      Vous commencez par quoi ?

  • @justt : btw merci à toi (ton commentaire a fait le job)
    @autres : ça m’a fait du bien, merci pour votre tolérance

  • Je crois que cette fois-ci Contrepoints s’est laissé abusé par la rédaction anti européenne de nos confrères britanniques.

    http://www.guardian.co.uk/science/the-lay-scientist/2011/nov/18/1?newsfeed=true

  • A mon avis, ce n’est pas mauvais de laisser aux marchands d’eau en bouteilles l’occasion de faire preuve de créativité en trouvant des arguments pour parler du plaisir de boire telle eau fraîche , pure …, d’étancher sa soif…; il ne faut pas tout médicaliser.
    Il faut laisser aux gens le plaisir de vivre une vie normale, pas tout le temps une vie en clinique , sinon on va voir apparaître des pubs du genre : prenez notre pâté XYZ , nos biscuits ABC…pour éviter la dénutrition.
    Vouloir employer des arguments médicaux pour des produits ordinaires est la preuve d’une paresse au point de vue de la communication ou du fait que les vendeurs des produits vantés ne sont pas sûrs de la qualité attractive de leurs produits.

  • Moi je dis bravo. on comprend pourquoi l’europe s’effondre. J’ai pense que tout les médias européens on oublier de préciser que la Suisse, pays au centre de l’europe, dégage a la fin du premier semestre 2012 6’000’000’000 de FRS = ~5’000’000’000€ de benefice de sa banque national (se qui est peux car elle a dépensée 291’000’000’000FRS pour faire BAISSER la valeur du franc). je pense aussi qu’il ont oublier de dire qu le taux de chômage en Suisse fin Juilliet de 2,5% contre 7,7% en France, 5,5% en Allemagne ou 24,6en Espagne. Bravo l’europe.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
4
Sauvegarder cet article
1983-2014. Les biotechnologies végétales en Europe, de l’enthousiasme au suicide technologique

Pour comprendre le vote récent du Parlement européen sur ce que l’Union européenne nomme les nouvelles techniques génomiques (NGT), il faut remonter à l’invention de la transgénèse végétale en 1983. C’est-à-dire la possibilité de transférer directement un gène (un fragment d’ADN) d’un organisme quelconque, d’où ce gène a été isolé, vers une plante (c'est aujourd’hui possible pour presque toutes les espèces végétales cultivées). Cette dernière porter... Poursuivre la lecture

Voilà maintenant quatre ans que le Royaume-Uni a officiellement quitté l'Union européenne. Depuis le Brexit, la Grande-Bretagne a connu trois Premiers ministres, et d'innombrables crises gouvernementales. Néanmoins, malgré le chaos de Westminster, nous pouvons déjà constater à quel point les régulateurs du Royaume-Uni et de l'Union européenne perçoivent différemment l'industrie technologique. Le Royaume-Uni est un pays mitigé, avec quelques signes encourageants qui émergent pour les amateurs de liberté et d'innovation. L'Union européenne, qua... Poursuivre la lecture

À New York comme au Parlement belge, je rencontre de plus en plus d’interlocuteurs qui se disent convaincus que l’islamisation de Bruxelles — et de Londres, ajoutent-ils fréquemment — est désormais inéluctable et n’est plus qu’une question de temps. C’est un pronostic qui paraît audible, mais qui mérite plus que des nuances.

Commençons par relever, sans nous perdre dans les chiffres, que la progression de la population musulmane, à Bruxelles, est aussi massive que fulgurante. Depuis cinquante ans, le nombre de musulmans ne cesse de cro... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles