Pourquoi l’Euro ne peut pas fonctionner

La réalité des chiffres face aux illusions dangereuses des europhiles

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Pourquoi l’Euro ne peut pas fonctionner

Publié le 8 novembre 2011
- A +

Les partisans de l’Euro voudraient croire que l’économie européenne est homogène et peut fonctionner avec une même monnaie. La réalité des chiffres est bien différentes.

Par Charles Gave

Si le lecteur me le permet, j’aimerais expliquer encore une fois et aussi simplement que possible pourquoi l’Euro ne PEUT PAS être la monnaie entre des pays ayant des productivités du travail différentes.

Que le lecteur veuille bien considérer le graphique suivant.

Ce graphique se lit très simplement : de 1981 à l’arrivée de l’Euro, la croissance économique en Allemagne et en Italie était exactement la même. L’Italie était « mal gérée » nous disent les spécialistes, et donc, pour remettre les pendules à l’heure elle dévaluait tous les trois ou quatre ans.

Depuis l’arrivée de l’Euro, la production s’est effondrée en Italie et à explosée en Allemagne. Pourquoi ?

Tout simplement parce que les Italiens ne se sont pas réformés, pas plus d’ailleurs que les Français, les Grecs ou les Portugais et que donc le coût du travail (ligne fine sur le graphique du bas) est beaucoup monté en Italie par rapport à l’Allemagne. Même coût du capital, coût du travail plus élevé en Italie, que voulez-vous qu’il arriva ?

Tous les investissements ont eu lieu en Allemagne, aucun en Italie.

Le taux de croissance annuel moyen de l’économie italienne a été de 0% dans les 10 dernières années, et le commerce extérieur italien se retrouve bien entendu fortement déficitaire.

Du coup, sans aucune croissance, déficits budgétaires et dette explosent à la hausse et l’Italie se retrouve au bout de 10 ans au bord de la faillite.

Nous avons donc remplacé la probabilité d’une dévaluation italienne périodique par la certitude d’une faillite de l’Italie qui est inconcevable tant elle aurait d’implications.

Il est bien trop tard pour introduire les mesures qui auraient dues être prises il y a 10 ans pour mettre l’Italie en situation concurrentielle avec l’Allemagne, et l’Allemagne ne veut pas, et on la comprend , subventionner l’Italie ad vitam aeternam.

Si la BCE se met à acheter les obligations italiennes dont personne ne veut, cela ne réglera rien, puisque le problème de fond, l’absence de compétitivité italienne ne sera pas réglé.

Seule solution pour l’Italie, sortir de l’Euro et revenir à sa monnaie nationale, ce qu’il faudra bien finir par faire. Et la dévaluation de la nouvelle Lire devrait avoisiner les 40%, ce qui mettra la France dans une situation impossible. Seule question : combien encore de souffrances inutiles à supporter par les populations avant que nos élites n’admettent qu’elles se sont lourdement trompées ?

Mais quand même, quelle étrange et désastreuse idée que cet Euro…


Sur le web

Voir les commentaires (6)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (6)
  • Ah non !
    * l’Italie dévalue en 1992, après quoi la lire reste stable : et pourtant l’Italie évolue toujours comme l’Allemagne jusqu’en 2004 environ, ce qui invalide l’hypothèse purement monétaire
    * En réalité le différentiel apparait non pas au passage à l’Euro, mais à l’adoption des réformes Hartz (2003-2005). L’Italie peut faire l’équivalent sans problème, et d’ailleurs elle a prévue, semble-t-il, de le faire.
    * la population souffre exactement de la même façon en cas de dévaluation et en cas de « dévaluation intérieure » (réduction des rémunérations brutes), sauf que la première est une tromperie alors que la seconde est vraie.

  • Si ce que dis Charles Gave est vrai, il reste un plan B : équilibrer le budget de l’État réduisant son champ d’action.

    La compétitivité par la dévaluation relève de la tromperie sur la valeur de la monnaie. On peut considérer que c’est la seule voie possible si on est fataliste quant au courage des politiques à dire la vérité. On peut considérer à l’inverse que le combat pour la vérité mérite d’être mené.

  • Mais si la dévaluation n’est pas une solution pour un pays qui quitte la zon euro, quelles autres solution existe-t-il ? De plus un pays qui dévalue selon moi fais comme l’a dit « P » souffrir sa population, mais je suppose que ce même pays sera victime d’une inflation très peu de temps après.
    J’ai 17 ans et je prépare science po si je peux avoir vos avis, ils me seront grandement utiles, merci !!

  • Ecoutez, non, là c’est n’importe quoi! Outre la remarque eP sur la dévaluation de la Lire et la situaient qui a suivi, affirmer que « Tous les investissements ont eu lieu en Allemagne, aucun en Italie. »

    Aux USA aussi il y a des différentiels de croissance entre les Etats, des taxes et impôts différents, le coût du travail varie et pourtant le Dollar demeure (même si on ne peut naturellement affirmer un exact parallèle entre l’UE et les USA).

    Désolé, autant on peut (on doit!) débattre de l’Euro, autant là c’est vraiment pas au niveau.

  • Houlà – mon clavier me joue des tours, désolé.

    … affirmer que « Tous les investissements ont eu lieu en Allemagne, aucun en Italie. » c’est tout simplement faux.

  • « P » pourrait-il expliquer en quoi une dévaluation constitue  » une tromperie »? Un pays qui vit au dessus de ses moyens voit sa monnaie dévaluer, les importations dont il est trop friand lui coûtent donc plus cher, il vend mieux à l’export et ses comptes commerciaux se rééquilibrent. Qui est trompé?
    A propos de souffrance de la population : comment vivent les italiens en ce moment?
    Les réformes : des lois vont-elles rapprocher à ce point les italiens des allemands?

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don