La Fayette, héros des deux mondes

« Le défenseur de la cause grande et juste de la liberté des peuples »

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La Fayette, héros des deux mondes

Publié le 20 octobre 2011
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On se plaint parfois du fait que la France manque de grands symboles historiques ou de figures emblématiques capables d’unir les Français par delà leurs divisions. Pourtant dans l’histoire moderne, il y a un homme qui transcende les partis et les querelles idéologiques et cet homme, c’est le marquis de La Fayette.

Par Damien Theillier

Le marquis de La Fayette fut la clé de voûte de deux événements immenses à la fin du XVIIIe siècle : l’indépendance des États-Unis et la Révolution française. Voltaire l’appelle « Le défenseur de la cause grande et juste de la liberté des peuples ». Madame de Staël lui écrit un jour de Rome : « J’espèrerai toujours de la race humaine, tant que vous existerez ! »

1° La Révolution américaine

Sans La Fayette, la révolution américaine aurait échoué. « A dix-neuf ans, je me suis consacré à la liberté des hommes et à la destruction du despotisme (…). Je suis parti pour le Nouveau Monde, contrarié par tous et aidé par aucun ».

Il est capitaine à seulement 19 ans, lorsque treize colonies britanniques en Amérique du Nord proclament leur indépendance. Après sa rencontre avec Benjamin Franklin à Versailles, comprenant le péril auquel les Américains étaient confrontés, il décide de rejoindre l’armée américaine. Louis XVI lui interdit de quitter la France pour l’Amérique et ordonne son arrestation. La Fayette s’évade en se déguisant et achète une frégate dans laquelle il s’embarque avec onze compagnons. Il offre alors au Congrès d’entrer dans l’armée comme officier sans se faire payer, sacrifiant une partie de sa fortune. Le Congrès acquiesce, attendant l’approbation de George Washington. Après la démonstration de son courage exceptionnel et de son professionnalisme au combat, il obtient le rang de général-major dans l’armée américaine.

En 1779, George Washington l’envoie en France pour demander de l’aide financière et surtout logistique de la part de Louis XVI. Ce dernier hésite mais La Fayette le persuade d’engager la France militairement. De retour en 1780, il est nommé par Washington commandant des troupes de Virginie. Il gagne la bataille de Yorktown et regagne la France en 1782 ou il est accueilli avec enthousiasme à la Cour.

2° La première Révolution française

Ensuite, il a été l’acteur décisif de la libéralisation de la monarchie, première phase de la Révolution française, avant la Terreur. Car il y a deux Révolutions bien distinctes et même contradictoires, puisque La Fayette fut pour l’une et contre l’autre : la révolution libérale de La Fayette (1789) et la révolution jacobine de Robespierre (1793), qui conduisit à la formation de l’État totalitaire.

En 1787, La Fayette prend un siège à l’Assemblée française des Notables et demande que le roi convoque les États-Généraux, devenant ainsi l’un des chefs de file de la Révolution française. Élu aux États-Généraux, il devient vice-président de l’Assemblée nationale, le 11 Juillet 1789 et présente à l’Assemblée un projet de Déclaration des Droits de l’Homme, inspiré de la Déclaration d’indépendance de 1776. Six jours plus tard, La Fayette est fait général en chef de la Garde nationale de Paris.

Il formule deux grands principes de gouvernement, inspirés de son ami Washington : « le pouvoir militaire doit être soumis au pouvoir civil » et « on doit séparer l’Église et le gouvernement ».

À 30 ans, le 14 juillet 1790, La Fayette est à son apogée. Il a obtenu la ratification de la Constitution par Louis XVI et il invite tous les Français à se rassembler au Champ-de-Mars pour une grande fête nationale appelée Fête de la Fédération. On ne le sait souvent pas mais la fête nationale française commémore le 14 juillet 1790. La Fayette, voulait que cette commémoration du 14 juillet soit une fête de l’unité de tous les Français. Une proposition acceptée par l’Assemblée. Ainsi, le 14 juillet n’est pas d’abord la date de la prise de la Bastille mais celle de la Fête de la Fédération et donc de la monarchie constitutionnelle.

En tête du défilé des délégations se trouve Thomas Paine, l’ami de La Fayette et l’auteur du livre qui a déclenché la révolution des colonies américaines : Le Sens Commun.

Madame de Staël écrit en juillet 1790 :

« Des femmes de premier rang se joignirent à la multitude des travailleurs volontaires qui venaient concourir aux préparatifs de cette fête. En face de la Seine qui borde le Champ-de-Mars, on avait placé des jardins avec une tente pour servir d’abri au roi, à la reine et à toute la cour. On voyait à l’autre extrémité un autel préparé pour la messe que M. de Talleyrand alors évêque d’Autun, célébra dans cette grand circonstance. M. de La Fayette s’approcha de ce même autel pour y jurer fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi ; et le serment et l’homme qui le prononçait firent naître un grand sentiment de confiance. Les spectateurs étaient dans l’ivresse ; le Roi et la liberté leur paraissaient alors complètement réunis. »

À ce moment-là, La Fayette considère que la révolution est terminée.

Mais le 20 avril 1792, l’Assemblée législative déclare la guerre à l’Autriche. La Fayette est appelé au commandement de l’armée française. Pendant ce temps, les sans-culottes prennent le pouvoir à Paris. Danton et Robespierre l’attaquent avec violence et réclament sa tête. Le 19 août, il est convoqué devant le tribunal révolutionnaire. Le 20 août, il prend le chemin de l’exil et se réfugie en Belgique. Quelque temps plus tard, il est arrêté par les Autrichiens, jugé comme un chef militaire ennemi et jeté dans un cachot à Olmütz, malgré les protestations du général Washington et les tentatives de Madame de Staël pour le libérer. Il n’en sortira qu’au bout de cinq ans, grâce à la paix de Campo Formio, délivré par les victoires de Bonaparte.

3° La Fayette et Bonaparte

Les deux hommes ne s’aiment pas particulièrement. En 1799, La Fayette est interdit de séjour à Paris par Napoléon Bonaparte qui redoute sa popularité. La Fayette se retire dans sa maison de campagne, un château nommé La Grange, en Seine et Marne. Il y reste quinze ans, s’enfermant dans un silence hostile, dans une opposition muette, comme « la conscience de la France » selon ses propres dires. Il enseigne l’anglais à ses enfants et La Grange devient le lieu de rendez-vous de tous les Américains en France.

Dans le choix de cette retraite agricole, il y a le constant souci du marquis d’imiter Washington dans sa retraite de Mount-Vernon. Son fils s’appelle George Washington de La Fayette, sa fille Virginie, en souvenir du général. Il entretient une correspondance suivie avec Jefferson, alors président des États-Unis avant de se retirer à Monticello. Ils dissertent de politique, d’amitié et de jardinage.

Pendant se temps, Bonaparte décime la France avec ses conquêtes pour asservir l’Europe, avant de tomber à Waterloo. Aux yeux de La Fayette, Bonaparte était le champion de la seconde révolution. Il a commencé sa carrière en s’opposant à ceux qui voulaient reprendre la grande tradition de 1789 et fonder en France un État représentatif. Il a supprimé tout droit d’opposition et détruit les libertés politiques qui en sont la condition essentielle.

En 1812, Napoléon disait de La Fayette :

« Tout le monde en France est corrigé ; un seul ne l’est pas, c’est La Fayette. Il n’a jamais reculé d’une ligne. Vous le voyez tranquille ; eh bien, je vous dis, moi, qu’il est tout prêt à recommencer. »

Pour mieux le museler, Napoléon lui offre d’être ambassadeur de France aux États-Unis. La Fayette refuse, il est déjà citoyen américain, il ne veut pas être diplomate auprès des autorités de son propre pays. Il répond « le silence de ma retraite est le maximum de ma déférence ». Lors du référendum sur l’institution du consulat à vie, La Fayette vote « non », avec une infime minorité de Français (9000 sur plus de 3,5 millions de « oui »)

4° Retour en Amérique

En 1818, à 61 ans, La Fayette recommence. Il est élu député de la Sarthe, siégeant dans l’opposition libérale avec son ami Benjamin Constant. En 1824, il n’est pas réélu. Il décide alors de tout lâcher et s’embarque pour l’Amérique. Il y est invité par le président James Monroe. Il est reçu comme un chef d’État. Mieux, comme le héros de l’Amérique. C’est l’apothéose. Toute l’Amérique se lève pour lui faire accueil. Il va y rester presque deux ans, parcourant 24 États, revisitant tous les lieux de sa jeunesse dans une tournée triomphale. Un corps d’armée spécial, les « Gardes La Fayette » est créé pour l’accompagner. Le Congrès lui vote une dotation de 200 000 dollars ainsi qu’un lopin de terre.

Lors de la révolution de 1830, il se rallie à la maison d’Orléans en soutenant Louis-Philippe. C’est lui qui le décore de la cocarde tricolore et lui remet le drapeau bleu-blanc-rouge. Mais il est vite déçu par le personnage. Pendant les dernières années de sa longue vie, il se bat pour l’indépendance de la Pologne, de la Belgique et de l’Irlande.

La Fayette s’est toujours décrit lui-même comme un « disciple de l’école américaine ». Toute sa vie, il s’est fortement impliqué dans le combat pour la liberté : la tolérance religieuse, l’émancipation des esclaves, la liberté de la presse, l’abolition des titres de noblesse, et la suppression des ordres.

Comme tous les libéraux de l’époque, il a du se battre sur deux fronts à la fois : celui de la gauche progressiste et révolutionnaire d’une part et celui de la droite réactionnaire et contre-révolutionnaire d’autre part. Soutenant l’idée d’une monarchie constitutionnelle, il était détesté tant des partisans d’une république que des tenants de l’absolutisme. Par suite, son opposition au régime personnel de Napoléon lui attira les foudres des bonapartistes. Enfin, les républicains modérés de la IIIe République n’avaient que du mépris vis-à-vis d’un homme qui ne souhaitait pas la disparition de la monarchie. Pour Clemenceau par exemple, la République était un bloc. Pour La Fayette, il fallait sauver la révolution des Droits de l’homme et oublier la révolution jacobine de 1793.

Dans une lettre à Lettre à M. D’Hennings, il écrit :

« La doctrine que je professe a été définie en peu de mots dans mes discours et mes écrits, confirmée dans tous les temps par ma conduite, et suffisamment distinguée par la haine et les excès révolutionnaires et contre-révolutionnaires de tous les oppresseurs du genre humain »

Le marquis meurt à Paris en 1834, il est enterré au cimetière de Picpus. Le général Pershing, commandant des troupes américaines, participera d’ailleurs le 4 juillet 1917 à une cérémonie sur sa tombe. Plusieurs discours furent prononcés sur la tombe de La Fayette, dont celui du colonel Charles Stanton qui lança la phrase historique : « La Fayette, we are here ».

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  • Grand. Merci pour cet article !

  •  » Bonaparte décime la France avec ses conquêtes pour asservir l’Europe »

    Ce genre de petite phrase nuit à la qualité générale de l’article malheureusement.

    Mais très bon article dans l’ensemble.

    • POurquoi ce n’est pas vrai?
      Un français ne peut pas comprendre cette phrase puisque l’Education nationale néglige totalement de traiter le sujet et que les historiens français sont faiblards sur la question.
      Napoléon est vu comme un simple caudillo qui tenta d’étendre le territoire français, remttre de l’ordre et redonner du prestige à la France.
      La vérité c’est qu’il a implanté un régime de terreur privant les français -omnibulés par la grandeur de la France- de libertés. Par les multiples guerres il a ravagé les récoltes dans toute l’Europe et celles en France étaient réquisitionnées pour nourrir l’armée provoquant des famines par-ci par-là sur tout le continent. Il a asséché les finances de l’Etat pour financer ses guerres. Par dessus tout -et cette version n’existe pas en France- partout où elles passaient les armées napoléonniennes massacraient les populations, un siècle et demi avant Hitler avec les moyens de l’époque, chapeau. Il suffit de voyager un peu partout en Europe pour se rendre compte que partout où elles sont allées il y a bien eu des massacres de civils -parfois atroces- de la part des armées napoléonniennes.

      • Heu, Jaffa par exemple est très largement connu.
        Le comportement de la contre-guerilla en Espagne à peine moins.

        C’est puéril de crier Ednat ! Ednat ! Dès qu’un sujet n’est pas abordé autant qu’on le souhaiterait.
        De toutes façons, personne ne retient rien en histoire du primaire au lycée de nos jours, alors l’historiographie officielle de nos jours… D’ailleurs la seule chose que l’on retient de Napoléon de nos jours, c’est qu’il a rétabli l’esclavage dans les colonies.

        Et je le rappelle, jusqu’à l’Espagne, c’est toujours la France qui est attaquée, et pas l’inverse.
        Après c’est sûr, ça part en sucette.

        Enfin, on parle de la Fayette en bien d’après des souvenirs lointain du lycée, en tout cas c’était le cas dans les années 90.

        • « Et je le rappelle, jusqu’à l’Espagne, c’est toujours la France qui est attaquée, et pas l’inverse. »

          C’est vrai entre 1792 et 1797 quand la première coalition (Autriche, Prusse, Royaume-Uni,Espagne, Piémont) tentent de mettre fin à la 1ère république. Mais tout de même, Napoléon occupe et annexe l’Italie du nord alors qu’il pouvait se retirer. Celles de la Hollande et de la Catalogne n’étaient pas de son fait.

          Mais par la suite c’est beaucoup plus discutable. Quand il s’en prend aux armées du pape qui contestait l’exécution de Louis XVI (le pape mourra en captivité par la suite) et annexe Venise en 1797 pour empêcher les autrichiens de le faire, c’est bien lui qui déclare la guerre.
          En 1798, quand il part pour coloniser l’Egypte alors province ottomane, c’est bien lui qui déclare la guerre, il le fait pour couper la route commerciale aux anglais vers les Indes. Sur le chemin il occupe Malte d’où il expulse l’ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jerusalem, de Rhodes et de Malte. En 1799, c’est encore lui qui agresse les ottomans en Syrie, ce sont 13.000 soldats qui prennent Jaffa, Gaza et Haifa. Le siège de Jaffa fut d’ailleurs particulièrement sanglant, 2000 turcs meurrent et durant 3 jours les soldats français pillent et tuent hommes, femmes, enfants, et finalement exécutent 3000 prisonniers sur ordre direct de Bonaparte. Il fit d’ailleurs pareil en Egypte où il exécute les prisonniers.

          En 1799-1800, les autrichiens réoccupent l’Italie et le Rhin, c’est lui qui contre-attaque hors des frontières de la France et occupe le Rhin. Après un moment de paix, en 1805 c’est lui qui reprend les hostilités avec la Grande-Bretagne (financier de la coalition) et par ricochet la troisième-quatrième-cinquième coalition (Russie, Suède, Autriche et Naples). Il transforme à sa guise la Prusse, la Pologne, avance et occupe Vienne, massacrant civils au passage. Il occupe ensuite l’Espagne de lui-même (le roi ne s’interpose pas) -réalisant pas mal d’exactions au passage lorsque la guerre d’indépendance de l’Espagne est proclamé- pour assurer le blocus continental face au blocus des anglais sur les mers. En 1812, il capture et met à sac Moscou.
          Certe, tout le reste n’est que batailles et offensives de chaque côté.

          Au total: on compte environ 2.500.000 soldats morts et jusqu’à 3.000.000 de civils en Europe jusqu’à 1 million en Espagne!!!)et outre-mer (, puisque ces guerres ont eu lieu aussi en Amérique, dans l’Océan indien ou au Proche-Orient. Ces civils ne sont pas morts uniquement dans des bombardements, c’est une évidence.

          • « En 1798, quand il part pour coloniser l’Egypte alors province ottomane, c’est bien lui qui déclare la guerre »
            Ce n’est pas Napoléon c’est le Directoire qui déclare la guerre, formellement. (Oui napoléon était promoteur du projet.)

            « En 1799-1800, les autrichiens réoccupent l’Italie et le Rhin, c’est lui qui contre-attaque hors des frontières de la France et occupe le Rhin.  »
            Oui, il contre-attaque. C’est donc bien de la défense.

            « en 1805 c’est lui qui reprend les hostilités avec la Grande-Bretagne »les hostilités ne reprennent pas. Elles continuent.

            Le bilan des guerres napoléoniennes pour l’Europe est très lourd et je ne vais pas décerner la palme du pacifisme et de la retenue à Napoléon. Quand on se replace dans le contexte historique, les armées françaises n’étaient pas plus brutales que les autres.

        • A partir de 1804, la conquête du continent est la conséquence de la stratégie personnelle de Napoléon. Il veut à la fois isoler le commerce anglais, mettre la main sur l’industrie des pays occupés qui commence à fleurir, et l’étouffer pour favoriser l’industrie française.

          Napoléon a ruiné l’économie européenne toute entière:

          Les pays occupés payaient des impôts très élevés dédiés au financement des guerres de la France, seuls les produits agricoles ou les matières premières pouvaient être exportés vers la France depuis les zones occupées afin de protéger l’industrie française. Beaucoup de produits français étaient soumis à de fortes taxes s’ils étaient exportés vers les pays occupés afin de garder la production nationale en France et couper l’approvisionnement de celles-ci, le gouvernement et la banque de France subventionnaient à plein l’industrie française pour étouffer les industries des pays occupés.
          L’Etat français expropria de grandes quantités de terres cultivables, en particulier dans les pays catholiques qui conservaient d’anciennes structures féodales, les divisa et les revenda, se faisant un paquet de poignon mais laissant certains royaumes sans le sou. Les colonies des pays occupés devaient produire pour celles-ci et par voie de conséquence la FRance (en particulier les matières premières). Par la banque de France et au moyen de décrets, s’exerça un protectionnisme qui généra énormément de contrebande, notamment avec les anglais, les pays du blocus continental ne pouvaient plus commercer avec celle-ci, entrainant privations et régression économique pour tout le monde.

        • A tout cela il faut rajouter bien évidemment toutes les destructions matérielles causées par la guerre, notamment en Espagne et en Russie.

          Juste encore un mot. Quand Napoléon revient en 1815 de l’Ile d’Elbe c’est encore lui qui ouvra les hostilités contre ce qui allait devenir la 6ème coalition en l’attaquant en Belgique où elle s’était retranchée. Ce qui nous mena à la grande défaite finale de Waterloo d’ailleurs.

  • Oui, de la première à la quatrième coalition, la réalité historique c’est que Napoléon lance des guerres de conquêtes n’est-ce pas.

  • Et oui, la France de Bonaparte est une république révolutionnaire au milieu de royautés qui voient leur système en péril avec l’exemple français. Il semble alors, que toute l’Europe soit l’ennemie de la France. La ligne Maginot n’existe pas encore et Bonaparte, puis Napoléon n’est pas du genre à défendre quand il peut attaquer…
    Comparer Napoléon avec Hitler est une connerie sans nom. Mais, on le sait, il est de bon ton par les temps qui courent de faire oeuvre de repentance à tout propos et de juger les personnages et les faits historiques à l’aulne du présent.
    Ces erreurs de sémantique critique sont monnaies courantes

    • Cessez de rentrer dans le moule mystique nous présentant Napoleon comme un grand homme et un libérateur, c’est ce que nous présentent les historiens français depuis 2 siècles, sur fond de propagande nationaliste. Les travaux en la matière côté français sont faiblards et indigents, et la réalité masquée.

      Encore une fois, pour ce qui est de 1792 à 1797, ce que vous dites est tout à fait vrai, la république se défend.
      Pour le reste, la stratégie de Napoléon était éminemment expansionniste, quand il attaque les ottomans en Egypte et en Syrie (son projet même s’il n’est pas encore empereur) et lorsqu’il impose le blocus continental pour faire la nique aux anglais, il n’attend pas que russes, autrichiens, prussiens lui déclarent la guerre. En 1805, oui le continent avait repris un semblant de calme, quand il décide de rentrer en Espagne soi-disant en paix pour aller au Portugal et s’assurer que le blocus fonctionne. L’armée française s’y comportera en envahisseur et non pas en ami, les témoignages de l’époque côté espagnol sont explicites, les vexations et les exactions des soldats bien connus des historiens (qui bizarrement ne sont pas français), et que dire de ce qui s’est passé en Pologne et en Russie?

      On ne peut pas comparer Napoléon à Hitler puisque les effectifs, le nombre de morts, la technologie et l’idéologie n’étaient pas les mêmes, et donc? Ca en fait un gentil pacifiste? En revanche le régime économique imposé par la France aux pays occupés est tout à fait comparable à ce que feront les nazis avec toutes les exigences et privations que j’ai énoncé plus haut. Qu’est-ce que vient faire cette histoire de repentance là-dedans? Qu’est-ce que ça peut bien me faire qu’un corse autoritaire et sanglant ait massacré des populations entières au nom de la France? La première des choses c’est de le reconnaitre avec détachement et pas défendre une ordure parce qu’il était français, c’est du pur nationalisme des plus abjects que vous pratiquez.

      • A partir de l’Espagne le bilan de Napoléon est difficilement défendable, c’est une évidence qui est apparu très tôt dans l’historiographie officielle, française, et pas seulement sous la restauration.

        Mais vous chargez la barque en ne réalisant pas que le comportement de son armée était au niveau moral de l’époque. Horrible pour aujourd’hui mais standard alors. Lisez ce que Jomini préconise par exemple pour la logistique des armées. Rappelons que ce Suisse a servi d’abord sous les couleurs françaises avant de servir chez les russes.

        Ce que vous écrivez est aussi puéril que de dire que la totalité des souffrances de la première guere mondiale sont imputables à Guillaume II.

        Pour en revenir à Napoléon, on a bien vu en 48 et 52 quelle impression il a laissé dans la mémoire collective.

      • Vous allez rendre Robespierre jaloux…

        • C’est sans doute un fait pour Bokassa. Je n’en sais rien je vous fais confiance. J’imagine que c’est plus classe de prendre napoléon comme modèle qu’un autre dictateur comme Cromwell.

          En revanche, un fait, Napoléon inventeur du coup d’état moderne ?
          L’expression « Coup d’état » renvoie bien au 18 brumaire, oui, tout elle qualifie aussi la prise de pouvoir de Gustave III de Suède. (indice : c’était avant Napoléon).

          Un fait, Napoléon inventeur de la dictature moderne ?
          Napoléon dictateur, oui, son inventeur, ptdr, moderne, rofl. (« moderne » dans un sens historique, ça se fini avec la révolution française. On pourrait le qualifier de premier dictateur contemporain à la limite, pour garder une terminologie très franco-française, et encore.)

          Un fait, Napoléon inventeur de la police politique ?
          En France, c’est sous Colbert qu’elle voit le jour.

          Il y a assez à dire en mal sur Napoléon pour s’épargner un tel n’importe quoi.

        • *soupirs*
          Je vous invite à me donner des liens, ou même, folie, une biblibiographie à l’ancienne, illustrant en quoi Napoléon est le fondateur du coup d’état dit moderne, de la dictature dite moderne. Qu’il s’agit bien d’un fondateur, pas qu’il eut été singulier.
          Et essayez de ne pas avoir une définition trop personnelle de « moderne ». C’est le proto-totalitarisme qui fait le caractère moderne ? Il est en germe depuis longtemps.
          Sous la troisième république, la crainte d’un coup d’état militaire était évoquée par la crainte du césarisme, pas du napoléonisme.
          Sinon Fouché officiait déjà avant l’Empire. Et, oui, c’est un lointain héritier de La Reynie.

          « Que personne ne se soit réclamé de Cromwell ou de Robespierre prouve que leur action se limite à eux »
          Vous voulez dire Steve Jobs a tout inventé car c’est lui qui a tout popularisé, par comparaison ?

  • remarquable article qui a effectivement le mérite de nous donner de quoi être fier d’être français. Merci

  • Les campagnes Napoléoniennes ont fait en France 1 million 1/2 de morts militaires et à peu près autant de victimes civiles…
    Germaine de Staël avait trouvé le mot juste, elle surnommait Bonaparte : « Le Robespierre à cheval ».

  • Il faut savoir qu’il y a en France 3 droites (au XIXe siècle) : une droite napoléonienne, une droite orléaniste et une droite légitimiste. Les libéraux, à la suite de La Fayette, se reconnaissent davantage dans la droite orléaniste, avec quelques réserves toutefois. Aucune adhésion complète ne saurait être accordée à une formation politique, quelle qu’elle soit.

  • Juste quelques lignes pour rappeler que le coup d’état moderne a été inventé par Léon TROTZKY et non Napoléon BONAPARTE, cf l’excellent ouvrage de MALAPARTE.

  • un article trés moyen, venant de quelqu’un qui ne connait pas bien la vie du hero des deux monde:

    ce n’est pas en rencontrant Franklin que la fayette se passionne pour la rebellion des insurgents, mais lors d’un repas à metz, avec le fils du roi d’angleterre…
    ce n’est pas lui qui gagne la bataille de york-town, mais il est l’initiateur de la bataille en coupant la route à cornwallis avec ses 2000 hommes, et en  » l’obligeant  » à s’enfermer dans la péninsule…
    dans l’été 1792, les montagnards réclament sa tète, mais l’auteur oublie de dire que lafayette à tenter de retourner ses régiments contre paris, ce qui est un cas de trahison avèré.
    la fayette n’a pas toujours combattu la gauche révolutionnaire, sous la restauration, il est trés lié aux  » carbonari « , loges extrémistes et républicaines.
    quand la révolution de 1830 survient, la fayette est largement gagné aux idées républicaines, et se fait rouler par louis-philippe.
    ce qu’a dit clémenceau, c’est:  » la révolution est un bloc  » et non pas:  » la république est un bloc  » …

  • biographie de la fayette: gonzague st bris.

    pour la periode américaine et prérévolutionnaire: les hommes de la liberté de claude manceron.

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