Albert, voyant extra-lucide

Pourquoi Albert Jacquard arrive à nous faire douter du bien-fondé de la liberté d’expression? Le Maître du monde vous répond

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Albert, voyant extra-lucide

Publié le 17 septembre 2011
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Depuis quelques semaines, Contrepoints vous propose L’humour du samedi. Vous y retrouvez des articles amusants, décapants même parfois, mais aussi, nous l’espérons, propices à la réflexion. Parmi nos meilleurs bretteurs délirants, le Maître du Monde est un as de la satire et de l’humour décalé.

S’il y a bien quelqu’un sur terre qui arrive à me faire douter du bien-fondé de la liberté d’expression, c’est Albert Jacquard.

En ce qui concerne les inepties, Jacquard ne fait pas dans le détail, Il fournit en gros et demi-gros.

Le plus énervant dans le phénomène de mode Jacquard est le soutien inconditionnel que les médias lui apportent, en le présentant systématiquement comme un intellectuel humaniste, sans même prendre la peine de porter un regard critique sur ce qu’il raconte.

Jacquard nous livre ainsi quelques nouvelles jacquardises dans un article intitulé « La lucidité d’Albert Jacquard » présenté par la Libre Belgique. Extraits :

Albert Jacquard […] prône […] le combat pour un monde plus solidaire qui retrouve le chemin du collectif.

Aïe ! Un monde qui « retrouve le chemin du collectif ». Bel exercice de style que voilà, pour exprimer le vrai rêve d’Albert Jacquard : le retour au communisme.

Cela fait 100.000 ans qu’on apprend à communiquer par des mots, mais cela ne fait qu’un demi-siècle qu’on a inventé de communiquer par des images.

Et c’est là qu’on découvre que Jacquard n’a jamais entendu parler des peintures des grottes de Lascaux, vieilles de 17.000 ans. Et l’écriture, Albert, c’est pas des images peut-être ?

Tout à l’heure, dans une salle d’attente, je me suis surpris à fixer comme un con un écran où passaient des ronds et des triangles. Nos cerveaux n’ont pas été conditionnés à être submergés par ces images qui bougent. Il nous faudra peut-être 50.000 ans d’apprentissage et en attendant, elle aussi est une drogue. Ces images qui nous fascinent sont des viols de la personne et les gens de la télé sont des violeurs.

Dans un éclair de lucidité (mot qu’il répète souvent), Jacquard reconnaît son gâtisme en avouant regarder comme un con des ronds et des triangles. Mais qu’il ne prenne pas son cas pour une généralité. Merci.

Ensuite Jacquard sort le bazooka : « nos cerveaux n’ont pas été conditionnés à être submergés par ces images qui bougent ». Hé Jack, l’œil est la première caméra au monde. Qu’y a-t-il de projeté sur une rétine sinon une image lumineuse qui bouge. Et je pense que ça dure depuis déjà quelques millions d’années.

Puis après le bazooka, le missile sol-sol : « ces images sont des viols de la personne ». Et le son qui sort de ma radio, c’est un viol de mes oreilles ? Et quand je suis plongé dans un livre (et Dieu sait si c’est également une drogue), c’est un viol de mes orbites ?

Une chose est sûre, mon cerveau à moi ne s’habituera effectivement jamais aux bullshiteries que peut pondre Jacquard.

Quand des gamins surfent, ils découvrent une science surgelée et préfèrent la machine au professeur alors que ce dernier peut leur parler de choses plus profondes et les faire réfléchir. Internet est à la recherche scientifique ce que la masturbation est à l’amour.

Mais depuis quand internet remplace-t-il l’école ? Et depuis quand les gamins surfent-ils pour découvrir la science ? À votre avis, quel est le mot clé le plus utilisé par les gamins sur google, « acide désoxyribonucléique » ou « Zemanova » ?

Tant qu’on gardera les idées de classements et de notes, cela n’ira pas. Les parents ont tort de les réclamer. […] Être premier, c’est stupide car on ne peut l’être que dans une seule dimension. La note, c’est l’unidimensionnalité.

Voilà voilà. Avoir 2/10 en histoire, 9/10 en chimie, 7/10 en gym et 5/10 en math, c’est… l’unidimensionnalité (tataaaaa). Et Jacquard est généticien ? Moi à sa place, je serais juste gêné.

 

 

 

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  • aff 😉 j’avoue que c’est très drôle, surtout la chute :))

  • Très drôle, surtout le titre.
    Albert Jacquard est un idiot savant. Ils ont quelque chose à dire dans leurs labos, mais sortis de là, ce sont des beaufs de café du commerce comme nous autres, qui font pas dans le détail.
    La différence est effectivement, qu’AJ fournit en gros et demi-gros. Bah, finalement comme tout beauf de café du commerce. Mais attention, à gauche. De ce fait, le beauf de gauche peut s’autoproclamer Penseur Universel Indigné. Les médias lui ouvriront leurs colonnes et leurs plateaux.

  • Tres bon article qui illuqtre tout a fait la maniere dont on arrive a denaturer les propos de quelqu un en s attachant a le denigrer, le ridiculiser sur qques points factuels (comparer son propos sur les images televisés a ce que la nature et faire semblanr de ne pas comprendre qie ce qui est visé c’est peut etre la publicité). Quelle arrogance outranciere; pourquoi ne pas en parler a l’interessé en question, je le sais ouvert a la critique.

  • J’ai toujours considéré Jacquard comme un con de classe mondiale

  • La diatribe est un art difficile… L’auteur confond la communication et l’expression, l’image et le signe, les stimuli de la nature sauvage, et ceux des médias de communication modernes. Quant aux citations interprétées à la hache, elles font, à coté de celles qui passent carrément à coté du point, piètre témoins au procès d’intention qui s’ouvre en introduction.

    Casser de l’intellectuel de gauche, pourquoi pas. Mais assurons nous d’être au moins au même niveau.

    • On peut rire de tout, mais pas avec tout le monde.

    • @Somnus Hermeticus: vous coupez les cheveux en 4. OK il y a des pics moins bien sentis que d’autres, mais il n’en demeurre pas moins que l’auteur de l’article met a jours des travers et des approximations tres caracterisitques des aphorimes pourris et des sophismes malsains que Jaquart erructe a chaque rubrique.

      Les gens qui apprecient Jacquart sont systemeatiquement des baudruches en politique.

  • L’auteur n’aime peut-être pas Jacquard, c’est son droit, mais il me semble que son article illustre plus sa bêtise à lui que celle de sa cible…

    D’abord, il nous ressort un article de… 2006. On admire le scoop (dans une rubrique « actualité »!). Ensuite, il nous sort des citations décontextualisée en raillant Jacquard sur Lascaux, alors qu’il parle d’une chose précise (la télévision). Enfin, cerise sur le gâteux, il croit faire le malin en dénonçant le vieux qui pense qu’Internet remplace d’école, alors qu’1/3 de l’entretien est consacré à… l’école.

    Je ne sais pas si Albert Jacquard doit être gêné de ce qu’il est, mais il semble sûr que l’auteur de l’article doit être gêné de ses sorties pathétiques. L’article n’est pas signé, signe sans doute qu’il l’est. Eclair de lucidité?

  • C’est dans les années 70 que nos chers médias ont commencé à faire parler des « penseurs » issus du monde scientifique, avec, pour commencer, Louis Leprince Ringuet, le « grand cerveau souriant », cerveau que Marcel De Corte qualifiait de « cahute balayée par tous les vents du siècle » et il ajoutait avec son humour ravageur « et il ne s’enrhume jamais! ». Ensuite on nous a balancé Hubert Reeves qui, sorti de ses planètes, débloque à qui mieux mieux, et Jacquard en prime vient déconner de temps en temps sur les étranges lucarnes. Notez bien qu’il lui arrive de sortir des vérités dans le tas: on peut pas se tromper tout le temps.

  • Et la psychologie dans tout ça
    Si vous analysiez Jacouille à l’aune de sa psychologie, vous trouveriez des circonstances atténuantes à ce pauvre individu…
    Cet homme est né avec un cerveau hypertrophié, une libido importante et un physique de monstre…
    A l’époque de sa sexualité active, il n’avait comme choix que des perverses ou des tarifées, ce qui est triste pour parler d’amour. Son physique s’est amélioré au fur et à mesure que sa sexualité disparaissait…
    l’amour est donc virtuel, Dieu n’existe pas et le communisme, l’utopie pour son cerveau mal à l’aise dans son corps repoussant…

  • Après le « Indignez-vous ! » de Stephane Hessel on nous sort le Jacquard.
    Les poussées de révolutionnairite gériatrique ne finissent pas … L’avantage c’est que cela occupe nos intellectuels de gauche !
    Oops, pardon pour la gaffe, tout le mode sait que « intellectuel de gauche » est une redondance…

  • Pagifer, bien vu, la révolutionnairite gériatrique. Dit plus crument : le radotage sénile.

    Mais il y a pire encore : le people auquel on demande d’éclairer le monde. Vous avez Lilian Thuram qui sait tout sur tout et Josyane Balasko qui vous explique ce que vous devez penser.

  • Les commentaires sont fermés.

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