Lausanne : l’efficacité de l’anarchie routière

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Lausanne : l’efficacité de l’anarchie routière

Publié le 13 septembre 2011
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À Lausanne, le 7 septembre, suite à une panne d’électricité, le visage de l’anarchie routière a été, pendant une grosse heure, celui d’une circulation fluide, sûre et fondée sur la seule bonne volonté des automobilistes.

Par Georges Kaplan

Le 07.09.2011, la panne des feux rouges à Lausanne n’a pas posé de problèmes de circulation

De mémoire de Lausannois, on n’avait jamais vu ça. Ce mercredi 7 septembre entre 7h45 et 8h50 du matin, une quinzaine de jours après la rentrée des classes, en pleine semaine et à l’heure de pointe, il n’y avait pratiquement aucun bouchon dans la capitale vaudoise. Selon Georges-Marie Bécherraz, qui rapporte l’événement pour 24heures.ch, « le trafic s’est écoulé avec une fluidité comme on n’en voit que le dimanche à une heure pareille de la journée. » L’origine de ce petit miracle ? Eh bien tout simplement une panne d’électricité qui a rendu les feux de circulation inopérants dans une bonne partie du centre-ville. Pendant un peu plus d’une heure, la circulation de Lausanne n’était plus régulée ; c’était, à proprement parler, l’anarchie.

On se serait attendu à une circulation totalement bloquée, à de la taule froissée et à quelques solides empoignades entre helvètes exaspérés mais il n’en fut rien : la circulation a rarement été aussi fluide, il n’y a eu aucun accrochage à déplorer et tout ceci s’est passé dans la bonne humeur. Ce que nos voisins vaudois ont vécu c’est une expérience de coopération sociale spontanée et ce qui fait toute la valeur de cette expérience c’est qu’elle a eu lieu dans une ville de taille tout à fait respectable sans être le moins du monde prévue par qui que ce soit. Et ça a marché : le visage de l’anarchie routière a été, pendant une grosse heure, celui d’une circulation fluide, sûre et fondée sur la seule bonne volonté des automobilistes.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’idée selon laquelle une absence quasi-totale de règlementation routière serait supérieure à tout point de vue à notre arsenal législatif actuel n’est pas vraiment nouvelle. Depuis des années déjà, des gens tout à fait sérieux défendent cette idée comme Hans Monderman, un ingénieur de la circulation hollandais qui a même eu l’occasion de la tester en grandeur nature dans la petite ville de Drachten aux Pays-Bas. Bilan des courses : non seulement la circulation est parfaitement fluide mais le nombre d’accidents constatés dans les rues de Drachten a été divisé par quatre depuis que l’anarchie1 y règne ; piétons, cyclistes et automobilistes y vivent en harmonie, sans signalisation ni voies réservées. Depuis, plusieurs villes du nord de l’Europe s’y sont mises à leur tour : en Allemagne, au Danemark et en Angleterre, on éteint les feux de circulation et on ne les rallume plus ; même le maire de Londres semble acquis à cette idée depuis quelques temps.

Le fait est que, partout où l’expérience a été tentée, la coopération sociale spontanée se révèle systématiquement plus efficiente et plus sûre que les systèmes codifiés et coercitifs qui dominent aujourd’hui. Sachant qu’ils ne sont plus protégés par la signalisation, les gens roulent plus prudemment, restent attentifs à leur environnement, se montrent volontiers plus courtois et abandonnent les comportements dangereux induits par la signalisation elle-même2. L’absence de passages piétons et de pistes cyclables laisse émerger une nouvelle hiérarchie où les usagers les plus fragiles deviennent prioritaires sans pour autant abuser de cette position. D’un système fondé sur une régulation arbitraire du trafic, on passe ainsi à une autogestion infiniment plus souple, qui s’adapte d’elle-même au cas par cas et ne repose plus sur la contrainte mais l’intérêt bien compris de tous.

C’est en tout cas ce que semble en avoir retenu M. Matthey, le chef du Service lausannois des routes et de la mobilité, qui envisage la possibilité de reconduire l’expérience en le faisant exprès cette fois-ci. Ce qui est amusant3 quand on y repense, c’est d’imaginer la réaction d’un élu local si quelqu’un avait eu l’idée saugrenue de lui proposer de laisser ses administrés s’administrer eux-mêmes : « Laisser les gens faire ? Mais vous n’y songez pas malheureux ! Ce serait l’anarchie ! »

—-
Sur le web.

  1. J’exagère un peu ; il reste tout de même un code de la route qui se limite à « priorité à droite » et « ne pas couper la route d’un autre ».
  2. Qui n’a jamais accéléré pour éviter un feu rouge ?
  3. Quoique, pas vraiment…
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  • Bordeaux a récemment installé à grand frais des détecteurs au dessus des feux pour repérer les bus et leur donner la priorité aux croisements, la politique étant de rendre la vie infernale aux automobilistes et de n’avoir plus que les transports en commun en centre ville, ou les deux roues.
    On subit une soviétisation rampante et dans une ville dont le maire est prétendument de droite !

    • Sa politique étant d’éliminer les voitures du centre ville dans la mesure du possible.

    • « […] la politique étant de rendre la vie infernale aux automobilistes et de n’avoir plus que les transports en commun en centre ville, ou les deux roues. »

      En tant que Bordelais, c’est bien l’impression que j’ai…

      « On subit une soviétisation rampante et dans une ville dont le maire est prétendument de droite ! »

      Parce que la collectivisation rampante, c’est une prérogative de gauche?
      État-Maman ou État-Papa, gauche ou droite, c’est kif-kif! Seule la clientèle électorale change.

      • +1

        Va bien falloir un jour que les libéraux ouvrent les yeux là-dessus. Enfin, ceux qui ne l’ont pas encore fait.

      • « Parce que la collectivisation rampante, c’est une prérogative de gauche? »
        —————–
        Bah oui, c’est quand même la règle, l’exemple français n’étant qu’une exception qui confirme la règle. Sarko a quand même été élu sur un programme de droite (baisse de l’impôt, simplification administrative, réduction de la fonction publique, réduction de la dette…), ce n’est pas parce qu’il a retourné sa veste qu’il faut mettre la tentation collectiviste sur le dos de la droite en général. Dans d’autres pays, il y a une réelle alternative politique à droite pour moins d’interventionnisme d’Etat, il suffit de voir le programme du parti Liberal (au vrai sens du terme, et non au sens « gauchiste » américain) en Australie ou celui de Perry, probable futur président US en 2012.

        • « ce n’est pas parce qu’il a retourné sa veste »

          Il a été ministre du budget sous Balladur et devine, les déficits et la dettes ont explosé. Il n’a donc pas retourné sa veste.

          « mettre la tentation collectiviste sur le dos de la droite en général. »

          Cite moi des pays où la droite fornique sans honte mais sans assumer avec des communistes depuis 3 générations. Depuis 45, la droite française n’est plus anticommuniste ni libérale si tant est qu’elle le fut un jour.

  • Excellent. Maintenant il faudrait un article sur la privatisation des routes (voir Vincent Bénard).

  • ca marche surtout parceque c’est une situation spéciale et déstabilisante
    si vous répétiez l’opération indéfiniment cel dégénèrerait très vite parce qu’en devenat la norme elle eprdait le coté déstabilisant et le naturel reprendrait le dessus.
    si on sonne chez vous exceptionellement pour demander un coup de main vous serez bien plus serviable que si cela se répète quotidiennement
    Dans une situation spéciale l’humain devient raisonnable mais il reste très égoiste dans son « territoire quotidien »

    • Relis l’article, tu verras que c’est déjà appliqué dans d’autres villes officiellement.

    • Ah bon ? vous avez des références, des études qui prouvent, non, même pas, qui laisse penser ça ?
      c’est ce que vous voyez dans les allées des supermarchés le samedi à l’heure de pointe, où il n’y a pas la moindre signalisation (tout juste une vague norme sociale qui fait qu’on se met plutôt à droite, et qu’on laisse la priorité aux vieux etc. ) ?
      Vous-même, c’est le genre de comportement que vous adopteriez ?
      Non.
      Supprimer les feux et la signalisation diverse, on fait ça tous les jours dans des villes de taille raisonnable, c’est exactement le principe du rond point, maintenant généralisé (et même un peu trop…). Avant les feux rouges, les gens roulaient, et ce n’était pas pire (il y a même quelque part sur internet un très joli film d’avant guerre (avant 1914) d’une grande artère française, où piétons, automobile et tramway se partage la chaussée dans un joyeux bordel sans que ça soucis personne ; certes le véhicule le plus rapide ne dépasse guère le 20 à l’heure, mais de nos jours personne ne rêve de circuler à une telle vitesse )
      Les gens ne sont pas un troupeau stupide qu’un berger doit piloter pour qu’il ne fasse pas n’importe quoi. Ce sont pour l’essentiel des gens raisonnables, de bonne volonté, et près à accorder aux autres le respect qu’ils attendent eux-mêmes, ce qui rend les régulations routières à peu près inutile ; quant aux quelques exceptions, ils se foutent des feux rouges autant que des gens, alors la régulation ne les fait pas se comporter mieux.
      En fait, il faut rester raisonnable : il y a sans doute des situations où une régulation est utile, seulement ça ne justifie pas le développement délirant des outils de régulation. L’habitude ça devrait plutôt être l’absence de régulations, sauf exceptions à justifier.

    • L’exemple des ronds points en France depuis 20-30 ans montre quand même que sur ce plan là le bénéfice peut perdurer.

  • Et ceux qui roulent sans permis, sans assurance, drogués, au volant de bolides financés par le narcotrafic, vous croyez qu’ils vont spontanément devenir courtois au volant et s' »auto »-réguler ?
    Ce sont ceux-là qui posent un problème. Or du fait de ces comportements inciviques, ce sont les autres qui sont sont punis et taxés. Qui financent des radars avec leurs impôts et péages.
    Pour reprendre la métaphore du supermarché, les caddies étaient à libre disposition, c’est lorsqu’on les a retrouvé n’importe et à des kilomètres, qu’il a fallu les enchainer et les consigner.
    Je ne crois pas au civisme spontané en France. En Suisse, un piéton met un pied sur le passage protégé, tout le monde s’arrête. Pas en France.

    • Il faut un minimum de logique, ceux qui roulent sans permis et/ou sans assurance ont tout intérêt à éviter les accidents, donc à s’autoréguler et à devenir courtois.

      • Ils deviennent tellement courtois qu’ils n’hésitent pas à sortir des flingues et à abattre des policiers, mais vous me direz que les policiers sont le résultat du manque d’autorégulation, et qu’ils n’avaient qu’à pas se trouver au bout du flingue.
        Non seulement le Français est discourtois de nature, il fait de sa voiture un symbole de virilité, mais en plus, il a une mentalité « pas vu pas pris ».

      • @Minitax
        C’est mignon tout plein ça!!!

    • Et depuis qu’on peut mettre un bout de plastique dans un caddie, on en retrouve plus hors du parking du supermarché ? Je ne crois pas non.

      • Le but de la consigne des caddies était d’éviter de les retrouver à tous les vents (au sens propre) sur les parkings de supermarché et de faire involontairement du stock car avec.

        Ouais, parce qu’un caddy ça ne vaut pas 1 euro hein.

  • « si vous répétiez l’opération indéfiniment cel dégénèrerait très vite parce qu’en devenat la norme elle eprdait le coté déstabilisant et le naturel reprendrait le dessus. »
    ———————-
    Rien ne vaut l’exemple par l’image : http://www.youtube.com/watch?v=gZ0IAsNHZYk
    Mais c’est vrai que les faits, ça ne compte pas. Ce qui compte, c’est les arguments à la noix sortis du chapeau pour justifier l’infantilisation et la déresponsabilisation des individus.

  • En parachutisme il n’y a qu’une seule règle de circulation : quand on va se percuter frontalement, on tourne à droite.

    On circule en 3D, c’est beaucoup plus dur qu’en 2D, et je n’ose imaginer le bordel si on avait inventé des lignes imaginaires à suivre pour se poser sur le terrain des vaches.

  • Tout ceci est quand même à relativiser.
    Prenons l’exemple du Caire que je connais bien.
    Les feux tricolores n’existent pas partout, et il y a des accidents tous les jours.
    C’est la loi du plus fort, qui s’y applique, c’est à dire celui qui a la plus grosse voiture qui est prioritaire.
    L’ordre spontané devient vertueux, seulement lorsque ses acteurs, ont conscience que leur discipline mutuelle concours à la réalisation de l’oeuvre commune.
    Dans le cas contraire, l’individualisme et l’égoisme reviennent au galop.

    • L’Egypte est un pays largement nourri au socialisme et donc à l’irresponsabilité.

    • Le Caire, et plus généralement toutes les capitales des pays sous-développés :
      Croyance que tout ce qu’on ne voit pas n’existe pas, ils foncent, avec des voitures qui chez nous seraient à la casse depuis longtemps, se fichant éperdument de tout qui vient des rues latérales, qui n’existe pas puisque ça ne se voit pas, pilent à la dernière seconde. Et des freins, ils n’en ont pas toujours.

      France :
      En voiture, je ne veux pas être victime d’un chauffard drogué, alcoolique, à la vue basse ou qui a besoin de montrer sa bite. C’est pourquoi je m’accommode de la réglementation.
      L’exemple de la circulation est particulièrement mal venu pour démontrer les bienfaits de la Main Invisible.
      Moi je suis pour que la main soit bien visible, et non seulement visible, mais fluo et clignotante, la main du gendarme.
      Ras le bol des cons au volant.

    • « Les feux tricolores n’existent pas partout, et il y a des accidents tous les jours. »
      Certes. Mais la question est : est-ce qu’une batterie de feu tricolore, de panneau etc. changerait quelque chose ?
      Si les gens ne respectent pas les autres ni le code, en quoi ça va changer si on multiplie les signalisations ?
      Ça ne veut pas dire qu’une présence policière est illégitime ou inutile, note bien, ni même qu’on peut se passer des normes sociales dont la plus minimale : la « politesse ». Tout ce qu’on dit c’est que très généralement des feux tricolores, des stop et des sens interdit partout, ça n’améliore pas la circulation, ça la gène.

  • le trafic de toutes façons est beaucoup plus cool et relax qu’en france,meme sans panne de feux,alors l’exemple n’est pas bon

  • Exemple amusant mais de là à en tirer des conclusions politiques… Je préfère conduire en France qu’au Liban.

  • Toute personne ayant voyagé au Vietnam aura forcément été frappée par les carrefours complètement anarchiques et pourtant jamais bloqués (par exemple: http://www.youtube.com/watch?v=38VawH2fZ5U, et encore sur celles ci on ne voit pas de piétons qui traversent en diagonale). C’est un bel exemple d’autorégulation car, vu la densité du trafic, il est quasi impossible de conduire de manière agressive.
    On remarque quand même que le système reposant sur l’usage intensif du klaxon, il est plutôt bruyant.
    Par contre, il est aussi hors de question d’aller vite: l’ensemble des usagers de la route doivent caler leur vitesse sur celle des deux-roues légers, les seuls à être adaptés à une circulation à la fois dense et anarchique. D’une manière générale, on ne va pas plus vite qu’un cycliste raisonnablement en forme. Cela dit, c’est une vitesse tout à fait convenable pour les déplacements urbains, elle est même consubstantielle d’une meilleure fluidité du trafic: à vitesse réduite l’intervalle entre les véhicules est plus faible, et donc le débit global augmente.
    Donc si on instaure le même genre de système à Paris, il est probable qu’on élimine pas mal d’embouteillages, par contre la vitesse sera en pratique limitée à 20 km/h 24 heures sur 24. Les automobilistes regretteront alors le temps béni des voies de bus et des feux rouges à tous les carrefours. Sauf si entre temps ils sont passé au vélo et à la voiture électrique.

    • Il y a longtemps que vous n’avez pas circulé dans Paris : la vitesse moyenne de circulation des voitures y est inférieure à 10 km/h. Mettre artificiellement à « égalité » les voitures et les vélos, tout en « qualifiant » les transports en commun était d’ailleurs un des objectifs de l’actuelle mairie.

      • Oui mais c’est à coups de voie de bus et de piste cyclables, rien à voir donc avec les feux tricolores, qui a Paris permettent au contraire de rouler vite sur les grands axes (quoi que vous en disiez on peut encore faire du 80 sur le boulevard Malesherbes quand on chope l’enchainement de feux verts).

    • Amusant l’exemple du paradis routier avec le Vietnam, presque le triple de mort avec moitié moins de voiture qu’en France. A suivre « le paradis des droits de l’homme » avec la Syrie ?

      Article à ranger justement dans la catégorie humour.

      • Le « moitié moins de voiture », c’est sûr que c’est faux ! Le Vietnam n’a même pas le dixième de voitures.
        Quant au « triple de morts », vous le tenez d’où ? Et puis il faut savoir comment est le SAMU et l’infrastructure de secours et de soins dans un pays pauvre (et communiste mais bon, c’est un pléonasme) ! Quand je passais au Vietnam il y a 15 ans, il y avait un énorme incendie d’un immeuble flambant neuf à Saigon. Ils n’avaient pas un seul camion de pompier opérationnel pour venir sur place et l’immeuble avait brûlé jusqu’au sol, résultat plusieurs centaines de morts !

        Mais bon, il n’est pas question de comparer pays à pays, il est question de comparer le même endroit avec ou sans feux de circulation. Décidément, il y en a qui sont long à la détente.

        • J’aurais du dire « véhicules » mais les chiffres sont dans ces clous, personne de sérieux n’aurait envie de citer le vietnam pour l’exemplarité de sa SR.

          Osef de toute façon. Il n’est « question » d’absolument rien parce que conclure sur une journée sans feu à Lausanne et faire le sourcil en circonflexe mode chainon manquant dessus franchement faut oser. Les rond-points n’ont pas poussé tout seul, à certain endroit les feux ou autres moyens de régulations prouvent leurs nécessité tout les jours et le tout est un poil plus complexe que tout/rien.

          • @Pat352
            Il n’y a pas que l’exemple sur UNE journée et qu’à Lausanne, vous faites exprès de ne pas comprendre ou quoi ?
            Comme c’est écrit clairement dans le texte, il y a déjà des villes qui ont définitivement enlevé les feux de croisement et qui ont vu baissé significativement le taux d’accident. Il suffit de 2 secondes de recherche pour les trouver. Les faits sont les faits, et ce n’est pas parce que vous êtes incapable de concevoir que ça puisse exister ne signifie pas que ça n’existe pas !

          • Pour un type qui a autant de secondes à dépenser tu lis/comprend singulièrement mal parce que là tu t’acharne consciencieusement sur un homme de paille.

            Il part de villes bourré de rond-points, de pavés et de ralentisseurs pour arriver à la conclusion que « l’anarchie routière » et « le seule civisme » des usagers amène la sécurité ce qui est un amusant sophisme, aussi amusant que de citer le Vietnam pour son exemplarité routière.

            Une piste pour toi, Drachten dont il est question dans l’article: http://velobuc.free.fr/drachten.html

  • que ceux quicroient que c’est la régulation qui fait le civisme consulte les travaux de Hans Monderman, qui prouvent exactement le contraire. la régulation routière déresponsabilise. C’est comme pour les banques…

  • Une vidéo d’un carrefour à fort trafic à Portishead, avant et après la suppression des feux : http://www.youtube.com/watch?v=F9mzfN5i7ds
    Avec feux : 20 minutes pour traverser la ville
    Sans feux : 5 minutes pour faire le même trajet

    Ca se passe de commentaire, ce qui n’empêchera pas nos drogués au dirigisme de continuer à commenter. Et c’est souvent les mêmes qui se proclament « progressistes ».
    Il ne manque plus que l’argument « mais qu’est ce qu’on va faire des fonctionnaires qui plantent ces feux et les usines qui les fabriquent !

  • On les reconvertit et on les affecte à d’autres tâches, éolien, photovoltaïque. Ou voiture électrique, cf sur TF1 : « C’est ma Terre où je m’assois, qu’on n’y touche pas ! », bourrage de crâne, jour après jour, propagande éhontée, sponsorisée par Renault ES.
    Il y a le bien : vélib, transports en commun, covoiturage.
    Il y a le mal : la voiture.
    La bienpensance bobo de centre-ville a imposé la traque à la voiture pour son petit confort, le secteur commercial a vu l’aubaine, les municipalités font des ronds-points avec oeuvre d’art dessus et peut-être dessous de table, et l’Etat taxe tout ça.

  • Tout à fait d’accord avec les 3 premières lignes de votre commentaire, mais pas tout à fait d’accord avec les 5 dernières lignes :

    Dans les grandes villes où la circulation de voitures est très dense (je suis parisien et je connais le problème), la liberté de chacun à circuler en voiture provoque des externalités négatives :
    – ralentissement de la circulation
    – bruit et pollution de l’air
    Dans ce cas, je trouve que l’intervention des municipalités est justifiée lorsqu’elle vise à réduire la circulation automobile et à faciliter les déplacements en transport en commun ou en vélo. En Europe vous trouverez plusieurs pays qui ont mis en place dans les grandes villes des restrictions à la circulation automobile : péage urbain, stationnement urbain très cher, rues et quartiers réservés aux piétons et aux vélos, etc. Même l’Italie (qui est un pays latin comme la France, ou la voiture fait partie de la panoplie de l’homme authentique) a réduit la circulation des véhicules privés.

    En dehors des grandes villes le problème ne se pose pas, sauf en période de grand départ en vacances, mais les vacanciers n’ont qu’à décaler leur départ.

    • Ne pas confondre la cause et la conséquence : si on transforme un boulevard de 2 fois 3 voies (avec tourne à droite et tourne à gauche) en une seule voie à sens unique en mettant couloir de bus dans les 2 sens, piste cyclable et trottoirs de 10 m de large… c’est sûr que ça va moins bien fonctionner : bah oui, ça bouchonne, vous voyez bien qu’il faut plus de transport en commun !

  • « pollution de l’air »

    Le CO2 n’est pas un polluant. Si c’en est un, il faut virer tous les habitants des villes.

    Avant, tout le monde pissait et chiait dans la rue, les paysans se ramenaient avec leur animaux : bonjour l’hygiène des rues, ce qui explique pourquoi à New York toutes les vieilles habitations ont des escaliers à leur entrée. La voiture a donc été un progrès.

    « En dehors des grandes villes le problème ne se pose pas »

    Je vous mets au défi de traverser la ville d’Auch (25 000 habitants) en moins d’une demi-heure. Il fallait une heure autrefois pour traverser la ville de Foix (11 000 habitants) pour aller en Andorre.

    • A Theo31

      « Le CO2 n’est pas un polluant. »
      Je n’ai pas parlé de CO2 et je suis d’accord avec vous. Je dis simplement que l’odeur des gaz d’échappement et les nuisances sonores sont désagréables et sont des externalités négatives, qu’il faut prendre en compte.

      Je ne veux pas non plus la décroissance ni revenir en arrière (concepts démagogiques à la Montebourg ou Duflo), au contraire je suis pour la croissance et pour le libre marché.

      Regardez ce qui se passe dans beaucoup de villes européennes : Scandinavie, Allemagne, Pays-Bas, Italie, etc : on limite l’accès aux voitures en centre ville et beaucoup de places et de rues sont devenus des lieux de convivialité et ont attiré à nouveau des habitants qui ne redoutent plus de subir les nuisances provoquées par la circulation automobile.

      Bien sûr que la voiture a été un progrès mais, comme pour tout progrès, il faut prendre en compte les externalités (positives et négative) provoquées par ce progrès. Ceci est un des concepts de base de la théorie économique.

  • Il y un problème de saturation des centre-ville. Les embarras.
    Sous Pompidou, on a privilégié une réponse pragmatique : la fluidité (voies rapides), afin que les voitures passent sans s’attarder.
    Les municipalités de gauche pensent le résoudre par la répression.

    L’idéologie du vélo me fait penser au jdanovisme, aux images du réalisme socialiste ou de la propagande nazi : l’exaltation du physique « sain ». Cette idolâtrie du vélo, du bio, est suspecte et vous met mal à l’aise.

  • Je ne vais pas écrire à nouveau ce que j’ai écrit, donc je vous conseille de relire avant de sortir un discours qui ressemble étrangement à la rhétorique socialiste.
    La question n’a rien à voir avec gauche ou droite ou répression socialiste. S’il vous plait ne mélangez pas tout (il y a déjà assez d’omelettes norvégiennes en France).
    Je préfère raisonner à partir de l’analyse de la réalité que de concepts intellectuels sans aucune emprise sur le réel : je me répète, mais regardez ce qui se passe dans beaucoup de villes européennes (gérées par la gauche ou la droite), où l’accès des voitures au centre ville a été limité. Ces villes ont aussi développé des voies rapides en même temps que les restrictions en centre ville.

    Il ne s’agit pas d’idéologie. Il s’agit au contraire de répondre de façon pragmatique à un problème réel (et je me répète à nouveau) qui est celui des externalités négatives provoquées par les nuisances. Ceci n’a rien de nazi ni socialiste et fait partie de l’analyse économique classique et libérale.

    C’est un problème identique à beaucoup d’autres comme les rave-parties, les discothèques en plein-air, etc.

  • Hello George ! What else ?
    En signature et aussi à droite de l’écran, votre CV : par pitié, ôtez ce S que je ne saurais voir à George.
    Sur votre site, vous rougissez de confusion d’avoir été cité par Europe 1 en tant que chroniqueur chez…Daubeur.fr.
    Et Contrepoints alors ?

  • Après avoir lu une bonne partie des commentaires je suis surprise de voir une fois de plus la politique se méler à tout. L’exemple cité dans cet article se situe en Suisse et un autre, brièvement, au Pays Bas. Je ne me targue en aucune facon d’être une sociologue, mais je pense qu’il faudrait aussi ne pas oublier que les mentalités dans chaque pays changent. Prenez simplement un billet de train ou d’avion et une valise et allez vous perdre seuls quelques jours dans un pays voisin et ouvrez grand vos yeux. Si comme moi vous vous trouvez surpris par le calme que vous pouvez avoir dans une artère commerciale à Berne à 5 h de l’après-midi, ou une peur respectieuse de la police en Allemagne, vous verrez la difficulté de calquez ses exemples avec la mentalité francaise.

  • Je confirme, pas de feux rouges en Bolivie… et après 3 mois à conduire un bibliobus, j’abonde en ce sens, les routes sont sûres même sans feux rouges et policiers !!! A Santa Cruz il est possible de traverser la ville en ne s’arrêtant presque jamais !!!
    Laissez nous vivre !!! (Le pire c’est que les feux rouges sont tous désynchronisés dans ma ville, une peine… et une déresponsabilisation des conducteurs !)

  • Ceci est possible en Suisse ou dans les pays nordiques mais inenvisageable dans les pays latins, France en tête ou cela finirait a coup de couteaux

  • dans le pays développé, on se rends compte que plus on regule plus ca bloque – il y a donc des initiaitives (cf UK) ou on supprime les codes — plus de feux, plus de stops, plus de limite de vitesse mais plus de trotoire non plus, du coup les voiture sont obligés de rouler à trente. Ca marche très bien !
    Cf http://blog.tcrouzet.com/

  • Les conducteurs en Ethiopie auto régulent le traffic…
    La main invisible https://www.facebook.com/video.php?v=697618563629523
    il y a pleins de pays en voie de développement où il y a un code de la route qui est très peu respecté. Ça fonctionne bien mais alors pour les piétons, c’est pas pratique. la vérité empirique demeure :
    la réglementation ne fait jamais qu’augmenter les coûts, elle ne réduit pas le risque moyen.

  • Les commentaires sont fermés.

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Il n’y a pas lieu de chercher à substituer à la démocratie représentative une forme de démocratie supposée supérieure que serait la démocratie directe. Il suffit de voir comment votent généralement la Suisse francophone ou la Californie pour comprendre que la démocratie directe en France se traduirait par un recul significatif de la liberté.

En contrepoint de l’article de Jacques Legrand : Français, savez-vous ce que vivre en démocratie directe voudrait dire ?

Régulièrement, aussi bien du côté de l'extrême gauche que de l'extrêm... Poursuivre la lecture

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