Famille durable et mariage, réponse à Nouvelles de France

Les familles « non durables » menacent-elles l’avenir de l’humanité, sont-elles une honte pour la société, encourent-elles des sanctions ?

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Mariage (CC, marysecasol.com)

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Famille durable et mariage, réponse à Nouvelles de France

Publié le 3 août 2011
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Par Aurélien Veron

Mariage

Ma tribune favorable à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe publiée par Atlantico a suscité de nombreuses réactions, notamment une vigoureuse réponse de Nouvelles de France. Dans sa riposte « Non au « mariage » homo pour une famille durable », Pierre de Bellerive reprend deux points essentiel qui figurent au cœur du rapport parlementaire du groupe de travail « Famille ». « Famille durable »  introduit l’idée implicite d’un classement avec le label « durable » au sommet de cette hiérarchie arbitraire. De quoi s’agit-il au fond ? Les familles jugées pérennes se composeraient, selon le rédacteur en chef adjoint de NdF et le rapport parlementaire, d’enfants et de leurs parents biologiques. Une partie importante des familles ne sont par conséquent pas durables dans cette définition étroite : l’INSEE observe que parmi les 13,6 millions d’enfants en 2006, près d’un sur quatre ne vit pas avec ses deux parents biologiques : 780.000 vivent dans des familles recomposées, et 2,24 millions dans des familles monoparentales. Il est probable que les couples sans enfant, par choix ou par infertilité, ne figurent pas plus dans cette catégorie supérieure de « famille durable ». Et puis les familles composées d’enfants et de leurs deux parents biologiques non mariés sont-elles tout de même « durables » ? Enfin, les familles qui ne disposent pas du fameux label menacent-elles l’avenir de l’humanité, sont-elles une honte pour la société, encourent-elles des sanctions ? La France, aussi dépravée soit-elle, semble pourtant maintenir un taux de fécondité élevé.

Étrangement, le rapport du groupe de travail « Famille » élude la question de l’immigration et de son impact favorable sur notre taux de natalité. Mais ses priorités apparentes ne sont pas exclusivement tournées vers la reproduction. Sa réflexion pose comme préalable le fait que l’institution du mariage constitue le socle de la société en tant que « point de départ de la famille, et meilleur garant de la protection de cette cellule et de chacun de ses membres », sans considération explicite de natalité. Nouvelles de France est plus explicite en indiquant que « l’un des objectifs premier du mariage est la procréation ». Certes, mais pas exclusivement. Rien ne devrait interdire aux couples de même sexe, dans cette logique imparable, de formaliser l’existence préalable d’une famille au travers d’une institution exigeante en devoirs, le mariage. Ce n’est pas un hasard si 7 pays européens (dont 5 membres de l’Union européenne) reconnaissent le mariage homosexuel, parmi lesquels des pays catholiques et plutôt conservateurs : les Pays-Bas (depuis 2001), la Belgique (2003), l’Espagne (2005), la Suède (2009, avec une disposition obligeant l’Église à trouver un pasteur pour célébrer les mariages religieux), la Norvège (2009), le Portugal (2010) et l’Islande (2010). Parmi les pays qui refusent aux personnes de même sexe de se marier, nombreux sont ceux qui autorisent l’adoption homoparentale, comme le Royaume Uni (où le débat sur la reconnaissance du mariage homosexuel continue à faire rage). La seconde question découle de ce constat : le mariage est-il une affaire d’État ou bien une institution qui relève d’abord de la société ?

La position qui fédère l’ensemble des libéraux, conservateurs ou non, c’est le fait que le mariage est une affaire privée dont l’État ne devrait pas se mêler. Exactement le contraire de ce que nos pouvoirs publics se sont permis au cours de la révolution française. Afin de mettre le clergé à mal, ils ont dépouillé la société civile de cette institution ancestrale et défini ainsi le mariage : « Le mariage est une convention, par laquelle l’homme et la femme s’engagent, sous l’autorité de la loi, à vivre ensemble, à nourrir et élever les enfants qui peuvent naître de leur union » (ce qui nous rappelle bien qu’à l’époque, la procréation n’est déjà pas l’objet exclusif du mariage). Qu’il soit laïc ou religieux, le mariage ne devrait pas avoir lieu en mairie obligatoirement et préalablement à toute cérémonie privée. En ceci, l’État devrait simplement reconnaître les mariages de couples, quels qu’ils soient, sans chercher à encadrer cette institution universelle. L’humanité n’a pas eu besoin de ministères et de bureaucratie pour se renouveler et prospérer. Envisager une politique publique familiale revient à nier la dynamique universelle et spontanée de la famille. D’ailleurs, l’Union Européenne devrait bientôt faire sauter les barrières discriminantes et laisser les citoyens se réapproprier partiellement cette institution qui dépasse très largement l’État.

Note : je tiens à préciser à nouveau que ma position personnelle n’engage pas le Parti Libéral Démocrate que je préside. Notre formation se compose de plusieurs sensibilités, incluant celle de libéraux conservateurs qui ont toute leur place dans les décisions programmatiques. L’absence de position du parti sur cette question de société n’interdit pas à ses responsables de s’engager à titre personnel. Elle les encourage au contraire à le faire afin d’alimenter le débat dans la perspective de parvenir à une proposition très largement majoritaire dans nos rangs.

Précision concernant l’estimation du nombre d’enfants dont au moins un parent est homosexuel : P. Festy aboutit en 2005 à une estimation situant le nombre d’enfants résidant avec un couple de même sexe dans une fourchette de 24.000 à 40.000, la grande majorité vivant avec un couple de femmes. Mais il ne prend pas en compte les enfants dont le parent homosexuel ne vit pas avec son conjoint, ni les enfants qui ne vivent pas avec leur parent homosexuel. Au total, le nombre d’enfants qui ont au moins un parent homosexuel se situe donc bien dans la fourchette de 200 à 400.000.

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  • Je suis étonné que la Suede contraigne l’Eglise à trouver un pasteur pour célébrer des mariages homosexuels, je trouve ça aberrant. Que l’Etat fasse ce qu’il veut : unions civiles entre hommes, entre femmes, entre espèces différentes, peu importe !
    Mais le mariage à l’Eglise reste un sacrement et l’Etat n’a pas à contraindre les pasteurs.

    • @Alexandre :

      La Suède contraint l’église à trouver un pasteur pour célébrer ses mariages, car le pays est une monarchie et l’église est église d’état. Les mariages célébrés à l’église sont reconnus par l’état, ce qui n’est pas le cas en France où il n’engage que les croyants.

  • « La position qui fédère l’ensemble des libéraux, conservateurs ou non, c’est le fait que le mariage est une affaire privée dont l’État ne devrait pas se mêler. »

    Exactement, il n’est donc pas question non plus que l’Etat « reconnaisse » ces unions. L’Etat n’a rien à intervenir ou reconnaître dans les questions des sexualités.
    L’Etat a par contre à protéger le droit naturel d’un enfant à avoir un père et une mère pour l’élever. En ce sens, il ne devrait pas laisser des enfants sous la garde exclusive d’une famille monoparentale ou homoparentale.

  • En tous point d’accord avec vous. Si je veux me marier (conclure un contrat) avec ma grand mère ou mon petit fils c’est mon droit le plus strict. Mais fonder une famille, dont on sait que c’est sur cette base que notre civilisation s’est construite, c’est fonder un foyer composé d’une mère, d’un père et d’enfants.

    Je crois qu’il faut en effet bien distinguer le contrat de mariage de la construction d’une famille. D’un côté on s’engage selon des règles pratiques qui conviennent à chacun des contractants, de l’autre on s’engage pour que sa progéniture puisse bénéficier de l’apport de ses géniteurs et c’est donc un engagement par rapport à ses enfants. Rien à voir donc.

  • @Aloygah
    L’Etat s’est approprié le mariage en lui donnant une forme civile, il est donc de son devoir de proclamer le mariage entre deux adultes civilement responsables. La question religieuse ou autre n’a rien à voir là-dedans, c’est un acte civil.

    Qui plus est, il n’existe aucun « droit à ». Une petite centaine d’articles sur CP vous expliquerons pourquoi.

    De toute façon, les jeunes de ma génération n’acceptent plus le mariage; fausse stabilité, pression fiscale, aucun engagement n’est pérenne, jeunesse possédant de nouvelles valeurs, manque d’attrait pour la religion, etc.
    Si ma génération ne se débarrasse pas de cette institution désuète, ça viendra de la suivante.

    • non, c’est pratique le mariage, à condition de le prendre pour ce qu’il était avant l’invention (relativement récente) du « mariage d’amour » : une association contractuelle avec mise en commun de biens et de leur gestion, cémentée par une communauté de vie qui permet d’avoir véritablement des intérêts communs. Aucune chance que ça disparaisse : il faut être très aisé,ou très aidé, pour avoir seul le même train de vie qu’en couple.

    • @ Skit

      Le droit naturel est un fondement du libéralisme classique.
      Dans la logique libérale, le devoir de l’Etat est de faire respecter le droit naturel, pas d’aller dans la logique du droit inique de son passé.

      Et il y a encore de nombreux jeunes qui se marient, rien que sur les deux dernières années, j’ai une bonne vingtaine de mes connaissances qui se sont mariées…

  • Deux remarques

    La procréation n’est peut-être pas le seul fondement du mariage, mais le mariage était LA solution légale à la question de la paternité (et donc : de l’obligation de soins de l’homme à l’égard des enfants de la femme, qu’il soit ou non le géniteur réel) dans une société qui ne connait pas le test ADN. Parler de mariage sans évoquer ça c’est oublier une bonne moitié de la question

    Et deux :
    La question est polluée par les avantages fiscaux et sociaux dont bénéficient (en général) les couples « reconnus » (mariés et pacsés). Qu’on fasse sauter ces avantages divers et je signe des deux mains à tous les mariages qu’on veut, y compris à plusieurs (ou même avec des animaux si y’en a que ça branche…).

  • Bonjour,

    je ne suis pas d’accord avec vous. le Mariage est une affaire privée, mais avant tout (à son origine en tout cas) une union en regard de la religion entre personnes de sexes différents. Comme le mariage a été pensé et crée par l’Eglise comme une union entre un homme et une femme, il est difficile de parler de mariage homosexuel, après tout parle-t-on de mariage hétérosexuel?
    Par contre, je ne suis pas contre l’union de deux personnes (de même sexes ou non) par un contrat similaire au mariage. Mais ceci n’est pas un mariage, car le mariage est conçu pour un homme et une femme (on ne va pas effacer plus de 1500 ans d’histoire comme ça)
    Il s’agit avant tout d’être précis sur les mots.

    Pour en revenir à la position de l’Etat, pourquoi aurait-on besoin d’un Etat? en tout cas pas pour ce genre de décisions… qui relève uniquement du droit privé.

    je vous souhaite une agréable journée,

    Crucol

  • Le mariage était même conçu pour un homme et plusieurs femmes… et on a effacé 1500 ans d’histoire comme ça.

    Quand le gouvernement a pris la décision d’être le responsable des mariages, Dieu et l’église sont sortis définitivement de cette histoire. Le mariage à l’église est purement folklorique et n’a rien de légal. Le curé choisit qui il veut pour célébrer son folklore mais un maire ne doit pas faire de distinction entre deux adultes consentants.

    • @ Skit

      En Suisse, le mariage des Eglises d’Etat (catholique romaine et réformée évangélique) est reconnu par l’Etat. L’Etat interdit d’ailleurs aux curés et pasteurs de marier des personnes qui ne sont pas déjà mariées civilement. Du coup, dans ce cas, c’est plutôt l’Etat qui vient s’immiscer dans les affaires de Dieu et l’Eglise, que l’inverse…

  • Il y a dans cet article (et sans doute dans le précédent) une erreur conceptuelle que je voudrais rectifier: l’idée que la question fondamentale est celle de l’extension du mariage civil aux couples de même sexe, réalisée pour la première fois en 2001 aux Pays-Bas. Or ce n’est le cas que pour des esprits extrêmement formalistes, fétichistes d’un mot.

    La véritable distinction, elle est entre les Etats qui garantissent, ou non, les mêmes droits aux couples de même sexe qu’aux couples hétéros. Et le pionnier est ici le Danemark en 1989, rapidement suivi de la Norvège puis d’un nombre toujours plus grand d’Etats démocratiques. C’est par exemple le cas depuis 2005 du Royaume-Uni (qui connaissait déjà l’adoption par deux personnes de même sexe; le débat sur le mariage ne fait donc nullement « rage », il n’est évoqué que par quelques militants pathologiques que le nominalisme égare, et quelques intellectuels « tories » qui se disent qu’un tel changement d’étiquette effacerait l’image désastreuse du parti conservateur sur les libertés personnelles). C’est même le cas depuis 2007dans un pays particulièrement conservateur, la Suisse: seul Etat au monde où la décision n’a pas été acquise par je jugement d’une Cour suprême ou un vote parlementaire, mais dans un référendum gagné haut la main.

    Que le statut des couples de même sexe s’appelle partenariat civil ou enregistré alors que le statut des couples hétéros s’appelle mariage est en réalité irrelevant. Et s’il doit y avoir une évolution vers la dématrimonialisation du mariage et son application aux deux formes de couples, ce n’est qu’une simplification (?) sémantico-juridique, pas une extension des droits garantis par la collectivité (que des libéraux non libertariens peuvent fièrement revendiquer).

    La France, elle, se signale par son Pacs particulièrement rétrograde. Introduit sous Jospin en 1999, dix ans après la révolution tranquille née au Danemark, ce n’est qu’un sous-statut sans véritables droits (p.ex. pour le partenaire étranger), tout en confirmant l’inégalité entre les deux types de couple par ailleurs: pas de statut ou Pacs pour les couples de même sexe, pas de statut, Pacs ou mariage pour les hétéros.

    La surenchère au mariage à laquelle on assiste en France n’est dès lors qu’un pitoyable rattrapage qui témoigne de l’embarras tardif de la classe politique.

    Enfin je suis comme Alexandre surpris que vous paraissiez citer élogieusement une disposition suédoise sur le mariage religieux: pour moi la séparation de l’Eglise et de l’Etat fait partie du corpus libéral.

    • mouais, enfin, cette prétendue « égalité des droits des couples », c’est une discrimination à l’égard des « singles » et des « trio et plus ». Ça n’a juste aucun sens. Que les gens s’associent (ou pas) comme ils veulent, ça ne regarde pas l’état ; dès que l’état prétend instituer un droit spécifique à l’avantage (ou parfois : au détriment — cas du RMI en France) des couples, il n’y a plus d’égalité, et c’est pas en donnant ces avantages aussi au couple homos qu’on va corriger le problème, au contraire, on ne fera que l’aggraver.
      La seule revendication libérale est donc de simplement supprimer toutes les breloques légales qui accompagne la vie en couple. Et il n’y aura plus de question.

  • Je trouve ce site bien conservateur. A quand des mariages incestueux? Avec un chien? Avec un arbre? A deux, à trois, à quatre? Les gens font ce qu’ils veulent ! Ils sont liiiibres ! Il est liiiibre Max !

    Comment peut-on parler de « mariage homo » ? Ça ne veut rien dire. Tout ça relève de la destruction de notre civilisation, encore et encore, et ce n’est pas près de s’arrêter.

    Le mariage trop compliqué pour l’idéologie libérale? Fi du mariage, alors !

    @ Skit. Dans la tradition Celte (nos ancêtres), le mariage était monogame, définitif , et l’adultère puni de mort.

    Assister à l’écroulement de sa civilisation et de son peuple, c’est fort pénible..

    • Si notre civilisation s’écroule, tu fais parti de ceux qui creuse. Parce que, au cas ou tu ne l’aurait pas remarqué, ici on ne parle pas du mariage (traditionnel, religieux + contrat devant notaire), on parle du mariage CIVIL. Si il y a un pilier de la civilisation à défendre, c’est le premier, et pour ça il faut sans pitié détruire le second, machin relativement récent (environ 2 siècles) et juridiquement instable que l’état pousse avec l’objectif avoué de replacer et détruire le vrai mariage.

      L’idéologie libéral est trop compliquée pour toi, semble-t-il. essaye encore.

  • Le mariage, quel qu’il soit, n’a qu’un réel objectif : la reconnaissance de ou des enfants par leur père. En ce mariant, un homme reconnait implicitement TOUS les enfants auxquels sa femme donnera naissance.
    Il s’agit là de garantir devant TEMOINS la responsabilité de l’homme vis à vis de sa femme et des enfants à venir.

    Depuis quelques années, la science rend un peu obsolète cette disposition avec la signature ADN. Mais avant, comment la société, qu’elle soit religieuse ou laïque, pouvait-elle garantir que l’homme n’allait pas se tirer sans être inquiété, dès qu’il mettrait une femme enceinte hors mariage ?

    Donc, on peut trouver tous les noms que l’on veut pour célébrer l’union stérile entre deux personnes du même sexe, mais cela ne ressemblera jamais au mariage.

    Disons les choses comme elles sont : le mariage entre homosexuels n’est que le prémisse à l’adoption par les homosexuels…

  • Le mariage est une institution étatique, sinon il n’y aurait pas de débat. C’est une intrusion extraordinaire dans la vie privée: on favorise un mode de vie, en créant à la fois des contraintes, puisqu’il lie deux personnes, et des privilèges, notamment le quotient familial en France.
    S’il ne s’agissait que d’un contrat privé, sans contrainte ni privilège de la part de la puissance publique, il n’y aurait pas débat.
    La question est: pourquoi cette institution? Est-elle encore justifiée? Est-elle justifiée pour des couples homosexuels?
    Du point de vue libéral, il faut que le mariage apporte quelque chose à la collectivité pour être justifié. Sinon, c’est une intervention inutile de l’Etat. Qu’est-ce qui justifie le mariage est la première question. La justification s’étend-elle aux couples homosexuels vient ensuite.
    Mais on ne se pose même pas la question de la justification du mariage!

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