BitCoin : une Monnaie ?

BitCoin et les autres monnaies virtuelles présentent de très nombreux avantages. Vive la monnaie libre.

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BitCoin : une Monnaie ?

Publié le 8 juillet 2011
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bitcoin (Crédits Steve Jurvetson, licence Creative Commons)Par Stéphane Geyres

Depuis quelques jours, voire semaines, une nouvelle « monnaie » dénommée « BitCoin » et réputée « virtuelle » fait parler d’elle à travers de nombreux articles y compris des meilleures sources libérales.

Par ailleurs, cette question remet au goût du jour une question plus générale posée par un article de Pierre Lemieux concernant l’avenir des monnaies ‘nationales’ avec l’arrivée d’Internet et des ‘nouvelles technologies’. Les monnaies virtuelles, favorisées par Internet, sonneront-elles le glas des banques centrales ?

En matière de monnaie, un libéral est toujours méfiant car le XXème siècle a en particulier été celui qui a vu la destruction progressive des monnaies traditionnelles, métalliques en particulier, qui avaient pourtant mis des millénaires à émerger comme fruit du libre marché économique. Cette destruction a vu l’explosion d’une inflation jamais vue dans l’histoire au bénéfice des gouvernements, banquiers et oligarques, avec le dollar qui a perdu par exemple 98% de sa valeur par rapport à l’or depuis 1932 et 95,6% de son pouvoir d’achat depuis 1913, année de création de la Fed.

Une monnaie déclarée porte souvent un masque qui cache des faiblesses ou perversités inacceptables pour le marché et pour la liberté. Il faut donc leur faire tomber le masque. À l’inverse, toute initiative qui peut contribuer à remplacer le système monétaire actuel, vicié d’une inflation galopante et injuste, ne pourrait être que bienvenue. Qu’en est-il donc vraiment de ce service BitCoin qui nous arrive ?

Au préalable, il peut être utile de rappeler ce qu’est la monnaie, sujet assez abstrait quoique touchant un objet quotidien, et surtout très galvaudé dans la littérature et la presse. Une monnaie est avant tout un moyen d’échange. Elle n’existe que si elle permet de faciliter les échanges commerciaux. Au lieu d’échanger des pommes contre des oranges ou des livres contre un meuble, ce qui est vite malcommode, on passe par une « valeur » intermédiaire, la monnaie, qui a la confiance de tous. On sait, on parie sur le fait que cette monnaie sera acceptée par tous, aujourd’hui comme demain, et sans altération de valeur ni de confiance.

En fait, le rôle de la monnaie consiste à servir aux hommes à gérer l’incertitude de la vie économique. Une autre façon de l’exprimer serait de voir la monnaie comme une assurance de pouvoir d’achat futur. On a besoin de monnaie non pas pour mesurer la valeur des choses, mais pour ne pas perdre la valeur acquise lors des échanges d’aujourd’hui au bénéfice des échanges de demain. Cela ne peut fonctionner que si la monnaie a la confiance de tous (ou presque), est reconnue par tous (ou presque) et qu’il n’y a pas d’inflation (ou presque). En effet, la baisse de confiance, tout comme l’inflation, supposent une baisse de valeur d’échange dans le temps (la même valeur faciale me donne droit demain à moins de pouvoir d’achat qu’aujourd’hui), ce qui est néfaste pour l’individu qui possède de la monnaie – et donc pour la monnaie.

Rappelons les questions plus techniques que pose une monnaie, toute monnaie en général, et quelles sont les caractéristiques d’une « bonne » monnaie. Murray Rothbard distingue sept critères dans « The Mystery of Banking » :

  1. « in heavy demand » (sous forte demande) : Une forte demande est une garantie que la monnaie sera acceptée par autrui et donc qu’on ne risque pas ne pas pouvoir s’en débarrasser.
  2. « highly divisible » (hautement divisible) : La capacité d’une monnaie à exprimer un prix est essentielle. Plus une monnaie peut être « découpée » pour permettre d’exprimer un prix à la dix ou vingtième décimale près, plus les prix pourront être précis et plus la monnaie sera utilisée, notamment pour les transactions extrêmes.
  3. « high value per unit weight » (grande valeur par unité (de poids)) : Ceci est bien sûr valable pour les monnaies matérielles, mais exprime le besoin que la monnaie soit facile à transporter. Plus elle est chère par unité de poids, moins il y a besoin d’en porter pour disposer de plus de pouvoir d’achat.
  4. “relatively scarce” (relativement rare) : Une monnaie qui serait un produit abondant ne ferait pas l’objet d’une demande élevée et serait donc assez difficile à revendre. Pourquoi dans ce cas accepter ce produit comme monnaie d’échange – expression pléonastique au passage – sans garantie suffisante que ce produit pourra être échangé par la suite ?
  5. “highly durable” (hautement durable) : La monnaie doit ne pas être un produit périssable, car son rôle consiste à conserver la valeur acquise pour la transmettre lors d’un échange futur. Il est amusant que bien des textes introductifs à l’économie prennent le poisson, produit de la pêche, comme exemple de monnaie primaire, alors que sa brève fraîcheur en fait un piètre candidat à la fonction monétaire.
  6. “indefinitely into the future” (indéfiniment dans le futur) : La monnaie doit garder sa valeur. Pour Picsou, il est important que son amas d’or ne perde pas sa valeur, et cela est vrai pour tout épargnant qui fait confiance au livret A pour protéger ses économies. Quiconque a connu l’hyperinflation, comme en Allemagne ou plus récemment au Zimbabwe, sait l’angoisse de l’échange d’une brouette de billets contre une baguette de pain.
  7. “production limited” (de production limitée) : Ce dernier critère s’intéresse à la contrefaçon lorsqu’il s’agit de billets. Celle-ci rend le produit ou billet abondant et dès lors en réduit la valeur par inflation – rappelons que l’inflation, ce n’est pas l’augmentation des prix mais l’augmentation de la masse monétaire.

Du point de vue fonctionnel, les critères 1, 2, 5, 6 et 7 sont les plus importants – 4 pouvant être vu comme un équivalent à 1, et 3 étant spécifique aux monnaies matérielles – et donc pour résumer, une monnaie doit être demandée, divisible, durable, stable et limitée. Fort bien, mais qu’en est-il donc de BitCoin et au-delà des monnaies virtuelles ?

Clairement, BitCoin possède de forts avantages et c’est bien pour cela qu’elle fait tant de bruit. Divisible de manière évidente, la monnaie BitCoin semble également inaltérable parce que immatérielle. Son caractère privé et même collectif (mode peer-to-peer) la rend peu suspecte de collusion gouvernementale et donc digne de confiance car peu sujette à une quelconque « politique monétaire.» Cela répond aux critères de divisibilité et a priori à celui de stabilité. Mais quid des autres ? Qui donc demande de la monnaie BitCoin ? Comment est-elle créée ? Quelle inflation subit-elle ? Qui peut en produire ou la contrefaire ? Quelle est sa valeur marchande ?

La question de la demande et de la valeur relève du pur phénomène de marché et non de l’analyse, laissons-la donc de côté, même si aujourd’hui, la demande très limitée n’est pas de nature à imposer BitCoin sur le marché – il faudra passer une masse critique pour que le volume de transaction en fasse une monnaie reconnue.

Par contre, la vraie question des monnaies virtuelles tient précisément à ce caractère virtuel et ce qui le réalise – car même la virtualité ne fait que traduire une matérialité. Une monnaie virtuelle possède en fait deux réalités. La première tient à la spécification de l’algorithme sur lequel repose Bitcoin. BitCoin est le résultat du fonctionnement d’un logiciel sophistiqué qui comporte un compteur réparti de masse monétaire, un créateur par achat d’unités, un mécanisme de transaction et surtout un mécanisme permettant à chacun d’accumuler des unités. Le risque dans l’absolu serait que ce logiciel comporte des « trous » dans sa conception par lequel un malfrat pourrait se glisser pour au choix voler des unités ou pire en créer de nouvelles sans contrepartie. Car en effet, créer de la monnaie sans contrepartie, ce n’est ni plus ni moins que de la contrefaçon génératrice d’inflation, ce qui aurait pour résultat de saper totalement la valeur de la monnaie.

Ce risque de faille est toujours bien réel en informatique, c’est parce qu’elles existent que les « pirates » arrivent à « pénétrer » les systèmes informatiques. Heureusement, le logiciel de BitCoin est open-source ce qui fait que chacun peut y apporter sa pierre pour le corriger ou l’améliorer. Sur le long terme donc, le risque qu’un pirate arrive à « casser » BitCoin pour procéder à de la contrefaçon semble donc assez faible.

Seconde réalité, ce superbe logiciel doit être ‘codé’ sur des ordinateurs bien réels et gérés par des opérateurs bien humains et sujets à l’erreur. C’est là dans la vraie vie que les « failles » existent en plus grand nombre et c’est en entrant ainsi sur les systèmes par le bas qu’il est souvent possible de détourner les données d’un logiciel qui pourtant sur le papier semble sans défaut. Ceci pour confirmer que le principal risque porté par toute monnaie virtuelle, c’est celui du « hacking,» du piratage, qui peut potentiellement permettre de créer de la monnaie par contrefaçon ou par copie, voire de voler des unités monétaires en grand nombre. L’expérience montre que pour tout système informatique, au fur et à mesure qu’il mûrit sa densité de failles diminue, mais hélas elle augmente par contre avec la sophistication des services proposés, de sorte qu’il est très difficile d’avoir une totale assurance que le logiciel monétaire, BitCoin, ne pourra pas être piraté et la masse monétaire sérieusement altérée.

Ce genre de considérations peut paraître relever de la science-fiction – après tout, de nombreuses ‘monnaies’ apparaissent un peu partout, dans les jeux en ligne par exemple, chez Facebook récemment et on n’entend guère parler de hacking. Mais supposons que BitCoin connaisse un réel succès et que bientôt des milliard de dollars viennent s’y réfugier pour transiter en sécurité, hors des griffes de la FED. Avec un gain potentiel en milliards, tous les pirates de la planète auront tôt fait de se lancer à l’assaut du système et si une faille existe, elle finira par être trouvée et le système mis en faillite le temps de claquer des doigts. On voit donc que les monnaies virtuelles ne peuvent pas être sans ‘côté obscur’ – il ne peut pas exister de système sans défaut, l’entropie veille. Que doit-on en conclure ?

Les monnaies traditionnelles, l’or en tête, n’étaient pas sans défaut non plus. Les pièces d’or s’usent, les fondeurs peuvent tricher sur leur poids et les confier à une banque pose le risque de la contrefaçon des certificats de dépôt. L’adoption d’une monnaie reste donc toujours un choix guidé par une prise de risque, entre la confiance accordée en une monnaie pratique et de grande fiabilité et la possibilité marginale mais toujours présente d’inflation par contrefaçon.

BitCoin et les autres monnaies virtuelles ne font pas exception. Elles présentent de très nombreux avantages, à commencer par l’indépendance des banques centrales, ce qui de nos jours est sans doute l’argument majeur. Mais il faut être lucide et bien se rendre compte que si elles rencontrent le succès, elles rencontreront aussi les assauts des pirates et malfrats de tous poils et risquent donc disparaître en un clin d’œil et sans contrepartie matérielle, ruinant au passage leurs détenteurs. Peut-être faudra-t-il qu’il en existe des milliers de différentes, en concurrence permanente, pour qu’aucune ne devienne dominante au point d’en être fragilisée. L’avantage d’une monnaie libre sur un marché libre, c’est que c’est le marché qui trouvera tout seul la solution.

Vive la monnaie libre.

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  • Un autre problème pour moi viendrait aussi de la possibilité que l’internet perde de son intérêt ou évolue de sorte que BC perde toute utilité ou ne soit plus applicable.
    Certes la probabilité à court terme est minime, mais on verra ce que nous réservera l’avenir.

  • Sur les points 5 et 7 :
    Hautement durable : il y a aussi l’alternative des monnaies fondantes (qui prennent bien en compte le fait qu’une partie de la valeur que l’on créée est périssable !)
    Sur l’inflation par augmentation de la masse monétaire, il me semble que ce n’est vrai que si cette augmentation de masse monétaire est plus grande que l’augmentation de valeur créée et échangée est plus faible, non?

    De plus, dire que le dollar a perdu 95% de sa valeur depuis 1913, en prenant l’or comme seul étalon définissant cette valeur, me semble faire l’oubli de toute la ‘richesse’ qui a été créée depuis, et fait nos échanges, notre consommation, aujourd’hui (frigos, voitures, iphones, etc….).
    Même si cette valeur ‘or’ est aujourd’hui un indicateur remarquable de l’inflation de notre système de création monétaire.

    Une critique de bitcoin : http://www.creationmonetaire.info/2010/08/bitcoin-un-systeme-monetaire-p2p-crypte.html

    « Par contre le système monétaire initialement retenu crée la monnaie de façon un peu curieuse, sur la base de ces noeuds, dans un modèle un peu bancal qui associe une sorte de Dividende « Machine » limité dans le temps (il décroît au fur et à mesure que la monnaie se crée) jusqu’à une quantité limite de 21 Millions de BitCoins. C’est donc un crédit mutuel « machine » (versé à une machine, on ne voit d’ailleurs rien pour empêcher de faire tourner plusieurs machines) limité. Or comme nous l’avons déjà vu le problème de ce type de création monétaire à dividende non constant est l’asymétrie temporelle. Les premiers entrants disposeront de la monnaie créée à leur avantage, les derniers entrants d’aucune. »

    BC, belle initiative, mais on peut mieux faire !

    • Au début du XX° siècle, un repas au restaurant coûtait, en euros de 2011, 15 centimes. Si vous me trouvez un établissement où l’on mange encore pour ce prix, vous gagnez un carambar.

      • Ah, l’argument facile d’un chiffre puissant lancé sans contexte, ni justification !
        Un peu comme une blague Carambar tiens.

        (oui, je joue les dubitatifs quant à votre argument, mais je suis sûr que vous pouvez mieux faire ;^)

        Je veux bien votre source pour ce chiffre de 15 centimes.
        Et quel était le salaire moyen en face ?
        Et quels étaient les autres achats de consommation ?

      • L’argument imparable d’un chiffre avancé sans source ni contexte tient lui même de la blague Carambar…

        Je vous taquine, mais c’est afin d’ « élever » le niveau.
        Auriez-vous une source pour ces 15 centimes ?
        Quel était alors le salaire moyen ?
        Quels étaient les produits de consommation courants d’alors ? (histoire de saisir la réalité historique alors tout autre du « pouvoir d’achat »)

    • Cher vinzzz, merci pour ce commentaire.

      Je vous cite : <>

      Vous commettez la une des erreur les plus communes des économistes non-autrichien, a savoir confondre monnaie et richesse. L’augmentation de la richesse n’est pas et n’a pas a être proportionnelle a la masse monétaire, et vice-versa, ce n’est pas parce que la masse monétaire croit que la richesse croit. Les deux sont totalement différentes – sinon indépendantes.

      Comme je l’indique, la monnaie est traditionnellement un objet marchand elle-même, l’or est l’exemple classique, mais cela pourrait être du sel. Donc la monnaie a elle-même une cote sur les marchés, sa valeur n’est en rien figée. De plus, la monnaie sert pour exprimer les prix, lesquels sont un ratio – et non un nombre absolu sur un étalon. Le prix est le ratio entre valeur de la monnaie et valeur du produit échangé.

      Tout ceci fait qu’on peut très bien vivre dans un monde ou la monnaie a une masse fixe (ou presque) et donc l’inflation est bien a prendre dans le sens de l’augmentation de cette masse.

      Bonne soirée.

  • bonjour,

    j’aurais voulu voir une critique plus objective et donc incisive sur cette monnaie, car comme le font remarquer les commentaires précédents, cette monnaie à de gros défauts.

    On dit que l’on aime sa moitié pour ses défauts, et bien c’est la même chose pour tout système.

  • Cher vinzzz, merci pour ce commentaire.

    Je vous cite : « Sur l’inflation par augmentation de la masse monétaire, il me semble que ce n’est vrai que si cette augmentation de masse monétaire est plus grande que l’augmentation de valeur créée et échangée est plus faible, non? »

    Vous commettez la une des erreur les plus communes des économistes non-autrichien, a savoir confondre monnaie et richesse. L’augmentation de la richesse n’est pas et n’a pas a être proportionnelle a la masse monétaire, et vice-versa, ce n’est pas parce que la masse monétaire croit que la richesse croit. Les deux sont totalement différentes – sinon indépendantes.

    Comme je l’indique, la monnaie est traditionnellement un objet marchand elle-même, l’or est l’exemple classique, mais cela pourrait être du sel. Donc la monnaie a elle-même une cote sur les marchés, sa valeur n’est en rien figée. De plus, la monnaie sert pour exprimer les prix, lesquels sont un ratio – et non un nombre absolu sur un étalon. Le prix est le ratio entre valeur de la monnaie et valeur du produit échangé.

    Tout ceci fait qu’on peut très bien vivre dans un monde ou la monnaie a une masse fixe (ou presque) et donc l’inflation est bien a prendre dans le sens de l’augmentation de cette masse.

    Bonne soirée.

    • Justement, BC n’est pas une monnaie marchandise (à moins que les résultats des calculs servant à sa création aient de la valeur pour quelqu’un). Ou alors il y a quelque chose qui m’échappe…

    • « Vous commettez la une des erreur les plus communes des économistes non-autrichien, a savoir confondre monnaie et richesse. »

      Pourtant j’avais bien en tête 2 choses différentes en parlant de monnaie et de richesse, et je suis bien conscient que les 2 peuvent évoluer indépendamment. Condition nécessaire mais non suffisante donc…

      En prenant Wikipedia comme source
      « L’inflation est une baisse durable de la valeur de la monnaie. Il s’agit d’un phénomène persistant qui fait monter l’ensemble des prix, et auquel se superposent des variations sectorielles des prix. »
      Le lien entre inflation et la masse monétaire y est abordé avec précaution…

      http://www.creationmonetaire.info/2009/10/inflation-monetaire-mode-demploi.html
      « On peut aussi avoir une augmentation de la masse monétaire sans augmentation des prix, on parle alors de croissance »

      C’est de ce cas de la croissance que je parlais.

      Si votre augmentation de masse monétaire est égale à la croissance (et – condition qui manquait pour rendre mon assertion valable, que l’augmentation de masse monétaire ne modifie pas la répartition de valeur représentée par la masse monétaire), cette augmentation de masse monétaire est ‘équilibrée’, au niveau Macro.
      Par contre, il est vrai que si la création monétaire est centralisée – comme c’est le cas actuellement dans nos économies – même en cas de croissance égale à l’augmentation de masse monétaire, la redistribution de la valeur de cette monnaie se fait de façon fondamentalement asymétrique, au profit de ceux qui se trouvent au centre de la création monétaire.

      Et dans ce cas précis, l’inflation est effectivement bien plus possible.

      « Tout ceci fait qu’on peut très bien vivre dans un monde ou la monnaie a une masse fixe (ou presque) et donc l’inflation est bien a prendre dans le sens de l’augmentation de cette masse. »
      Mmmh. En théorie, je veux bien…
      Mais en pratique… avec la croissance démographique, l’augmentation du nombre de biens échangés, vous devriez in fine découper votre monnaie étalon en valeur de plus en plus petite, non?

  • @Theo 31 :

    L’argument imparable d’un chiffre avancé sans source ni contexte tient lui même de la blague Carambar…

    Je vous taquine, mais c’est afin d’ « élever » le niveau.
    Auriez-vous une source pour ces 15 centimes ?
    Quel était alors le salaire moyen ?
    Quels étaient les produits de consommation courants d’alors ? (histoire de saisir la réalité historique alors tout autre du « pouvoir d’achat »)

    @S.Geyres

    Mon ‘si’ était effectivement abusif, mais je fais bien la distinction entre masse monétaire, et masse de richesse échangeable.
    Il y a effectivement, outre la question de masse, une question de ‘répartition’ de richesse, l’indice des prix à la consommation considèrant les prix ‘moyens’ de biens ‘communs’.

    Il peut très bien y avoir augmentation de masse monétaire, sans inflation : c’est le cas de la croissance.
    Cette croissance doit de plus ne pas accentuer les écarts de répartition de richesse (sinon, ça touche les biens ‘communs’ de l’IPC, donc inflation).
    Le cas d’une création monétaire acentrée répond assez bien à cet impératif.

  • Au sujet des craintes de voir les hackers s’attaquer à Bitcoin si celui-ci rencontre le succès, je dirai que c’est déjà le cas. Tous les meilleurs hackers spécialistes en crypto sont déjà dessus, c’est le truc à casser du moment. Le protocole Bitcoin tient bon car il repose sur de très solides bases cryptographiques, les failles se situent plutôt du coté de l’utilisateur puis qu’il suffit de s’introduire sur son ordinateur pour voler son porte-monnaie. Mais je fais confiance au marché pour proposer à l’avenir des solutions pour sécuriser le porte-monnaie des utilisateurs.

  • Félicitations à Contrepoints pour cet article de vulgarisation autour de Bitcoin. Mais à trop vouloir simplifier Bitcoin vous tombez dans quelques travers. Aussi pour alimenter ce fil de discussion, je vais tenter de répondre à quelques unes de vos interrogations dans votre article afin de permettre à vos lecteurs et contributeurs d’y voir plus clair.

    « (…) qu’en est-il donc de BitCoin et au-delà des monnaies virtuelles ? »
    Internet accélère la globalisation, mondialisation.
    Internet favorise les intéractions entre individus et entités/organisations.
    Internet est ensemble de réseaux ouverts interconnectés entre eux.
    L’émergence d’argent liquide numérique et/ou de dévises numériques devient une nécessité pour faciliter/permettre ces échanges entre individus/entités/organisations.
    L’arrivée de Bitcoin est une réponse à ce besoin de faciliter les échanges entre individus/entités/organisations.
    Bitcoin présente bien plus d’avantages que d’inconvénients.
    Bitcoin est encore jeune donc les gens ne retiennent que les inconvénients.
    Après la tempête médiatique qu’a connu Bitcoin la situation se stabilise depuis quelques semaines. Mais il y a encore beaucoup de développements à réaliser concernant la sécurisation des opérations, l’anonymisation des transactions, la protection du porte-monnaie virtuel de l’utilisateur, etcetera.

    Pour résumer :

    Les avantages de Bitcoin :
    Ubiquitaire
    Acceptable universellement
    Agnostique

    Les inconvénients de Bitcoin
    Insécurité des opérations
    Absence d’anonymat dans les transactions
    Protection insuffisante du porte monnaie virtuelle et de la plateforme de l’utilisateur final
    Utilisateurs pas encore assez éduqués
    Risques de fraudes

    Cette liste peut être améliorée et complétée à votre guise.

    « Comment est-elle créée ? »
    https://en.bitcoin.it/wiki/FAQ#How_are_new_Bitcoins_created?

    « Quelle inflation subit-elle ? »
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoin_can_t_work_because_there_is_no_way_to_control_inflation

    « Qui peut en produire ? »
    Ceux qui générent des Bitcoins appelés les Miners.

    « ou la contrefaire ? »
    Des criminels, des voleurs, etcetera.

    « Quelle est sa valeur marchande ? »
    Elle est fixée principalement par l’offre et la demande.
    Quelques liens pour mieux vous aider à comprendre/définir la valeur de Bitcoin :
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoins_are_worthless_because_they_aren_t_backed_by_anything
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoins_value_is_based_on_how_much_electricity_and_computing_power_it_takes_to_mine_them
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoins_have_no_intrinsic_value_(unlike_some_other_things)
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#21_million_coins_isn_t_enough;_doesn_t_scale
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Lost_coins_can_t_be_replaced_and_this_is_bad
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#It_s_a_giant_ponzi_scheme
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoin_can_t_work_because_there_is_no_way_to_control_inflation
    https://en.bitcoin.it/wiki/Myths#Bitcoins_will_be_shut_down_by_the_government_just_like_Liberty_Dollars_were

    Il faut bien comprendre qu’avec Bitcoin, nous sommes à ce jour au même niveau de développement que Napster en 1999 quand est apparu ce premier système pair-à-pair pour l’échange de fichiers musicaux.

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Charles-Henri Colombier est directeur de la conjoncture du centre de Recherche pour l’Expansion de l’Économie et le Développement des Entreprises (Rexecode). Notre entretien balaye les grandes actualités macro-économiques de la rentrée 2024 : rivalités économiques entre la Chine et les États-Unis, impact réel des sanctions russes, signification de la chute du PMI manufacturier en France, divergences des politiques de la FED et de la BCE...

 

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