Le libre-échange comme accélérateur du progrès technique

Le commerce est un mode puissant de partage de la connaissance, par là garant de paix et de prospérité

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Progrès scientifique et technique

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Le libre-échange comme accélérateur du progrès technique

Publié le 2 juillet 2011
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Par Sébastien Maurice.

A l’approche des élections présidentielles de 2012 et dans un contexte de crise, la rhétorique anti libre-échange commence à refaire son apparition dans les médias, avec les interventions tant purement nationalistes de Marine Le Pen que des partisans de la « dé-mondialisation » à gauche ou encore de la mise en place d’une politique commune de contrôle des échanges commerciaux aux frontières de l’Europe (principalement par de nouvelles taxes douanières).

Le contrôle malthusien de l’offre de produits étrangers n’est-il pas dans la continuation logique sur le plan économique de la réduction du temps de travail (en ce qui concerne la gauche) ou de la limitation du nombre de travailleurs étrangers ?

Malheureusement, l’idée que les produits d’importation se substitueraient à l’industrie nationale fait consensus dans toutes les couches de la société et toute tendance politique confondue, y compris chez les journalistes dont le métier devrait être de casser les idées préconçues.

Le lobby du patronat français s’inquiète tout autant de la concurrence étrangère risquant de le mettre en faillite que l’électorat de gauche voyant dans cette concurrence un risque de pression à la baisse sur les salaires et la couverture sociale.

De ce fait les débats sur le sujet ne comportent aucun contre-argument d’ordre économique, bien que ces protagonistes donnent l’impression de se déchirer. L’opposition aux politiques nationalistes se limite souvent à des procès d’intention et à un questionnement sur la faisabilité pratique de telles mesures dans le contexte européen. Il nous faut donc montrer en quoi sans cette liberté du commerce, nous serions condamnés à la stagnation économique.

Premièrement, l’ouverture des marchés permet d’accroître le nombre de producteurs en concurrence et donc de stimuler le progrès technique, l’amélioration des méthodes de production et l’innovation. Le consommateur aura aussi le choix d’un plus grand nombre de produits, avec leurs caractéristiques propres afin de satisfaire au mieux ses besoins.

Les barrières douanières ne stopperont plus l’entrée de produits innovants ou fabriqués de façon plus efficace.

Ainsi la diffusion des améliorations techniques et technologiques est accélérée. Certains produits ou techniques que l’industrie nationale aurait découvert plus tard, voire jamais, peuvent être directement accessibles.

Pensons par exemple à ces agriculteurs africains qui n’ont tout simplement pas le droit d’acheter (ou les moyens à cause des taxes d’importation) le matériel agricole et les engrais que leur pays ne sait pas ou n’a pas les moyens de produire et qui leur permettraient d’améliorer leurs rendements agricoles, ouvrant par là la voie du développement à l’ensemble du pays. On peut aussi penser à l’industrie automobile : si une entreprise étrangère découvre une technique de management ou de gestion plus efficace, pourquoi en empêcher la diffusion sur notre marché ?

Le commerce est véritablement un mode extrêmement puissant et rapide de partage de la connaissance entre les pays, par là garant de paix et de prospérité.

En plus de renforcer les incitatifs à l’innovation, l’élargissement des marchés permet d’amortir plus rapidement les dépenses de recherche et de conception nécessaires à toute innovation et donc d’en abaisser le coût.

Les frais de recherche pour le développement d’une nouvelle technologie, d’un nouveau logiciel, d’un nouveau médicament ou d’un nouveau produit, sont identiques quelle que soit la taille du marché final (que ce soit le marché national ou mondial). Le haut niveau des frais fixes et le bas niveau du coût marginal de production sont une des caractéristiques principales de la structure de coût des entreprises innovantes à la base du progrès économique. Si le marché est trop restreint, les frais de développement seront trop importants en comparaison pour pouvoir être amortis et beaucoup de projet ne seront donc pas lancés, ou alors la rentabilité de l’entreprise et donc sa capacité à réinvestir pour lancer de nouvelles technologies seront très largement réduites.

Or n’oublions pas que ce sont les progrès technologiques qui nous ont permis depuis 200 ans d’améliorer de façon colossale la productivité du travail et la qualité de vie dans les pays occidentaux.

Enfin, lorsqu’un producteur chinois nous vend un produit en échange de devises, il compte bien pouvoir réutiliser ces devises pour acheter à son tour des produits dans notre pays. Et si la Chine se contentait de nous envoyer des cargaisons de MP3 sans aucun produit réel en échange autre que du papier-monnaie, les perdants seraient bien évidemment les Chinois.

Par conséquent toute transaction commerciale est en fait un échange d’un produit ou service contre un autre. Les importations de produit étranger sont elles-mêmes créatrices de nouveaux débouchés équivalents à l’export. Les produits chinois ne se substituent pas aux produits français ; simplement, chacun apprend à se spécialiser là où il peut le mieux satisfaire les besoins de l’autre, générant ainsi un gain net d’efficacité pour tous.

Au passage, qui penserait sérieusement que la solution au chômage en région Marseillaise serait de mettre la région dans une enclave commerciale en stoppant les importations du reste de la France, sous prétexte que l’industrie parisienne détruirait les emplois marseillais ?

Voici d’ailleurs une série de vidéos sous forme d’animation qui illustrera très bien ce propos :

http://www.antagonis…de-capitalisme/

Prochainement, nous allons essayer d’entrevoir quelles sont les causes véritables de la désindustrialisation, ou tout du moins de l’arrêt du développement industriel dans les pays occidentaux depuis la fin des 30 glorieuses.

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