Par Nathalie Elgrably, de Montréal, Québec
Il y a déjà plus de 2 000 ans que le célèbre philosophe grec Platon écrivait que « La perversion de la cité commence par la fraude des mots ». Plus récemment, Albert Camus déclarait que « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde ». À une époque où les hostilités entre la « gauche » et la « droite » ont été clairement déclenchées, cette citation est plus pertinente que jamais. Et si le mauvais usage des termes avait fait dérailler le débat?
La gauche, que l’on dit progressiste, réclame la redistribution des richesses, l’égalité sociale, la tolérance des différences et la solidarité. La droite, que l’on qualifie de conservatrice, est associée à la défense des intérêts économiques privés, à l’intolérance et aux respects des traditions. Par exemple, sur une question d’ordre social, comme le mariage gay ou l’avortement, la gauche demande que l’État intervienne pour les autoriser, tandis que la droite voudra une législation pour les interdire. Sur les questions d’ordre économique, comme la fiscalité ou les échanges internationaux, la gauche voudra des privilèges pour certains groupes. La droite… idem!
L’étatisme
Les idéologies de gauche et de droite ne visent peut-être pas les mêmes objectifs, mais elles empruntent le même moyen, soit l’étatisme. L’une comme l’autre est convaincue de sa supériorité morale et veut utiliser le bras de l’État pour intervenir dans l’économie et dans la vie des individus, afin d’imposer, par la force, sa vision du monde et son projet sociétal.
Or, qu’il soit de gauche ou de droite, l’étatisme est toujours synonyme de coercition et de réduction des libertés. Dans certains cas, l’érosion des libertés a été graduelle et pacifique. Dans d’autres, elle a été rapide et meurtrière, comme dans le cas du communisme et du nazisme.
Comme il existe des étatistes de gauche aussi bien que de droite, cette dichotomie est maintenant anachronique, stérile et vide de sens. Il importe donc de redéfinir le débat pour ce qu’il est réellement, soit une antinomie entre l’étatisme et le respect des libertés individuelles ou le libertarianisme. À défaut d’utiliser les termes appropriés, les efforts déployés pour y voir plus clair resteront vains.
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Source : Le Journal de Montréal, p.23, 2 Juin 2011.
Parmi les libéraux il y a aussi une ligne de fracture entre prog et conservateurs. Certe cette dichotomie ne sépare pas , il y a consensus sur pas mal de choses, mais la droite et la gauche existent aussi au sein des libéraux, il est cependant inutile de s’y attarder car effectivement le vrai combat actuellement est entre étatisme et libéralisme.
Cette petite phrase me plaît beaucoup, je ne sais pas qui est « Tremendo » mais il mérite de faire partie des Libéraux-Conservateurs.
Le liberalisme est voué à un echec perpetuel. L’Etat lorsqu’il nivele (même par le bas) empeche le plus fort de triompher du faible. Le liberalisme ne sert que les interets des entreprises les plus puissantes..
A l’opposé du protectionisme economique et culturel nous trouvons le liberalisme…
Le liberal est quasi systematiquement où un puissant qui a deja une bonne place dans la société ou un anarcho qui souhaiterait tout détruire. Dans les deux cas il y a une grosse colere et une rancoeur contre l’Ordre.
N’importe quoi. Encore un qui n’a rien compris à ce qu’est le libéralisme…
Si vous préférez la « sécurité » à la liberté, c’est votre choix. Mais élevons le débat plus haut que « t’es bas d’accord donc t’es un anarchiste ou une méchante grosse entreprise ultra-néo-franco-capitaliste ».
De ce fait, je vous invite à lire les écrits de Frédéric Bastiat, député français, économiste et libéral.
http://bastiat.org/
En échange, si vous souhaitez confirmer vos propos par des sites, ça serait avec plaisir. Après tout, la censure ne mène qu’à l’incompréhension qui ne mène qu’au rejet.
Cordialement
Le libéralisme a plein de défauts, dont sans doute une bonne dose d’utopie, mais il n’y a rien de parfait en ce monde ; il faut juste choisir le moindre mal entre les possibilités ouvertes.
Mais quand même : d’où sortez vous donc cette profonde idiotie que, sic, « L’Etat empeche le plus fort de triompher du faible » ? Il n’y a pas un seul penseur politique, de droite ou de gauche, extrémiste ou modéré, bon ou mauvais, qui a prononcé cette idiotie (même pas Marx ou Lénine) : tout savent et ont dit et répété que « Etat » est synonyme de « fort », et que le premier acte de force c’est de prendre le contrôle de l’Etat pour lui faire faire ce qu’on veut et triompher des faibles. Compter sur l’état pour protéger les faibles contre les forts est aussi absurde que de compter sur l’hypermarché Carrefour pour protéger le petit commerçant contre la supérette Dia …
cordialement aussi
Excellent article en tout cas!
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