Nous avons besoin d’un nouvel « isme »

Le gouvernement peut être un serviteur satisfaisant, s’il est contraint à l’être

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Nous avons besoin d’un nouvel « isme »

Publié le 15 mars 2011
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Pour une raison quelconque, je me suis retrouvé aujourd’hui devant la profession de foi pré-électorale d’Euroslime Dave [1] , publié par le Failygraph [2] le 2 avril 2010. Il nous avait alors affirmé :

L’État est votre serviteur, jamais votre maître. Il devrait protéger le peuple de toute menace – mais il ne devrait pas utiliser cette prérogative comme prétexte pour enfreindre inutilement la liberté des individus. Autant qu’il soit humainement possible, il devrait étouffer la bureaucratie et donner le pouvoir au peuple.

Cette déclaration provient d’un homme supportant l’Union européenne comme organisation artificielle, dirigiste et centraliste, qui voit dans les peuples d’Europe sa propre propriété, et qui les régente selon son bon vouloir. Ce Cameron, incapable de voir l’énorme fossé entre son propre discours et la réalité qu’il soutient, en dit long sur son inaptitude à assumer ses fonctions.

De toute façon, le principe de base d’Euroslime est sain. À l’approche de la conclusion de mon prochain ouvrage sur la Bataille d’Angleterre (dont le premier brouillon devrait être terminé ce week-end), je me suis retrouvé à écrire ce qui suit dans l’épilogue :

Pour récapituler, donc, les leçons de la Bataille d’Angleterre sont que, si vous vous reposez sur le gouvernement, sa négligence pourra vous tuer, et si elle survient, il mentira et trompera pour occulter ses actions et ses responsabilités dans celles-ci. Le salut ne réside pas dans le gouvernement mais dans le fait qu’il se conforme aux souhaits et aux besoins du peuple. Le gouvernement est un piètre maître – il vous tuera avec son indifférence. Mais il peut être un serviteur satisfaisant, s’il est contraint à l’être.

Il n’y pas de grande disparité entre les deux déclarations, excepté pour la différence essentielle qui nous sépare : je suis sincère, Cameron ne l’est pas. Mais le problème, bien sûr, réside dans la manière de passer de la théorie à la pratique. Quelle forme de société permet de communiquer au mieux à son gouvernement ses « souhaits et besoins », de le rendre actif, tout en l’empêchant de s’emparer du pouvoir, renversant ainsi la relation maître-serviteur ?

En tentant de répondre à cette question, j’ai passé un certain temps hier à lister sur un morceau de papier tous les « ismes » politiques auxquels je pouvais penser, du fascisme au socialisme en passant par le localisme et même l’humanisme. Rien de ce qui m’est venu à l’esprit ne pouvait précisément refléter la philosophie politique essentielle exprimée dans les passages cités. Sans aucun doute, celle-ci n’est actuellement représentée dans aucune forme de conservatisme que je connaisse.

Par conséquent il me semble que nous avons besoin d’un nouvel « isme ». Chaque révolution en nécessite un, et si nous allons démanteler le système politique et le ré-assembler à nouveau, il nous en faut un aussi. J’ai dans l’idée que « Famulisme » pourrait le faire, il s’agit du latin pour serviteur, ce qui définirait ainsi le rôle de l’État. Mais je suis ouvert à toute suggestion.

À propos, l’image ci-dessus est issue de l’édition du 16 Septembre 1942 du Daily Mirror. L’article (en haut à droite) contraste avec la première page du Daily Express du jour précédent, et en fait une histoire fascinante – qui incarne l’essence de ma propre citation. J’y reviendrai une autre fois.

Article paru sur EUReferendum. Traduit par eclipse.

Notes :

[1] NdT : David Cameron, actuel premier ministre du Royaume-Uni.
[2] The Daily Telegraph, quotidien britannique de centre-droit/conservateur fondé en 1855 et tiré actuellement à 840.000 exemplaires.

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