Les renouvelables en 3 questions

€150 supplémentaires sur la facture mensuelle de gaz et d’électricité de chaque ménage

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Les renouvelables en 3 questions

Publié le 13 février 2011
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Un article de Robert Peltier traduit de Master Resource.

Il y a quelques mois, les défenseurs du renouvelable nous ont sorti un sondage qui, soi-disant, établissait de façon incontestable le soutien du public aux énergies renouvelables. Cependant, les réponses au questions qui suivaient montraient que la volonté du public de payer pour augmenter le renouvelable était, au mieux, tiède. Et c’est là que le bât blesse, le soutien aux énergies qui dépendent d’aides de l’État étant une chose dans l’abstraction, et une toute autre chose dans le monde réel.

Le sondage Financial Times/Harris, mené en ligne par Harris Interactive, a été fait auprès des membres des ménages qui paient les factures de gaz et d’électricité chaque mois, en France, Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne, Italie et aux États-Unis, entre le 15 et le 21 septembre 2010. On leur a posé 3 questions au sujet de leur soutien aux énergies renouvelables.

Question 1 : plus d’éolien

La première question était « à quel point êtes vous favorable ou opposé à un accroissement du nombre de champs d’éoliennes [dans votre pays] ? » Le fort soutien attendu est bien en évidence avec 87% des sondés US ayant coché soit « est plus en faveur qu’opposé », soit « fortement en faveur » ; les Européens ont répondu avec des pourcentages de même niveau.

Hors contexte, certains défenseurs en ont conclu que ces résultats de sondage représentent un blanc seing du public pour les éoliennes. Peter Kelley, un porte parole pour l’association américaine pour l’énergie éolienne (AWEA) a déclaré dans The Hill (daté du 28 octobre) : « Il y a peu de choses dans ce monde qui recueille 87% de soutien de la part du public américain. » Il a ensuite affirmé que la norme nationale d’électricité renouvelable (RES) ferait baisser les factures en poussant les prix du gaz naturel vers le bas. « Quand on leur demande s’ils veulent payer plus, eh bien, ils n’auraient pas à payer plus », d’après Kelley.

Le narratif est inversé. Le démarrage de nouveaux projets éoliens en 2010 ont été une fraction de ceux en 2009, et ce malgré des niches fiscales extrêmement avantageuses. Pourquoi ? Les investisseurs migrent vers des opportunités plus lucratives dans d’autres industries. La raison clé pour laquelle les installations d’éolienne se sont calmées, ce n’est pas le manque de d’obligations forcées de l’État dans leur sens, mais parce que le prix du gaz naturel est bas. (Demandez au milliardaire texan pro-éolien T. Boone Pickens.) Après tout, les crédits d’impôts pour investisseurs ne sont pas particulièrement intéressants si votre entreprise ne fait pas de profits.

En fait, l’association américaine de l’éolien aspire à des prix d’au moins $7-9 par millions de BTU, le plancher minimum à partir duquel les projets éoliens, avec les niches fiscales existantes, deviennent économiquement « compétitives ». Avec comme perspective des prix du gaz qui devraient rester bas pour des années, la seule option qui reste à l’AWEA est de pousser à une norme nationale qui utilise la force de la loi plutôt que les forces du marché pour gonfler la croissance.

Question 2 : coûts supplémentaires

La 2e question, « quelle augmentation êtes-vous prêt à payer au maximum, pour une énergie qui serait de source renouvelable ? », ajoute du contexte aux résultats du sondage. Parmi les sondés US, il y en a 17% qui disent, jusqu’à 5% de plus. Il n’est pas surprenant que tout le monde veut de l’éolien mais que très peu sont prêts à en payer le fardeau. Si le coût de l’énergie augmentait de 20%, le pourcentage de supporteurs de l’éolien s’effondre alors à 5%, et même encore moins en Europe.

Ce qui est implicite dans ces deux questions, c’est que les éoliennes sont « propres » parce qu’elles produisent zéro émissions. Ce n’est pas toujours une bonne supposition. Les émissions réelle de toute technologie de production d’électricité ne peuvent être déterminées que dans le contexte de son effet au sein du réseau électrique, beaucoup plus large et beaucoup plus complexe, dans lequel il opère.

À l’ouest du Texas, par exemple, il est désormais courant d’avoir des périodes de prix négatifs ou les fournisseurs doivent payer l’exploitant du réseau ERCOT pour qu’il prenne leur production. Cette distortion du marché de l’énergie est causée par le crédit d’impôt à la production, et par le crédit texan à l’énergie renouvelable, des revenus qui ne sont basés que sur la quantité d’électricité produite, et non pas sur la condition qu’il y ait une demande pour cette énergie sur le réseau. Les données du marché montrent des cas où le prix négatif de l’électricité ont atteint $35 par MWh avant l’arrêt des champs éoliens, ce qui donne une idée du niveau de subvention que reçoivent leurs propriétaires pour cette production éolienne.

Question 3 : quel coût supplémentaire

La troisième et dernière question va au coeur de ce jeu de « tir à la corde » énergétique : « la commission européenne estime qu’il en coûterait €150 supplémentaires à chaque ménage sur leur facture mensuelle de gaz et d’électricité pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et pour avoir plus de renouvelables. Si on vous sonne le choix, à quel point est-il probable que vous optiez pour ce supplément de €150 pas mois ? ». Comme on pouvait s’y attendre, seuls 12% des sondés américains ont répondu « entièrement » ou « très » probable ; ces pourcentages étaient plus bas encore pour les pays européens. Aux États-Unis, 68% des sondés ont dit qu’il n’était « pas du tout probable » qu’ils fassent ce choix. Dans les pays européens, l’éventail des pourcentages pour cette réponse allait de 36% (Italie) à 77% (France).

Comme pour la plupart des lecteurs américains, une telle somme ferait plus que doubler ma facture mensuelle, et dès lors vous pouvez me compter dans la catégories « pas probable du tout ».

Le problème avec cette dernière question, c’est qu’elle suppose implicitement qu’on a le choix de sélectionner les énergies renouvelables, alors qu’on n’en a aucun. La hausse des coûts restera cachée dans votre facture sous la forme de niches fiscales qu’il faut bien payer, du coût de devoir construire des nouvelles centrales au gaz naturel dédiées à compenser l’absence de vent, des inefficacités créées dans l’exploitation du système, et des coûts supplémentaires d’entretien des centrales à carburant fossile. Le tout sans aucun avantage discernable pour l’environnement.

Pour moi, ça ne ressemble pas à un choix.

Un article de Robert Peltier traduit de Master Resource.

Non aux 600 éoliennes en mer

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  • Très bon article, merci.

  • A quoi reconnait-on les vrais défenseurs de l’environnement ? Ils sont contre les éoliennes.

  • Le nucléaire n’est pas mieux, comme toutes les énergies, l’idéal est de consommer moins donc avant tout « l’efficacité énergétique » au sens large et la sobriété énergétique.

    11.02.11 EDF a décelé une anomalie dans la mesure du débit d’eau d’un système de sécurité de neuf centrales nucléaires en France pouvant avoir des conséquences sur la sûreté des installations, indique vendredi l’électricien dans une note publiée sur son site internet.

    L’anomalie générique qui concerne tous les réacteurs de 900 mégawatts provient d’un manque de précision dans la mesure du débit du dispostif d’injection de sécurité. Ce dispositif qui se déclenche automatiquement en cas d’accident dans le circuit primaire permet d’injecter de l’eau massivement afin de refroidir le cur du réacteur. L’incertitude dans la mesure est de l’ordre de 20%, écrit EDF, qui précise que, lors de la conception des centrales, l’incertitude de cette mesure n’était pas normalisée.

    Niveau 1 sur 7 sur l’échelle des événements nucléaires

    «Cet écart (…) a des conséquences potentielles sur la sûreté des installations des centrales concernées», peut-on lire dans la note. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), a classé cette anomalie au niveau 1 de l’échelle internationale des événements nucléaires (Ines), qui culmine à sept. Dès le 1er semestre 2011, de nouveaux instruments utilisant une technique par ultra-son seront testés sur un des sites concernés.

    La France, qui produit 74% de son électricité à partir de l’énergie nucléaire, possède 58 réacteurs répartis dans 19 centrales.Les centrales concernées sont celles du Blayais (Gironde), du Bugey (Ain), de Chinon (Indre et Loire), de Cruas (Ardèche), de Dampierre (Loiret), de Fessenheim (Haut-Rhin), de Gravelines (Nord), de Saint-Laurent (Loir-et-Cher) et de Tricastin (Drôme et Vaucluse).

    • Euh, oui, et ?
      Niveau 1 sur l’échelle de risque, c’est presque du domaine de la broutille. Je rappelle à tout hasard que les centrales nucléaires possèdent une forte redondance de mesures de sécurité. Même si je suis d’accord sur l’intérêt d’améliorer l’efficacité énergétique (mais ça, le développement durable industriel s’en charge), il faut faire attention à ne pas trop se laisser avoir par le catstrophisme des médias.
      Le meilleur exemple pour ça reste bien sûr le réseau « Sortir du Nucléaire », un ramassis d’ignorants qui feraient passer une chute de neige pour un nouveau Tchernobyl (ou qui arrivent à se procurer des plans, les interprètent à l’envers et dénoncent une soi-disant faille de sécurité catastrophique de l’EPR qui était en réalité… un système de sécurité imparable :D).

  • @cleantech : pourquoi au juste faudrait-il consommer moins ? (En langage clair : s’apauvrir)

    @Gilles : dans la bouche de professionnels actifs dans le domaine de la sécurité, on n’entend guère le mot imparable. Quand vous avez prononcé le mot imparable dans le domaine de la séurité, vous avez déjà fait passer le message que vous n’êtes pas dans les gens les plus sûrs. On ne vous le dira pas en face, mais on aura pris note. (Le métier de la sécurité, c’est exactement la démarche inverse : toujours demander « quel est le pire qui pourrait arriver ? ». Jamais « il ne peut rien arriver »).

    Même chose ici : ça ne va pas dans le sens de votre crédibilité. Et je vous écris ça du point de vue d’un non-antinucléaire.

    • Sauf que dans le cas présent il s’agit bien d’une réelle imparabilité, tout ce qu’il y a de plus scientifique. Le réacteur EPR est conçu de manière à ce qu’une explosion type Tchernobyl soit structurellement impossible.
      Ca ne signifie bien sûr pas que d’autres problèmes ne puissent survenir.

      Ce que vous dites est exactement ce qui a introduit les types de SDN en erreur: un document prévoyant les risques potentiels et les réponses techniques qui y avaient été apportés auquel ils ont juste compris qu’on parlait de risque et en avaient déduit que le truc était dangereux.

  • Le problème des promoteurs des renouvelables, c’est que leur marotte ne repose pas sur une perspective réaliste basée sur des chiffres, des ordres de grandeur dans leur contexte mais sur des slogans vides de sens comme « un petit geste pour l’environnement » ou « la meilleure énergie est celle qu’on ne consomme pas ».

    Ca va bien un moment mais comme tout ce qui est basé sur le mensonge, l’euphorie retombe vite quand elle est rattrapée par la réalité, où les emplois verts promis ne viennent pas, où les panneaux et autres moulins à vent produisent que dalle et jamais au mauvais moment, où les prix du kWh explosent, où c’est le tiers-monde sans l’énergie qu’on nous force à « ne pas consommer » et où le climat refuse de coopérer avec les bureaucrates de l’ONU.

  • Si seulement c’était « jamais au mauvais moment ». 😉

  • C’est « jamais au mauvais moment »: l’hiver, le vent est plus fort et c’est là qu’on consomme le plus…
    L’éolien d’après RTE a permis d’éviter l’émission de plusieurs millions de tonnes de gaz à effet de serre qui aurait été produite par les centrales à charbon.

    Je fais partie des personnes qui diraient oui à une augmentation de ma facture si c’est pour plus de renouvelables.

    Et j’ai envie de répondre à Nick; « pourquoi faudrait-il consommer moins? » c’est assez simple, je te renvoie sur la problématique du dérèglement climatique qui induit que les siècles à venir seront invivables et que notre écologie en pâtit toujours plus et plus vite à chaque minute qui passe. Maintenant si on veut ne rien faire…et rester dans ses ptits souliers vernis, c’est votre conscience qui parle..

  • écologie = économie, et réciproquement. Le prix est un excellent indicateur de la quantité d’énergie et de matériaux qu’il a fallu mettre en œuvre (en fait, il est bien difficile de concevoir un meilleur indicateur !), donc prétendre faire de l’écologie avec un machin couteux, c’est juste FAUX.

    Les trucs vraiment écologiques sont économiques, rentables sans qu’on les subventionne.

    Bien sur, il ne faut pas « tricher ». Parfois il est plus économique de faire chier les voisins (quand on pollue), et parfois on crame un capital dont on « oublie » de compter le prix, ce qui rend les choses faussement économiques.

  • Bon vu que la personne qui a écrit cet article n’a l’air d’avoir aucune compétence dans le domaine du marché électrique c’est moi qui m’y colle…

    1) En 2010 il y a eu moins de capacités électriques installés tout simplement parce qu’entre 2008 et début 2010 les consommations électriques ont baissé (crise économique) toutes les utilités ont repoussés l’installation de nouvelles capacités de production en attendant de voir comment la consommation électrique allait évolué…

    http://www.eia.doe.gov/emeu/steo/pub/gifs/Fig22.gif

    2) L’auteur de l’article ne doit pas connaître la façon dont fonctionne le marché électrique et spécifiquement le business model des IPP (independent power producers) et des power purchase agreement.

    Les IPP ne sont pas des utilités, à savoir qu’elles financent (ou trouve les financement) des installations de production d’électricité (barrage, centrales gaz, éoliennes…) et se font très souvent rémunérer par un contrat de vente de MWh avec une utilité (modulo les formules d’indexation qui vont bien pour prendre en compte l’évolution du prix des carburants). A partir de là, pour le producteur d’électricité il peut très bien être plus intéressant de « créer la demande » pour sa production en payant des gens pour bouger leur consommation de manière à écouler ses MWh plutot que de fermer sa centrale. C’est ni plus ni moins que ce que fait EDF en interne quand elle propose des contrats commerciaux en dessous du cout de production nucléaire en été pour éviter d’avoir à arrêter des centrales. En pratique dans les centrales qui nécessitent du carburant et beaucoup d’exploitation maintenance il arrive un moment où on ne peut pas stimuler assez la demande pour justifier de continuer à payer les frais fixes… Dans l’éolien le vent est gratuit, le cout de maintenance est au ras des paquerettes donc ils peuvent aller beaucoup plus bas jusqu’à avoir un prix négatif… mais ça n’a rien à voir avec les subventions, uniquement avec une utilisation astucieuses des lois du marché.

    Pour la collectivité ce prix négatif est une très bonne affaire puisqu’en encourageant les consommateurs à utiliser l’énergie quand elle est le plus disponible et dans le sens inverse à éviter de l’utiliser quand l’énergie est la moins disponible, on fait l’économie de tout un tas d’infrastructures qui aurait été nécessaire si on avait voulu travailler avec un gosplan administratif…

    3) Il n’y a aucune référence qui permet de valider l’origine de ce chiffre de 150 €, c’est également la première fois que je vois ce chiffre qui trancherait énormément avec toutes les communications de l’union européenne sur le sujet… La politique énergétique de l’UE c’est « a competitive, sustainable and secure energy « , ce qui implique le développement de solutions renouvelables compétitives via les partenariats entre public et privé. Sachant que la référence se fait évidemment en cout global, c’ést à dire la facture que paye le citoyen à la fin du mois : on peut très bien avoir une augmentation du cout du kWh mais une diminution de la consommation nécessaire pour avoir la même qualité de vie… Ou même une augmentation de la facture mais avec une augmentation de la qualité du service (par exemple : cout garanti de l’énergie sur 20 ans, indépendance face aux déstabilisations politiques des pays producteurs de combustibles…)

    Bref tant que je n’ai pas le lien vers cette soit-disant communication de l’UE je mets ça sur le compte des rumeurs ou de l’incompréhension…

    Un dernier point dire que consommer moins c’est s’appauvrir c’est avoir une étrange notion de l’économie !

    consommer : « Se servir de choses qui se détruisent par l’usage » (dictionnaire de l’académie française »

    Au contraire donc, plus on consomme, plus on s’appauvrit, spécialement sur les ressources premières et l’énergie !

    A échelle égale (production ou surface cultivée), un paysan du Togo consomme plus pour cultiver sa parcelle en agriculture sur brûli qu’un agriculteur allemand avec son méthaniseur et son tracteur à huile végétale… Est-ce que vous voulez vraiment essayer de me convaincre que l’agriculture togolaise est plus riche que l’allemande ?

  • Et pour répondre à la question du « est-ce que vous êtes prêt à payer plus cher la facture » : non. Je ne veux pas payer la facture, je veux être autorisé à acheter et vendre l’électricité dans un marché libre et non faussé. Parler de facture d’électricité ça implique de garder la même organisation bureaucratique ou une poignée d’entreprise se voient décerner un monopole par l’état de façon totalement artificielle et où toutes les entreprises humaines innovantes se voit sacrifier à l’autel de la « politique énergétique de la France »… A partir du moment où on travaille en décentralisée il n’y a aucun intérêt à garder ce fonctionnement bureaucratique alors qu’il est plus intéressant de permettre aux individus d’être actionnaires des capacités de production locales et de décider eux mêmes ce qu’ils veulent comme qualité de service.

    Au Danemark 40% de la production énergétique est décentralisée et vient de financement privé ! En Allemagne c’est pareil, le financement des capacités renouvelables vient essentiellement d’ouverture du capital des fermes éoliennes et des parcs photovoltaïques aux citoyens locaux… En France c’est interdit parce que vous êtes obligé de sacrifier un boeuf (lire : payer des centaines de milliers d’euros à des parasites inutiles) à l’administration dès qu’il y a plus de 99 actionnaires impliqués dans votre opération…

    Qu’on libère les capacités individuelles de financement et vous verrez que l’initiative individuelle sera toujours plus efficaces que tous les machins techno-étatiques…

  • @Kent : quel dérèglement climatique ? C’est quoi encore cette histoire ?

    Et sur la production éolienne en hiver, ce que vous avancez est le contraire de la vérité. Au coeur de la vague de froid de novembre, quand on a atteint des pics de consommation d’électricité, la production des éoliennes était de zéro ou à peine plus.

    Ne me répondez pas du tac au tac sur ce dernier point, renseignez vous d’abord.

  • @M. Orange : tout à fait d’accord sur votre dernière phrase. Mes commentaires.

    1° DONG, RWE, E.on, EnBW, Vattenfall, sont contrôlés par l’état (des Etats fédéraux et autorités locales, je vous l’accorde, dans le cas allemand). Il faudrait tirer un peu sur la corde de la définition de « décentralisé » pour faire tomber ces colosses dedans.

    2° Appliquons la, votre dernière phrase, et zou, finie cette triste affaire d’éolien, à la trappe.

  • 1°) Tous les acteurs centralisés que vous citez sont justement les entreprises qui n’ont pas développé l’éolien et ont plutot freiné des quatres fers (spécialement E.on) avant de se rendre compte qu’il y avait un marché à l’export et qu’ils devaient avoir des références… Les acteurs qui ont financé les productions décentralisés aux Danemark ce sont les coopératives d’habitants et les agriculteurs (85% des éoliennes en 2001), les cogénérations sont également en majorité financé par des coopératives (réseau de chaleur) et par des industriels… Même chose en Allemagne avec en plus le mécanisme des Sonnenfunds pour financer les parcs solaires par les particuliers. Au Danemark les oligopoles sont arrivés après coup dans l’éolien, une fois que le gouvernement conservateur a décidé de mettre en place un système où les investissements individuels sans subvention devaient être en concurrence avec les oligopoles subventionnés…

    2°)Alors là vous pouvez rêver… Avant l’intervention de l’état, l’énergie éolienne était déjà la solution la plus efficace pour électrifier une grande partie du territoire, les progrès de ces derniers années et l’explosion des prix des énergies fossiles auront plutôt tendance à améliorer la compétitivité..

    Je rappelle que le soit-disant « bas cout du prix du gaz » actuellement aux Etats Unis est deux fois plus cher que le prix payé pendant les années 90… (en gros on est revenu au niveau des années 2000), ce n’est donc pas ça qui va changer quoi que ce soit à l’intérêt économique de l’éolien…

    http://tonto.eia.doe.gov/dnav/ng/hist/n9190us3m.h

    La preuve c’est que l’éolien se développe même hors des pays riches (ex l’Ukraine : http://www.powergenworldwide.com/index/display/wi… )… A partir du moment où vous avez un « level playing field » et pas un nombre restreint d’acteurs qui controllent la quasi totalité des moyens de production et de distribution, vous inquiétez pas qu’une centrale qui vous produit de l’électricité sans nuisances toxiques, avec un coût du carburant (0 euros 0 centimes) pour un prix comparable aux énergies concurrentes n’a aucun problème pour trouver des débouchés…

    Avant que Roosevelt sorte le « rural electrification act » qui donnait de fait un monopole aux grandes compagnies d’électricité dans les cadres des grands travaux pour sortir de la crise de 29, il y avait plus de 500 mille éoliennes (ex: les Parris-Dunn) en service qui assurait une production électrique décentralisée et performante… Vu le prix que coûtait la mise en place d’un réseau électrique en dehors des grandes zones urbanisées les grosses compagnies d’électricité n’arrivaient tellement pas à être compétitive qu’elles ont obtenues de l’administration l’autorisation de connecter de forces les zones rurales par la mise en place de monopole et de détruire à coup de fusil les éoliennes (littéralement!)…

    Plus près de nous je vous rappelle que la loi de nationalisation de l’électricité et du gaz de 1946 obligent encore et toujours les citoyens à déléguer la gestion du réseau de distribution électrique (qu’ils ont payé et dont ils ont la propriété!) à EDF via sa filiale ERDF sans possibilité de briser ce monopole et donc de fait interdit au individu la possibilité d’être acteur du système électrique…

  • Désolé, vos chiffres sont simplement faux. Les « coopératives » et autres qui « investissent » là dedans sont de simples cultivateurs de subventions, sous forme de « feed-in tariffs », càd des tarifs préférentiels de rachat par le réseau. En Allemagne on rachète même cette production quand il n’y a aucune demande pour elle.

    Le coût au kWh de l’éolien, avec son facteur de charge de l’ordre de 15%, n’est pas compétitif.

    Quant au passé, il s’en est construit des centrales électriques dans le monde entier sans subventions, et aucune éolienne. Je vois de quoi vous parlez, les éoliennes des fermes, dans la campagne américaine, mais soyons serieux un instant, combien ça produit un machin comme ça ? Même pas 1 kW

    • M. Orange a raison, ne soyons pas doctrinaire : il faut tenir compte de tout, et quand on fait ça, il y des cas où l’éolien est à la ramasse, et d’autres où il est compétitif.

      D’autre part, il faut aussi regarder un poil plus loin que le bout de son nez, les gens ont le droit de préféré des trucs plus chers, parce qu’ils croient (éventuellement à tort !) que c’est plus joli, plus sûr, plus écolo, ou plus politiquement responsable (éviter d’engraisser le Tzar, les émirs, le fondu du bulbe d’Amérique du Sud, ou le paquet d’agitateurs politiques nuisibles dont EDF est le gite). Il y a clairement un marché pour de l’électricité éolienne comme il y a des marchés pour la bouffe bio ou les godasses griffées.

      Il faut juste que cela soit réellement un choix du consommateur. Donc que le marché soit juste, que la concurrence soit « libre et non faussée » selon l’expression consacrée.

      • Remarque qui n’a aucun sens économique puisque comme on l’a vu dans les commentaires précédent, l’éolien touche moins de subventions que les énergies fossiles et est moins cher que le fossile dès lors qu’on est dans un marché subvention.

        C’est particulièrement vrai en Allemagne où le charbon continuent à toucher des milliards d’euros de subvention (avec une pointe à 7,5 milliards d’euro par an dans les années 90!).

        http://people.whitman.edu/~storchkh/coal.pdf

        Et le commentaire sur l’acceptation n’a pas non plus de réalité puisque comme on peut le voir quand on le compare avec les puits de gaz de schiste et les mines d’uranium (au canada et aux USA), l’éolien est la forme d’énergie la plus acceptée après le solaire. S’il existe quantité d’investisseur particulier au capital des projets éoliens, il n’en existe aucun dans des centrales nucléaires ou charbon.

        • Ah oui. L’éolien est le plus accepté, comme les produits bio gratuits ou les anniversaires 365/j par an.

          Maintenant, les faits sont têtus : les gens n’en veulent pas chez eux, des éoliennes. Ils n’en veulent pas dans leur jardin, ils n’en veulent pas dans le champ du voisin, et ils n’en veulent pas non plus en mer, ou alors, si c’est d’autres qu’eux qui payent pour leur installation, et encore.
          Comment réconciliez-vous ça avec vos chiffres qui disent que ça vaut moins cher, que ça produit de l’électricité tip-top quand on en a besoin, et que c’est pourtant supayr ?

          Ah, les gens. Tous des cons, n’est-ce pas !

  • Ce n’est pas un question de de doctrinaire, c’est une question de coût de de l’éolienne, nombre d’année de vie, puissance en kWh x facteur de charge, coût d’entretien (tout sauf négligeable), effets (surtout négatifs) sur le réseau et les autres modes de production. Tout celà peut se calculer sans trop de difficulté pour arriver à un coût du kWh.

    Et le résultat est : c’est trop cher.

    Partout où on laisse aux gens le choix, il n’y a pas d’éoliennes. Ce n’est pas compliqué. Quand on leur vend quelque chose d’inférieur pour plus cher, là, d’un point de vue de porte monnaie, ils deviennent … éh bien doctrinaires, tiens.

  • « Partout où on laisse aux gens le choix, il n’y a pas d’éoliennes. »

    —————————-

    Oh faut pas être « doctrinaire » hein, comme dirait l’autre. Des éoliennes, il doit bien y avoir quelques Bretons qui en veulent sur leurs îles, soit quelques 0,00001% des consommateurs.

    P.S. ah, on me murmure qu’ils les veulent ces éoliennes, à condition que là aussi, l’Etat met les mains à la poche (du contribuable).

  • Mais ça ne vous dérange pas que le contribuable mette la main à la poche pour subventionner les énergies fossiles à ce que je vois…

  • Si. Vous n’avez rien compris. Je vous laisse le bénéfice du doute. Et ce, de façon répétée. Les subventions par kWh sont de plusieurs ordres de grandeur de plus pour l’éolien que pour le fossile. Franchement, les subventions au fossile, en France, c’est de la roupie de sansonnet. Si c’est quelque centaines de millions d’euros, dans un marché de centaines de milliards, c’est bien tout.

    Pour l’éolien, chaque euro de courant produit attire plusieurs euros de subventions. C’est clairement incomparable.

    Mais si vous demandez à un contributeur de contrepoints si des subventions quelle qu’elles soient, ne le dérangent pas, c’est que, avec tout le respect que je vous dois, vous êtes un peu mou de la comprenette, tout de même.

  • Totalement faux, le prix du gaz en France est fixé par l’état, le prix de l’électricité pareillement, même le prix de l’électricité nucléaire en France est fixé par décret avec loi Nome! Comment voulez vous faire pire comme marché faussé que la planification de l’économie avec une fixation de prix par l’état d’une façon exactement similaire à ce qui existait dans l’Union Soviétique ?

    Sans compter le matelas de subvention dont je parlais précédemment sur lequel vous êtes décidémment très silencieux, la France continue même à subventionner le charbon *apres* qu’il n’y ait plus de production à titre d’aide à la cessation des activités minières.

    Et j’ai envie de dire si les subventions aux énergies fossiles vous dérangent : prouvez-le et arrêter d’esquiver la question comme vous le faites…

    Tous les documents cités ici, même vos propres documents montrent que les énergies fossiles coutent plus d’argent public que les énergies renouvelables.

    Et encore sur la question des Etats Unis, l’effet des subvention au niveau des états n’a pas été annoncé…

    L’essor des shale gas par exemple repose entièrement sur les crédits d’impots obtenus dès lors qu’on exploite des puits de gaz qui se vident en quelques années…

    http://www.star-telegram.com/2011/02/16/2855320/t

    Avec 7,5 milliards de $ de subvention même le marshmallow deviendraient une source d’énergie compétitive…

    Pour l’instant vous esquivez le sujet et vous êtes même en train de justifier toute ces subventions! La seule conclusion logique que je peux en tirer c’est que les auteurs de contrepoint se disent libéraux juste pour choquer la ménagère qui lit Libération…

    Et rien que le fait que vous puissiez croire qu’il s’agit de centaines de millions d’euros alors qu’il s’agit en fait de centaines de milliards montrent bien que vous ne nous préoccuper pas vraiment du sujet. En fait ça fait des décennies qu’il n’y a plus eu d’étude systémiques sur le niveau de subvention des énergies fossiles dans le monde, ce travail venant d’être mis en place par l’OCDE depuis 2010, et pour dire l’étendu du problème ils sont même obliger de quantifier lessubventions fossiles en pourcentage de GDP tellement les sommes sont importantes…

    http://www.oecd.org/dataoecd/26/2/45419349.pdf

  • Dans votre lien OCDE, il n’y a aucune subvention. Zéro. (L’autre ne marche pas).

    Pour ce qui est de « prouver » que je suis pour ou contre, c’est bien impossible. Mais je suis contre les subventions aux énergies fossiles, sans réserve aucune.

  • Les commentaires sont fermés.

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Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

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Un article de Mathieu Plane, économiste - Directeur adjoint au Département Analyse et Prévision OFCE, Sciences Po

 

Le retour de l’inflation en France depuis deux ans, dont l’origine vient principalement d’un choc de prix d’importations lié à la hausse vertigineuse de la facture énergétique, pose la question centrale de la répartition de ce choc au sein des agents économiques. Qui en a principalement subi les effets ?

Sous l’effet, d’abord de la forte reprise post covid, puis de la guerre en Ukraine, le prix des comp... Poursuivre la lecture

Le gouvernement a été cette semaine confronté à un nouveau psychodrame : la fin programmée au 1er janvier 2024 de la dérogation permettant d’acheter n’importe quel produit alimentaire avec un titre-restaurant.

En effet, Bercy n’avait pas prévu de reconduire cette dérogation, adoptée durant la crise liée au Covid-19 alors que les restaurants étaient fermés : bronca immédiate parmi l’ensemble des partis d’opposition et des salariés maintenant habitués à faire leurs achats alimentaires quotidiens avec ces chèques subventionnés. Le gouvern... Poursuivre la lecture

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