Méfiance, dégoût, intérêt et ennui

L’état d’esprit des Français, c’est d’abord la lassitude, la méfiance et la morosité

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Méfiance, dégoût, intérêt et ennui

Publié le 3 février 2011
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Une étude du Cevipof, brillamment commentée par H16, nous révèle plusieurs paradoxes étonnants :

– L’état d’esprit des Français, c’est d’abord la lassitude (34%), la méfiance (28%) et la morosité (28%). En même temps, ils sont 84% à se déclarer heureux, c’est à n’y rien comprendre. Srtout que moins de la moitié se dit optimiste ! Sans doute parce que 69% pensent que nos enfants auront un avenir moins radieux que le nôtre.

– Dans un pays où la moindre discrimination est honnie et où la laïcité et l’harmonie sociale sont censées régner, l’appartenance religieuse est un critère de défiance pour un Français sur quatre. Bon, 69% des Français avouent ne pas avoir confiance en autrui, ça vise plus large alors que dans le même temps, 61% pensent que les autres cherchent à se conduire correctement.

– Le monde politique n’inspire pas, mais alors pas du tout confiance. La politique suscite de la méfiance (39%), du dégoût (23%), de l’intérêt (15%) et de l’ennui (12%). Pourtant, 11% pensent que s’engager en politique permet de changer les choses, et 67% de voter. Difficile de les suivre dans leur logique. Le maire passe tout juste la majorité de confiance, mais les autres niveaux exécutifs sont laminés par le sondage. Plus on monte, plus la confiance baisse. À 83%, les Français pensent que les politiques ne se préoccupent pas de ce qu’ils pensent. Ils n’ont pas tort, mais pourquoi diable être tout de même 58% à s’intéresser  à la vie politique ?

– Amusant de voir que ceux « qui ont toujours eu confiance en Ségolène Royal » sont 2% de plus que la dernière fois. Il y a des petits coquins chez les sondés,et particulièrement chez les « royalistes ».

– Les hôpitaux inspirent le plus confiance, suivis de près par la police (et la morgue ?). Et dans les dents : les syndicats inspirent moins confiance que les grandes entreprises, c’est étonnant, non ? En revanche, les politiques figurent bons derniers, juste derrière les banques. Moi, je suis banquier ET politique. N’arrêtez pas de me lire pour ça, j’aime aussi le golf.

– Plus d’un Français sur trois juge qu’il y a trop d’immigration, ce qui est cohérent avec le fait que quasiment 30% des Français ne font pas confiance à quelqu’un d’une autre nationalité que la leur. Frédéric Mitterrand qui est tunisien, par exemple ? La gauche a d’ailleurs un sérieux problème car son discours antimondialisation a pour corollaire fréquent le rejet de l’immigration ; ce n’est pas un hasard si Marine le Pen vient débarquer sur ses platebandes.

– La France doit s’ouvrir au monde pour 27% des sondés (potentiellement des libéraux), contre 40% qui veulent au contraire qu’elle se replie sur elle-même. Mais 32% ne savent pas s’il faut ouvrir ou fermer, laisser entrouvert peut-être.

– 96% des sondés veulent réformer le capitalisme : pour le désétatiser ou, au contraire, donner aux politiques qui n’inspirent pas confiance davantage de pouvoir sur lui ? On ne saura pas cette fois.

Eh ben, on est bien avancés avec cette gloubiboulga de contradictions.

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  • La démocratie ? une machine à détruire !

    Quel étrange système politique que la démocratie actuelle. Créé, selon sa mythologie, pour donner le pouvoir au peuple, pour permettre la concorde, l’égalité et la fraternité entre tous, pour assurer un meilleur bien-être à la France et aux Français et gnangnangnan et gnangnangnan, il démontre, élection après élection, exactement le contraire.

    A chaque élection on retrouve la même constante : mettre dans l’aréne « Le Pouvoir » pour lequel des groupes vont s’entredéchirer. Le pays, découpé en plusieurs factions rivales, puis en deux, va s’affronter à coup de chiffres, de sondages, de manipulations, de coup bas, de paillettes médiatiques. En un mot de tous ces artifices propres à leurrer et à embrouiller l’électeur.

    Si, au final, après l’élection, tout cela s’arrêtait, ce serait un moindre mal. Après tout, quelques semaines de bagarre et de clowneries pour plusieurs années de tranquillité, pourquoi pas ! Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le parti vainqueur, fort de sa victoire, va essayer d’écraser encore plus son adversaire et en profiter pour prendre encore plus de pouvoir. Et le parti vaincu va tout faire pour provoquer la chute de son rival. Créer de l’agitation et du mécontentement, crier fort pour faire peur, déstabiliser, tricher, mentir. Tout ce qui pourra affaiblir le pays sera pour lui de bonne aubaine et il n‘hésitera pas une seconde à s‘en servir. Et qu’importe le sort du pays, l’essentiel est qu’il fasse chuter son rival afin de lui ravir le pouvoir lors d’une prochaine échéance.

    D’élection en élection, le système démocratique actuel est devenu une véritable machine à détruire.

    En clérocratie ! rien de tout cela. Le pouvoir étant confié pour une durée précise et non renouvelable, il ne peut être l’enjeu de querelles destructrices. Les postes politiques, étant soumis à la désignation par le hasard, ne peuvent faire l’objet de tractations, de compromissions et d‘arrangements entre copains. Les querelles idéologiques des partis politiques, leurs acrobaties pour ratisser le maximum de voix, tout cela n’aura pas lieu d’être dans un système où le vote sert essentiellement à indiquer aux gouvernants les grands choix des citoyens.

    La clérocratie est un système plus raisonnable, plus serein, plus moderne que la démocratie actuelle. Elle n’est pas le résultat des errements de l’Histoire conjugué aux avantages des dirigeants, mais un véritable système politique, construit en tenant compte de l’expérience de l’Histoire et pour avantager le plus grand nombre.

    Avec la clérocratie, pour la première fois, l’intérêt des gouvernants n’existant plus c’est celui des gouvernés qui sera favorisé.

  • Le problème n’est pas la manière de choisir les politiciens, le problème est de leurs accorder beaucoup trop de pouvoir. La clérocratie ne se propose que de changer la manière de choisir les politiciens, elle ne s’attaque malheureusement pas au problème de fond, qui est l’Etatisme. Que le politicien soit élu, choisi au sort, choisi par droit divin, choisi par droit du sang, cela n’importe que peu à partir du moment où ses pouvoirs sont très limités.

  • La France est une énorme lessiveuse dans laquelle tournent inlassablement des loques de toutes les couleurs …

    Peu enclin à la réflexion et à la structure des idées, le français picore tout ce qui passe et digère admirablement toutes ses contradiction, du moment qu’il peut critiquer, ce qui semble indispensable à son métabolisme.

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