Qui a éteint la lumière ?

On se demande exactement où vont nos dirigeants, les bras tendus et le regard hagard

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Qui a éteint la lumière ?

Publié le 1 décembre 2010
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La France grelote, comme d’habitude surprise par la neige en hiver. Des policiers tasent une fois de trop ; ils auraient mieux fait de se laisser blesser. La presse se gausse des wikileaks sarkoziques : passionnantes « révélations » sur le président, l’étonnement est complet…

Parallèlement à toutes ces nouvelles d’une importance absolument capitale, l’euro poursuit sa dégringolade face au dollar. En toute bonne logique, les cours de l’or continuent de grimper, dans les deux monnaies, d’ailleurs, ce qui donne une assez bonne idée de la confiance sur laquelle elles reposent.

Les fondamentaux sont tous de plus en plus catastrophiques : les tensions interbancaires augmentent, les CDS s’envolent joyeusement vers de nouveaux records (après le Portugal et l’Espagne, la Belgique est sur les rangs – ne vous inquiétez pas, la France mérite son AAA, hein : ce qui se passe autour, c’est pour rire), et certains indicateurs (HSKAX pour ne pas le nommer) pointent exactement dans la même direction qu’au mois d’août 2008, juste avant l’explosion de Lehman.

Très franchement, à ce stade, personne ne sait ce qui va se passer. Tous les paris sont permis, toutes les possibilités sont ouvertes, et non, je ne parle pas du second tour de l’élection présidentielle de 2012 dont, il faut vraiment le répéter, personne d’un minimum sensé n’a rien à foutre : il n’y a plus guère que les pitres pathétiques du PS et les branquignoles minables de l’UMP pour se focaliser encore et encore sur cette échéance, aidés en cela par une presse dont les papiers vibrant de pignouferie assumée alimentent toujours plus le bastringue démocratico-festif.

Et dans un cas comme celui qui nous occupe, on s’attendrait à avoir besoin d’une équipe gouvernementale intellectuellement outillée, sévèrement burnée, poilue et burinée par l’expérience, pour redresser la barre et conduire le pays vers un havre de paix ou, au moins, dans une petite crique à l’abri de la tempête.

En lieu de quoi, nous avons une brochette de branleurs excités vaguement armés pour la communication de combat, le buzz de la mort, la dialectique qui ne casse pas des briques et la rhétorique de cour de récré, qui conduisent la France à coup de pompe dans l’arrière-train vers l’épicentre de la catastrophe en jouant de tous les instruments à vent qu’ils connaissent, à commencer par le pipeau.

Le seul type douteusement compétent en économie serait peut-être Strauss-Kahn : il fut jadis honteusement congédié avec un diplôme dans le domaine, mais reste furieusement Keynésien et interventionniste ; et il a en outre régulièrement été contredit de façon cinglante dans ses prévisions (un peu comme Patrick Artus, mais en version patron du FMI).

On peut se demander, exactement, qui a éteint la lumière dans les cerveaux de nos dirigeants : rares sont ceux qui savent faire une règle de trois, ont des compétences minimes en mathématiques, manipulent des ordres de grandeur sans se planter lamentablement, ou, tout simplement, ont des bases en économie.

Prenez par exemple la réaction normale, de bon sens, lorsque entreprise (fut-elle bancaire) se plante : on déclare la faillite, on essaie de sécher les larmes de ceux qui ont joué et ont perdu, et on passe à autre chose.

Nos dirigeants (tant français qu’européens, c’est le même batch démoulé trop tôt) s’empressent bien évidemment de ne pas choisir la solution de bon sens, et, en bons socialistes, collectivisent rapidement les pertes. Tout le monde applaudit. Et si ça ne marche pas pour la Grèce, on s’empresse de répéter pour l’Irlande : « Tout, deux fois, avec beaucoup de sauce » semble être devenu le modus vivendi de cette classe de dirigeants totalement incapable de prendre du recul.

On trouvera que j’exagère ?

Même pas !

Le comique se dispute tous les jours au stupide dans une course à l’échalote qui n’aura que des perdants à la fin et dont la facture, plus que salée, nous sera adressée assortie d’huissiers et d’une saisie immédiate sur salaire.

Tenez : vous souvenez-vous des derniers stress-tests bancaires ? Cette pantalonnade ridicule avait seulement compté sept banques en échec, et aucune irlandaise. A l’époque, tout le monde pouffait de la vacuité de l’exercice.

Eh bien, là encore, les tarés congénitaux — que les citoyens festifs multi-sodomisés reconduisent régulièrement à leurs postes — relancent la boutique pour une nouvelle danse endiablée : puisque c’est comme ça, on va refaire des stress-tests ! On s’amusera des euphémismes employés par le Wall Street Journal annonçant la nouvelle :

European officials are planning a new round of bank « stress tests » designed to be more rigorous

Plus rigoureux, les prochains stress-tests ? Serait-ce à admettre que les précédents étaient un peu foutraques ?

Government Demotivator

Il n’y a aucun doute : la sociale-démocratie a merdé dans toute sa longueur. Les générosités électorales payées à crédit, basées sur des principes économiques faux et scandaleux, se retournent toutes, les unes après les autres, contre ceux qui en profitent et les ont mises en place.

Toutes les actions menées par nos gouvernants montrent que les états courent maintenant comme des poulets sans tête.

Tout va bien.
—-
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Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Très bon résumé de la situation ! Mais le moral en prend un coup 🙁

    • En tout cas essayons de prévenir nos êtres chers, amis et même connaissances. Moins les gens sont avertis et plus leur réaction sera mauvaise. Ceux qui voient ce qui va se passer doivent prévenir les autres.

  • Mais alors, quelles solutions pour dépasser les tares de la démocratie déjà cataloguées par Tocqueville il y a un siècle et demi ?

    • La liberté. Dans un cas moyen, une minarchie. Sinon, l'anarchie capitaliste.

      Mais de fait, un simple retour à un état moins omniprésent, à une diminution de son empreinte, serait déjà un mieux.

  • Les commentaires sont fermés.

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