Irlande, crise étatique

Tout État devrait se servir des surcroîts de recettes pour se désendetter ou constituer des réserves

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Ardboe Cross (Crédits HENRY CLARK - From geograph.org.uk, licence creative Commons)

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Irlande, crise étatique

Publié le 1 décembre 2010
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Si l’impôt sur les sociétés au taux bas de l’Irlande ne peut être tenu pour responsable de la crise Irlandaise (voir épisode 1), comment l’expliquer ? Par « l’échec des politiques ultra libérales » mises en œuvre par l’Irlande, comme voudraient nous le faire croire tout ce que la France compte d’étatistes à droite comme à gauche ?

Ou la réalité est-elle une fois de plus un peu plus complexe, et accessoirement étatiste et socialisante ?

 

Irlande, qu’as tu fait de ta fortune ?

Hier, nous découvrions que, malgré un taux d’imposition bas, le gouvernement irlandais avait tiré bien plus de ressources de son impôt sur les sociétés que la plupart des grands pays européens.

Mais nous découvrions aussi que ces recettes étaient très fortement liées aux cycles économiques et que leur volatilité était très importante, avec des recettes 2009 redescendues au niveau de 2003. Ces recettes ne sont pas les seules à avoir chuté.

Entre 1998 et 2006, les recettes fiscales de l’État irlandais ont été multipliées par près de trois. Mais au lieu de gérer ces surcroîts de taxes en bon père de famille, l’État irlandais a augmenté les dépenses publiques dans les mêmes proportions. Les salaires de la fonction publique ont été multipliés par plus de deux entre 2000 et 2008, alors que l’inflation n’a été officiellement que de 25 % dans ce laps de temps.

Puis à partir de 2008, les recettes ont chuté, mais le gouvernement a attendu fin 2009 pour promulguer des baisses de dépenses significatives. Pire, il a fait voter une loi appelée NAMA organisant le sauvetage de son système bancaire, et surtout instaurant une garantie illimitée des comptes des déposants. Les conséquences sont visibles : un écart de presque 30 milliards (29,2 pour être précis) d’euros entre les recettes et les dépenses publiques, soit 18 % du PIB.

Mais il serait faux d’imputer ces 30 milliards à la seule loi NAMA : pour l’instant, l’État irlandais n’a déboursé « que » 7 milliards pour renflouer ses banques au titre de cette loi. Le déficit courant est quant à lui de l’ordre de 20 milliards (source)

Certes, l’État irlandais risque de devoir ajouter à la douloureuse 31 autres milliards pour renflouer ses banques, au titre de la loi NAMA, auxquels s’ajoutent 53 milliards de dette souveraine totale (d’où environ 85 milliards pour le plan d’aide européen). Nous reviendrons plus tard au problème bancaire. Mais la hausse brutale du déficit à partir de 2008 provient surtout d’une impossibilité politique, pour l’État, de stopper brutalement la folle course de ses dépenses. En effet, l’État vivant sur un rythme de croissance des dépenses en phase avec celle des recettes, s’est laissé surprendre par le retournement de conjoncture.

L’État a-t-il utilisé ces surcroits de recettes pour investir ? Hélas.

Les gouvernements successifs avaient baissé le pourcentage d’intervention publique dans l’économie entre 1983 et 1999. Les successeurs l’ont seulement stabilisé. Compte tenu de la croissance exponentielle, cela s’est traduit par une augmentation considérable des recettes en valeur absolue, augmentation qui a surtout servi à augmenter le dépenses courantes.

 

Un État-providence bien-portant

Et voilà pourquoi l’Irlande a eu du mal à renverser brutalement le cours de ses dépenses lorsque les taxes ont non moins brutalement chuté : difficile, politiquement, de faire machine arrière sur les salaires de la fonction publique ou sur l’État-providence…

Ainsi, en 2009, l’État irlandais a augmenté ses dépenses sociales de 8,4 %, les portant à 19,6 milliards d’euros. Et le gouvernement irlandais va augmenter les tranches supérieures d’imposition sur le revenu pour financer de nouvelles dépenses sociales liées à la crise. Le mythe d’une Irlande ultra libérale en prend un coup.

La baisse des dépenses entamée en 2010 porte exclusivement sur les dépenses d’investissement, qui étaient déjà fort peu essentielles dans le budget irlandais. Les dépenses courantes ne commenceront leur décrue que l’an prochain.

Manque de courage politique et addiction à la dépense publique : voilà pourquoi l’État irlandais a du attendre fin 2009 pour annoncer un premier plan d’austérité (jugé sévère par la presse française, mais en fait insuffisant) entré en vigueur cette année, suivi par un second plan de 15 milliards d’euros (#8 % du PIB), qui produira ses effets en 2011.

L’analyse des dépenses publiques par secteur montre que l’Irlande est particulièrement généreuse dans le domaine de la santé publique (estimations 2010) :

Ce qui est particulièrement curieux, puisque l’Irlande a l’une des populations la plus jeune de l’UE (carré vert) :

 

Bref, l’image de l’Irlande ultra-libérale ne résiste pas à un examen honnête de l’action politique de l’État irlandais. C’est une sociale-démocratie européenne tout ce qu’il y a de plus classique, où le gouvernement a choisi un taux d’imposition des sociétés bas pour permettre à la vache qu’il veut traire de mieux grossir pour financer son appétit interventionniste.

 

Le problème immobilier

Nous avons vu dans l’article précédent que les recettes liées à l’impôt sur les sociétés de l’Irlande avaient chuté depuis 2007. Mais ce ne sont pas les seules.

Le graphe ci-dessous montre l’évolution des recettes fiscales liées à l’immobilier : droits d’enregistrement, TVA sur la construction de logements, et taxe sur les plus-values immobilières.

Les taxes en question sont passées de 8 milliards en 2006, soit 17 % du produit fiscal total, à moins de un milliard, moins de 4 % du produit fiscal !

L’examen des droits de timbre et des transactions est particulièrement parlant :

Le montant des transactions immobilières a été divisé par six en quatre ans !

L’État a donc particulièrement « bénéficié » de recettes, hélas pour lui très pro-cycliques et volatiles, et a mis en face des dépenses peu flexibles en augmentation constante. Un peu comme un banquier qui se financerait à court terme et ne prêterait qu’à long terme…

Et encore, dans son malheur l’Irlande a de la chance : elle n’a pas de taxe foncière en tant que telle pour ses impôts locaux. Sinon, la faillite des collectivités s’ajouterait à celle de l’État central…

 

Un État interventionniste dans le logement

Un tel déphasage entre la volatilité des ressources et l’inflexibilité de l’État-providence ne pouvait que mener à la catastrophe. Pourtant, l’État a encouragé ce mouvement.

En effet, le gouvernement a également financé des programmes de soutien à l’accès à la propriété pour des familles modestes : prêts subventionnés notamment (encore 1,6 milliard au budget 2009)… Ça ne vous rappelle rien ?

Si vous regardez la figure comparant les dépenses publiques européennes (plus haut), vous constatez qu’en proportion de son budget, l’Irlande dépense plus que n’importe quel autre pays pour le logement. Et n’étaient pas comptabilisées dans ce total les déductions fiscales d’intérêts d’emprunts, qui ne sont pas des dépenses en tant que telles…

 

Une bulle de crédit hypothécaire

Je ne connais pas en détails toutes les incitations à l’expansion du crédit immobilier en Irlande, mais le fait est que ce pays a connu, loin devant les USA, la plus forte expansion de l’endettement immobilier privé. Et la pratique extensive du crédit hypothécaire rechargeable n’a rien arrangé.

Voici l’évolution de la dette des ménages en Irlande :

La dette des ménages a explosé, de 60 % du PIB en 1998 à 175 % en 2008, avec une accélération dramatique entre 2004 et 2007. Je ne serais pas surpris que l’on découvre dans le système bancaire irlandais des pratiques contestables du même ordre que celles qui ont entraîné la crise américaine.

Peu de pays (à part le Danemark et les Pays-Bas) affichent des taux plus élevés.

L’influence sur les prix immobiliers est exactement celle connue partout dans le monde (ou presque) :

À partir de 2007, les prix s’effondrent, en partie parce que le taux de faillites augmente. Mais il y a plus.

 

Un droit des sols… nimbyiste puis laxiste à contre-temps

Le droit des sols irlandais prévoit que chaque commune se dote d’un plan de développement d’une durée de 6 ans, approuvé par un council où sont représentés les élus locaux et des représentants des propriétaires immobiliers, agricoles, des associations environnementales, etc…

Les mécanismes de dévolution des terrains favorisent, comme en France ou ailleurs, le « NIMBYisme », ou opposition des propriétaires installés à recevoir de nouvelles maisons dans leur environnement de vie (NIMBY= Not In My Back Yard). Mes lecteurs anciens le savent, pour qu’une bulle immobilière se forme, il faut ET un crédit abondant et un étranglement de l’offre, généralement par le foncier. Celui-ci a été particulièrement visible en Irlande où le prix du sol a augmenté d’un facteur 8 à 10 quand le logement n’augmentait « que » de trois à cinq fois.

Et puis lorsque les prix ont commencé à flamber, les councils se sont dit qu’il serait dommage de se priver d’une telle manne et ont commencé à libérer massivement du terrain en 2006-2007… Les maisons ainsi construites sont arrivées sur le marché alors que la clientèle solvable commençait à se faire rare : le rapport offre sur demande a été totalement inversé, et l’Irlande connait aujourd’hui un problème de lotissements désertés.

Les Irlandais viennent d’apprendre la leçon que les anglais connaissent par coeur, eux qui ont expérimenté quatre bulles immobilières depuis 1970 : quand il est trop long de libérer le terrain pour répondre à une brusque augmentation demande, alors les maisons seront construites à contre-temps.

 

Des banques exsangues : l’effet euro !

Naturellement, les banques ont prêté non seulement aux ménages, mais aussi à tout le secteur de la construction, dans un grand mouvement de mal-investissement généralisé. Pourquoi ?

En entrant dans la zone euro avec une économie au bord de la surchauffe, alors que le reste de l’eurozone était plutôt en mode croissance molle, les banques irlandaises ont bénéficié de taux d’intérêts BCE de toute façon trop bas par rapport à la demande irlandaise de crédit. Si les Irlandais avaient conservé leur ancienne devise, la livre, les taux d’intérêt servis auraient augmenté plus vite, la demande de livres irlandaises excédant l’offre, empêchant la bulle de prendre de telles proportions.

Au lieu de cela, les Irlandais sont arrivés au seuil des années 2000 avec une économie en forte croissance, une monnaie unique dont les taux ont commencé à plonger, et des signaux de rentabilité forts sur l’immobilier, début de bulle foncière oblige. L’épargne, puis l’investissement à crédit, tendent à affluer vers les secteurs où les signaux de rentabilité sont les plus forts. Qu’un signal fort sur l’immobilier arrive au mauvais moment… Les Irlandais se sont donc mis à gager leurs gains futurs dans le crédit immobilier, sans se rendre compte que les gains financiers qui en résultaient étaient purement artificiels.

Une monnaie administrée en fonction des besoins de grands pays qui n’avaient que faire des conditions particulières de la lointaine Irlande, maintenant artificiellement des taux trop faibles par rapport à la demande de crédit, un droit du sol confisquant au propriétaire le choix de la meilleure affectation de son bien… Si c’est là la définition d’une bulle provoquée par l’ultra-libéralisme, je veux bien subir le supplice de la roue.

 

Pourquoi le plan de « sauvetage » européen ?

La loi NAMA prévoit que les comptes bancaires des Irlandais soient garantis par l’État, mais elle ne prévoit pas que les autres détenteurs de droits sur le passif de la banque soient couverts. L’application de la loi NAMA forcerait donc tous ceux qui ont prêté aux banques irlandaises à enregistrer de fortes pertes. De quel montant ? L’infographie ci-dessous donne la réponse (source) :

Vous comprenez pourquoi l’Europe se précipite au chevet de l’Irlande ? Chaque État a peur qu’une faillite pure et simple des banques irlandaises ne provoque des difficultés en cascade pour ses propres établissements. Les glapissements des ministres des Finances continentaux contre le « taux scandaleusement bas » de l’impôt irlandais sur les sociétés sont un bien pâle cache-sexe d’une hypocrisie généralisée. S’il ne s’était pas trouvé assez de prêteurs européens assez stupides pour alimenter la bulle spéculative des banques irlandaises, la crise ne serait pas du même ordre. Ce sont ces prêteurs que les Européens veulent sauver, pas l’Irlande.

Et voilà pourquoi, comme le note Nicolas Lecaussin, de l’IREF :

« Sous la pression de l’Union européenne, le gouvernement irlandais a dû accepter une aide financière. Cette situation incroyable de voir un ministre des Finances, Brian Lenihan, se faire prier d’accepter plusieurs dizaines de milliards d’euros a inspiré le Wall Street Journal qui a titré un de ses articles : « Prenez l’argent et sauvez l’Europe ! ». En effet, les insistances européennes ne sont pas innocentes. En injectant de l’argent dans le système bancaire irlandais, on évite une contagion d’une grande ampleur qui aurait pu faire chavirer l’euro. »

Autrement dit, on demande à l’Irlande déjà durement éprouvée par la crise d’augmenter son endettement d’environ 50 milliards (à 5,8 % annuels tout de même) pour sauver des banques allemandes, anglaises, américaines et françaises.

Peuple irlandais, où est ta fierté ? Te laisseras-tu imposer 1000 euros annuels de charge d’intérêts par personne, enfants compris, pour sauver Deutsche Bank et RBS ? Tout ceci est totalement insensé, et les Irlandais, qui votent prochainement aux législatives, devraient trouver le courage d’adresser la seule réponse qui convient à l’Union européenne, comme l’ont fait avant eux leurs presques homonymes et tout autant insulaires islandais : un bras d’honneur en bonne et due forme.

Et très franchement, malgré l’épreuve subie, les Islandais se redressent plutôt bien, compte tenu de la profondeur du trou qu’ils avaient eux-mêmes creusé. Mais ils ont laissé leurs banques faire faillite, eux. L’Europe, elle, ne fait que retarder ses échéances. On demande à l’Irlande de puiser dans son fonds de réserve des retraites pour « sauver » ses banques. Et dans l’indifférence générale, le gouvernement français fait de même pour payer sa « dette sociale ». Nous nous vautrons dans la cavalerie financière pour tenter de tenir encore quelques mois, et surtout ne pas faire de peine aux banques. Quel scandale, quelle folie.

Nous revenons une fois de plus au problème du manque d’un mécanisme européen de gestion des faillites bancaires donnant un coup de ciseau aux créanciers financiers des banques. Sujet maintes fois rebattu… Mais les États ont désespérément besoin des banques pour financer leurs déficits, n’est-ce pas ? Ce serait dommage de leur faire de la peine.

 

Réduire les dépenses ou mourir

Au reste, plan d’aide ou pas, malgré l’impopularité des mesures qu’il vient d’annoncer, le gouvernement irlandais sait qu’il n’a plus le choix : il doit réduire drastiquement les dépenses publiques. Il annonce donc la suppression de 25 000 emplois publics (en France, à population égale, un plan de même ampleur concernerait 400 000 fonctionnaires). Il augmentera certains impôts et coupera dans certains budgets, pour une réduction de 15 milliards du déficit courant.

Cependant, la réaction européenne sur la fiscalité empêchera sans doute l’Irlande d’agir comme la Hongrie, dans une situation assez comparable : envoyant promener le FMI, le nouveau gouvernement conservateur vient d’adopter une flat tax intégrale (16 % pour les particuliers, 10 % pour les entreprises), remède dont j’avais également suggéré qu’il puisse venir en aide à la Grèce. Une modification de la structure fiscale favorable à la réussite entrepreneuriale, couplée avec une politique volontariste de réduction des dépenses publiques, est le seul moyen de se sortir d’une crise du déficit public.

Après quoi, il restera à veiller à ce que les bulles immobilières ne puissent se reformer, pour que l’immobilier n’aspire pas de façon stérile les gains des autres secteurs de l’économie. Ce qui sera une histoire de plus long terme.

Alors, l’Irlande, « victime de l’ultra libéralisme », vous y croyez encore ?

La principale leçon de la crise irlandaise est que, dans les bonnes années, tout État devrait se servir des surcroîts de recettes dues aux éléments de conjoncture favorable pour se désendetter ou constituer des réserves, mais certainement pas considérer ces windfall profits comme garantis dans le temps, aligner ses déficits courants en conséquence et faire croître hors de toute raison son État-providence. Faute de quoi, en cas de retournement, la chute n’en sera que plus brutale.

Lire également :

Épisode 1 : La polémique sur le taux irlandais d’imposition des sociétés est imbécile

Ont servi de sources à ces deux articles :

True economics
Ronan Lyons
Ireland After Nama
Finfacts
Ministère du trésor irlandais

Repris d’Objectif Eco avec l’aimable autorisation de Vincent Benard.

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