Développement économique en Afrique

Permettre au continent de diversifier sa production, d’acquérir de la technologie et de développer ses marchés régionaux

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Développement économique en Afrique

Publié le 10 octobre 2010
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Dans son rapport 2010 sur l’Afrique, la CNUCED estime que le développement des relations commerciales et financières entre l’Afrique et les autres pays en développement devrait permettre au continent de diversifier la production, d’acquérir de la technologie et de développer les marchés régionaux.
L’Afrique devrait adopter des mesures afin que ses relations économiques, de plus en plus nombreuses, avec de grands pays en développement, dont la Chine, l’Inde et le Brésil, débouchent sur une diversification de l’économie et non sur la simple vente de produits de base et de matières premières, selon le schéma traditionnel des relations du continent avec le Nord industrialisé. C’est ce qui ressort du rapport 2010 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), intitulé « Développement économique en Afrique : La coopération Sud-Sud : l´Afrique et les nouvelles formes de partenariat pour le développement », et qui montre que le nombre croissant de nouveaux partenaires économiques du « Sud » peuvent faciliter cette transformation en Afrique non seulement par une intensification des courants commerciaux et financiers, mais aussi par le financement de projets régionaux d’infrastructure et par le transfert de connaissances et de technologie.

Pour le moment, les échanges et les investissements avec le Sud se conforment au schéma traditionnel : les pays africains exportent des produits agricoles, des minéraux, des minerais et du pétrole brut, et importent des articles manufacturés. Toutefois, la CNUCED constate un accroissement notable du nombre et de la nature des accords de coopération Afrique-Sud depuis 2000. Le Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) est le plus connu et le plus complexe, mais d’autres institutions nouvelles lient l’Afrique à l’Inde, au Brésil, à la République de Corée et à la Turquie, entre autres partenaires. Il existe aussi de nouveaux partenariats stratégiques intercontinentaux.

Schémas de coopération de l´Afrique avec le Sud (cliquez) :

Le commerce, l’investissement et les apports financiers publics sont les principaux vecteurs de ces nouveaux partenariats, dans lesquels le commerce occupe la première place.

– Le commerce total des marchandises de l’Afrique avec les pays en développement extra-africains est passé de 34 milliards de dollars des États-Unis en 1995 à 97 milliards en 2004, puis il a bondi à 283 milliards en 2008.

– Le nombre de projets d’investissement étranger direct (IED) de création financés par des investisseurs de pays en développement extra-africains a grimpé de 52 en 2004 à 184 en 2008. (Un investissement de création est un investissement dans une opération entièrement nouvelle de production manufacturière, de construction de bureaux, ou autre opération concernant une société.)

– Les données disponibles ne permettent pas d’apprécier de façon complète et fiable l’ampleur des apports de fonds publics en provenance des pays en développement, mais on estime que l’aide publique de ces pays à la région s’élevait à 2,8 milliards de dollars des États-Unis en 2006 ; elle a sensiblement augmenté depuis lors car la Chine, dont on estime qu’elle fournit plus de 83% du total, s’est engagée à doubler son aide à l’Afrique pour 2009.

Les pays en développement non africains ont représenté en 2008 38% du commerce des pays africains, pratiquement à égalité avec l’Union européenne, selon la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement. En 2000, l’UE représentait 45% du commerce du continent noir et les pays en développement seulement 30%. Si les États-Unis étaient en 2008 le principal partenaire commercial du continent noir, avec 15% du total, la Chine était en deuxième position (10,6%), devant la France (8,3%). L’Inde s’est hissée au 8e rang (3,5%), après l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne et la Grande-Bretagne. Elle est suivie des Pays-Bas et du Japon, devant le Brésil (11e rang, 2,6%) et l’Arabie saoudite (2,4%).

Part de certains partenaires dans le commerce total de l´Afrique, 1980-2008

Avec la croissance économique continue des grands pays en développement, et l’affaiblissement des perspectives de croissance des économies avancées, on peut s’attendre à voir les relations économiques entre l’Afrique et les autres régions en développement gagner en importance relative.

En termes d’échelle, la Chine devient la principale source d’aide bilatérale à l’Afrique pour l’infrastructure et les secteurs de production. D’après l’information disponible, les engagements chinois de financement des infrastructures dans l’Afrique subsaharienne sont montés en flèche, passant de 470 millions de dollars en 2001 à 4,5 milliards en 2007. On estime à 54% pour la période 2002-2007 l’aide de la Chine consacrée à l´infrastructure et aux travaux publics.

Cependant les nouvelles tendances ne doivent pas être considérées comme circonscrites à la Chine et à l’Afrique. Les relations économiques de plus en plus nombreuses entre ces deux partenaires s’inscrivent dans une tendance plus large à l´intensification des relations de l’Afrique avec le Sud, en particulier avec les pays émergents dotés d´une économie puissante et dynamique.

Si le commerce total des marchandises avec la Chine est passé de 25 milliards de dollars en 2004 à 93 milliards en 2008, le commerce total avec l’Inde est passé dans la même période de 9 milliards de dollars à 31 milliards, et le commerce avec le Brésil de 8 milliards à 23 milliards.

Le rapport de la CNUCED souligne également que la coopération avec le Sud doit aboutir à ce que les avantages obtenus soient mieux répartis entre les pays. En 2008, les cinq premiers exportateurs africains vers les pays en développement fournissaient 68 % des exportations totales de la région, et les cinq premiers pays africains représentaient 57 % des importations de la région en provenance d’autres pays en développement.

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